ANGERS - MONACO (2-1)

L'espoir de maintien s'accentue

ANGERS. — Cette fois, le doute n'est plus permis ! Le S.C.O. Angers doit se maintenir en première division. Pour lui-même, bien sûr, mais aussi pour l'ensemble du football français qui ne dispose pas d'un si grand nombre d'équipes capables de produire un football de qualité supérieure.

Les grandes heures de la saison 73-74 revivaient, mercredi soir. Sur l'impulsion d'Edwige, étourdissant de brio et d'activité, les Angevins entreprenaient de désarçonner une formation monégasque devenue adepte de la ceinture (à cinq ou six défenseurs) de sécurité.

Combinaisons en triangle et « une-deux » fusaient. Les occasions de marquer se multipliaient.

Pourquoi fallut-il une heure de jeu avant la mise en service du tableau d'affichage ?

On peut y apporter quatre grandes explications :

1) La répugnance des Angevins à prendre des risques face au but. — Face à une arrière-garde faible et peu mobile, il était aisé de se retrouver en position de tir. Mais se livrèrent à cet exercice les seuls Antic (19e) et Edwige (24e et 37e). Ferri mis sur orbite à trois reprises par Guillou conduisit trop loin ses dribbles (18e, 28e, 58e), Laurier impressionné par la sortie décidée de Montés n'utilisa pas un service de Brulez (40e), et Guillou lui-même, contrôlant un ballon de la tête dans la surface de réparation, délégua la possibilité de tirer à un partenaire (44e).

2) L'aphonie de Berdoll. — Visiblement nanti de son fameux coup de reins pendant les séances d'entraînement de la semaine, Berdoll semblait l'avoir perdu mercredi soir. Dommage, car dans ce ballet angevin, il aurait pu se parer du titre de danseur-étoile. Chomet ne lui fit aucune concession et prouva qu'il figurait parmi les tout premiers stoppeurs du championnat.

Comme on regrettait alors ce Berdoll qui donna le torticolis à Piazza. Surtout lorsqu'il se gêna avec Ferri pour utiliser un lob de Guillou (23e), où qu'il ne put redresser sa course à la poursuite d'une balle hasardeuse en retrait de Onnis et qu'il se fit boucler par Montés (48e).

3) La relance. — Eh oui ! Les Angevins n'étaient guère vernis. On le comprit très vite lorsqu'une combinaison Guillou-Edwige fut reprise par la chance de Berdoll. Le ballon rebondit sous le nez de Montés, tapa sur la barre transversale et retomba dans les bras du gardien (12e). Et encore lorsqu'au terme d'une remarquable combinaison Guillou-Edwige - Ferri-Berdoll, le bout de la chaussure de Burkle souffla la balle à Antic (15e).

La poisse colla ensuite au Yougoslave. Un adversaire repoussa à trois mètres des buts une de ses initiatives menée en collaboration avec Laurier (53e), et six minutes plus tard, du pied droit, il prit Montès à revers. La balle heurta la base du poteau.

Ferri se crut, lui aussi, abandonné des dieux, lorsqu'il récupéra sur la ligne des six mètres un ballon qui voltigea de pied en pied angevin. Il tira à côté (60e). Pourtant Ferri et Antic allaient venir à bout de leur manque de réussite. On le verra plus tard.

4) La mauvaise forme de M. Wurtz. — Comme aux footballeurs et à d'autres, il arrive aux arbitres réputés de manquer leurs sorties. Même en suivant le jeu de très près, l'arbitre alsacien laissa passer trop d'actions litigieuses, et d'entrée, il manqua de fermeté. La poussée de Samuel dans le dos d'Antic, qui s'apprêtait à cinq mètres de Montés à utiliser un centre d'Edwige (5e) était répréhensible, tout comme le blocage par Samuel de l'ascension de Guillou dont la détente gênait considérablement Montés sur les multiples corners (81e) concédés par les Monégasques.

