ANGERS - METZ (2-2)

Un partage des points fort injuste

ANGERS. — Le corps arbitral se sentira une nouvelle fois attaqué et pourfendu dans son honneur. Mais comment peut-on imaginer une telle série de fautes dans un match aussi capital que celui d'hier soir, de la part d'un arbitre international ?

Certes, il se reprit après la pause. Mais quel festival pendant les 45 premières minutes. Dommage, car Angers usa ses forces et ses nerfs à courir après une égalisation qui vint trop tardivement pour pouvoir prendre l'avantage, en fin de match.

Berdoll donne l'espoir

Vifs et entreprenants, les Angevins débutèrent cette rencontre décisive, avec une belle détermination, puisque d'entrée, Berdoll allait matérialiser cette volonté de vaincre, en allant inscrire un très joli but avec la complicité de Antic, qui lui, remisa le ballon dans sa course (5e). Ca marchait donc comme sur des roulettes, même si on constatait que Guillou avait laissé l'initiative des opérations à Edwige et aussi à Bourdel, étonnant de présence et d'activité.

La chance sembla s'en mêler, lorsque Muller fut à un cheveu de lober son propre gardien, sur un centre lifté de Antic (13e). Et puis, commencèrent les maladresses ou les précipitations, comme ces tirs trop élevés ou cette reprise de volée de Berdoll trop aérienne, sur un bon centre de Ferri (14e).

Metz, peu à peu, reprenait du poil de la bête et faisait admirer une remarquable circulation de ballon avec des démarquages, des déviations, tout ce qui constitue le football collectif. Les Angevins manquant de nombreuses occasions, notamment lorsque Laurier ne profita pas d'une infiltration de Cassan (18e minute) commencèrent à perdre leur belle assurance.

Les arbitres s'en mêlent

Hélas ! M. Héliès n'était pas dans une meilleure forme que lorsqu'il tint le drapeau de touche en finale de la Coupe d'Europe mercredi au Parc des Princes. Il commença par refuser un penalty indiscutable aux Angevins lorsque, pour sauver la situation, face à un remarquable « une-deux » Antic-Guillou, Jeitz se jeta délibérément sur le passage du capitaine angevin (25e minute). Trois minutes plus tard l'arbitre accordant un coup-franc à Braun ne vit pas deux hors-jeu consécutifs de Tota puis de Rémy et les Messins purent ainsi égaliser ce qui, au vu du jeu, n'était pas tout à fait injuste. Mais il n'empêche que la double irrégularité qui entacha ce but représentait une véritable injustice. Surtout qu'elle ne fut pas la dernière. Les Angevins accusaient le coup visiblement. Antic ne sut pas profiter d'un retourné acrobatique de Berdoll (30e minute) et se laissa souffler le ballon sur la tête par la main de Rey.

Enfin, un véritable frissonnement parcourut le stade soixante secondes plus tard. Sur une interception ratée de Citron, Braun, en pivotant, marqua le second but messin le plus facilement du monde.

Les Angevins auraient peut-être pu revenir à la hauteur de leurs adversaires si M. Héliès, mal inspiré, n'avait sifflé un hors-jeu sur la position d'un attaquant angevin qui avait deux défenseurs messins, dont le gardien, derrière lui... M. Héliès ne vit pas simplement le défenseur qui se trouvait dans les buts (34e) !

Deux minutes plus tard, une bonne infiltration de Ferri parut décisive, mais Rey, en plongeant dans ses pieds, put repousser en corner.

Juste avant la pause, une montée entière du terrain par Bourdel, déchaîné, fut ponctuée d'un centre en retrait que Rey, une nouvelle fois bien inspiré, parvint à intercepter grâce à un plongeon glissé.

Enfin FERRI égalise

L'égalisation angevine fut bien malaisée, mais parfaitement méritée. En effet, pendant plus de vingt minutes, il n'y eut qu'une seule équipe sur le terrain, qui se multipliait pour parvenir à cette égalisation tant recherchée et qui survint après 23 minutes d'efforts, après un appel de ballon de Berdoll, sur l'aile gauche, lequel parvenant à centrer, permit à Ferri de placer du plat du pied un but imparable (68e).

Mais auparavant, quelles difficultés ! Car les Messins, tous agglutinés devant leur but, se défendaient becs et ongles et le gardien Rey faisait preuve d'une très belle sûreté. Pourtant, Rey effleura le ballon sur un centre tir de Ferri, ce qui aurait pu permettre à Antic de le reprendre, si M. Héliès, avec un manque d'à-propos qui n'arrêtait pas, n'était venu obstruer le passage du Yougoslave. La reprise de Laurier passa pourtant devant le but en donnant l'illusion au public des tribunes, de pénétrer dans la cage.

On y crut à ce second but, après un exploit de Berdoll sur l'aile droite (49e), puis lorsque Brulez changea complètement le jeu pour Laurier sur l'aile gauche, obligeant Rey à s'élancer dans les pieds de Antic, servi par la déviation de la tête de l'arrière angevin (57e).

Soixante secondes plus tard, sur un cafouillage, Antic décochait un pointu qui rebondissait sur la transversale (53e).

Deux reprises de volée du même joueur et de Guillou (60e et 61e) ne donnaient toujours rien, lorsque Metz se montra pour la première fois dangereux à la 63e minute par l'intermédiaire de Dehon, qui décocha un tir surprise que Janin arrêta avec peine.

Il n'empêche que les Angevins se montraient tour à tour extrêmement menaçants et après un slalom de Guillou, qui déséquilibra la défense, mais que Rey parvint à enrayer in extremis (67e), vint enfin ce but égalisateur qui redonnait l'espoir aux joueurs angevins.

Bourdel, encore une fois à la pointe de l'attaque, fut même descendu dans les 18 mètres par Jeitz, qui avait perdu toute sa facilité et distribuait assez généreusement les ruades.

Michel BIHAN

Angers : Janin, Citron, Bourdel, Brulez, Laurier, Cassan, Ferri, Guillou, Edwige, Berdoll, Antic. 12e homme : Damjanovic.

Metz : Rey, Baulier, Muller, Jeitz, Jenny, Dehon, Betta, Rémy, Braun, Hausknecht, Tota. 12e homme : Mathieu.

En mémoire de M. Thieulin, dirigeant du S.C.O. professionnel, qui a trouvé la mort le matin dans un accident de la circulation, une minute de silence a été observée avant le coup d'envoi.

En lever de rideau, en finale de la Coupe de la Ville, le S.C.O. (1 B) a écrasé la Vaillante, 8-0.

Merci à Ouest France pour l'article et à cris72 pour le scan.