Ferri et Antic déclenchent la course au bonus

Les visiteurs, dominés dans la lutte pour la possession du ballon, poussèrent de rares incursions vers Janin. Mais à chaque fois, Rouquette (16e et 22e), Pleimelding (29e), Petit (60e), se révélèrent très dangereux. A tel point que sur l'offensive du capitaine monégasque, Cassan sauva grâce à une judicieuse interception une balle qui pouvait faire basculer le match dans le champ de l'injustice. Cassan qui tint un rôle tactique essentiel en neutralisant Pastoriza, déclencha la contre-attaque. A 30 m des buts, Antic lança Ferri entre deux adversaires. Cette fois, le jeune Angevin n'hésita pas un seul instant.

En pleine course, il surprit Montès (61e).

Dès lors, plus rien ne semblait pouvoir arrêter la marche en avant du S.C.O. Montès boxa un ballon délicat expédié sur coup-franc par Antic (69e). Mais il resta pantois, peu après, quand le Yougoslave en pivotant et dans un angle fermé parvint à le lober (73e) à la suite d'une passe de Berdoll.

Equipe et public communiaient alors dans l'attente de la bonification. Antic, au terme d'un nouvel exploit technique, fit croire à tout le stade que ce souhait était exaucé : la balle secoua les filets. Mais a l'extérieur des buts (79e). Trois minutes plus tard, Berdoll sorti de sa boîte, obligea Montès à une manchette spectaculaire.

Et comme tous les esprits se tournaient vers ce point supplémentaire qui pouvait délivrer de la hantise de la deuxième division, la vulnérabilité de Janin augmentait par contre-coup.

Surtout lorsque Onnis se trouvait dans les parages.

L'Argentin après un relais avec Petit fut contré à temps par Brulez (74e), mais il se montra le plus vif sur un centre de Rouquette (88e).

Cela ne changeait rien à l'acquis du S.C.O. Sa cinquième victoire consécutive le place en position de ballottage favorable.

Michel BIHAN.

Angers : Janin, Citron, Bourdel, Brulez, Laurier, Cassan, Edwige, Guillou, Ferri, Berdoll, Antic (douzième : Ouattara).

Monaco : Montès, Samuel, Chomet, Burkle, Prost (puis Adasso 33e), Petit, Guignedoux, Pastoriza, Rouquette, Onnis, Pleimelding.

Ayant reçu un coup au niveau du genou au milieu de la deuxième mi-temps, Guillou a terminé la rencontre en boitillant, mais en continuant d'appeler et de distribuer les ballons de son équipe. Il espère être complètement rétabli samedi à Reims.


ANGERS - MONACO (2-1). — Ferri, au fil des minutes, devint un danger permanent pour la défense de Monaco, grâce à sa force de pénétration. (Photo Gérald Lherbette.)

Fiche technique France Football

110.086 F

10.265 spect.

Arbitrage de M. Wurtz

Les Angevins sur la lancée de leurs quatre victoires consécutives dont deux avec bonus, exercèrent d'entrée de jeu une pression très vive sur les Monégasques. Mais s'ils utilisaient bien le ballon jusqu'à l'approche du but, Ferri, Edwige, Antic, Guillou et Berdoll devaient se montrer moins bien inspirés, moins chanceux aussi, au moment de conclure.

Et les Monégasques qui avaient décidé de ne pas fermer le jeu, allaient s'avérer, bien que sérieusement dominés, assez redoutables dans leurs contre-attaques.

Mais le meilleur Angers, on allait le voir en seconde mi-temps avec, a la clé, deux buts signés Ferri et Antic (61e et 72e).

Au lieu du nouveau bonus espéré et que Berdoll fut bien près d'obtenir, c'est Monaco qui, à deux minutes de la fin, allait réduire la marque par un très beau but de Onnis.

Merci à Ouest France pour l'article et France Football pour les étoiles. Merci à cris72 pour le scan.