NANTES - ANGERS (1-0)

Petite victoire... amère défaite

NANTES. — Pour la première fois depuis le 26 janvier, en compétition officielle, le F.C. Nantes a réussi à marquer un but. Le fait indiscutablement vaut d'être signalé. Mais ce qui mérite davantage encore d'être souligné — et le détail n'a pas manqué d'être relevé par José Arribas — c'est que samedi soir, non content comme ils le faisaient jusqu'à présent d'amener la balle jusqu'aux 17 m., les « Canaris » l'ont conduite jusque dans la surface de vérité, l'y ont disputée âprement à leurs adversaires, et se sont ainsi créée quelques bonnes occasions de but.

Qu'il n'y en ait eu qu'un seul (de but) relève un peu du miracle pour les Angevins, dominés dans l'occupation du terrain la plupart du temps, mais surtout durant la seconde phase de jeu.

UN MARQUAGE ETROIT

Il est vrai que le S.C.O., poussé par les événements qui l'accablent, était venu à Marcel-Saupin surtout pour ne pas perdre. Comme il sait que les Nantais n'aiment pas être marqués au pied, Vasovic avait pris ses dispositions en donnant des consignes bien précises dont la plus parfaite illustration fut la surveillance constante assurée par Cassan sur Michel.

Le reste fut à l'avenant : prudence avant tout.

C'est pourquoi l'on vit Denoueix tenter sa chance (comme il le fit devant les Russes de Spartak), dès la 16e, mais Janin réussit à dévier ia balle en corner par-dessus la barre.

Petit à petit cependant, acquérant au fil des minutes plus de mobilité, les Nantais s'accomodèrent mieux du dispositif « scoïste. » Aussi celui-ci connut-il — même avant la pause — quelques chaudes alertes. A la 30e, par exemple, sur un centre de Michel, Mérigot décocha un bolide à Janin que celui-ci écarta. La balle revint à Mérigot, dont le shot, cette fois, fut renvoyé par le mur angevin.

Dans la minute qui suivit, large ouverture de Pech (pourtant blessé), sur Michel, et nouvelle belle parade de Janin. Ce fut à peu près tout, côté nantais, en première mi-temps.

Les Angevins, eux, eurent pour le moins, autant d'occasions de but que leurs adversaires (moins nettes cependant), durant les 45 premières minutes. Mais ils les gâchèrent assez lamentablement par Antic et par Berdoll, voire Cassan.

MERIGOT SUR LE PAVOIS...

La seconde mi-temps, plus nettement que la première, fut à l'avantage des « Canaris » bien emmenés par Michel, et dont la mobilité retrouvée, mettait à mal une détense certes bien assurée mais aussi assez statique.

Le pressing fut à peu près constant. Toutefois, un seul but vint récompenser les efforts — et la large domination territoriale — des joueurs locaux.

Il fut l'œuvre de Mérigot après que Baroncelli eût lancé Michel sur sa droite. Il y avait 19' que le jeu avait repris. Quatre minutes après, on crut bien que Janin était encore battu, mais sur le centre de Maas, Michel ne put de la tête, que catapulter la balle juste ras du poteau droit angevin.

Et à 9' de la fin, le poteau gauche de la cage de Janin renvoyait une balle expédiée par Maas de la tête.

On le voit, Nantes n'a pas volé sa victoire. D'autant que le S.C.O. après la pause ne l'inquiéta vraiment pas.

Bertrand-Demanes ayant une fois brillamment sauvé au pied devant Edwige, et Rio ayant proprement ceinturé et descendu Berdoll (hors de la surface il est vrai).

Les « Canaris » indiscutablement ont mieux joué qu'à Reims. Dans un certain sens leur tâche fut facilitée en seconde mi-temps, du moins en ce qui concerne l'occupation du terrain, les Angevins étant réduits assez rapidement à ne songer qu'à éviter la défaite. Mais pour ce qui est de la défense au territoire, le S.C.O. se montra assez agressif. Malgré cela, les Nantais ont réussi quelques bonnes choses, et c'est à mettre à leur actif, notamment à celui de Michel qui, malgré le marquage étroit et incessant de Cassan, tint le match en main ; à celui de Mérigot dont la seconde mi-temps fut très bonne, et aussi celui de Baronchelli (dont la présence fit que Brulez dut arpenter beaucoup de terrain). Derrière, les meilleurs éléments nantais ont été Rio et Denoueix.

LE S.C.O. MALADROIT

A Angers cette nouvelle défaite — venant après celle de mercredi dernier — a été assez amèrement ressentie. Mais l'on ne peut s'étonner après ce que l'on a vu, samedi soir, que la ligne d'attaque du S.C.O. ait un rendement si faible. Manifestement la foi n'habite plus ces avants dont l'imprécision a été la marque dominante.

Guillou, une fois encore, a montré son talent, mais l'on s'étonne qu'il ne se soit pas approché de Pech quand ce dernier, blessé dans un choc avec lui, gisait à terre. Ce n'est pas à notre sens un bon point pour le capitaine angevin, à supposer même qu'il ne se soit pas senti responsable en quoi que ce soit.

Bon travail — mais surtout destructif — de Cassan. Le Boëdec et toute la défense (y compris Janin qui effectua de belles parades, surtout en première mi-temps) n'ont guère de choses à se reprocher. Mais une question se pose : est-ce en jouant de cette manière que le S.C.O. va vaincre souvent ?

Y. SELLLIN.


F.C.N. - S.C.O. — Janin a pris les devants sur Baronchelli. Rampillon assiste à la scène, impuissant.

Angers. — Janin (1), Citron (2), Damjanovic (4), Brulez (5), Laurier (3), Le Boëdec (8), Guillou (6), Cassan (7), Edwige (13), Berdoll (9), Antic (10). 12e Barot.

Nantes. — Bertrand-Demanes (1), De Michèle (2), Denoueix (4), Rio (5), Bossis (3), Michel (8), Rampillon (10), Pech (6), Maas (11), Baronchelli (9), Mérigot (7). 12e Marcos.

FICHE TECHNIQUE

137.860 F

11.833 spect.

Arbitrage de M. Konrath

Nantes a remporté devant Angers une victoire logique et qui aurait pu être plus nette mais fut fort longue à se dessiner.

Les Nantais avaient eu, en première mi-temps deux très bonnes occasions de marquer, mais le gardien du S.C.O. Janin sut alors se montrer aussi déterminant qu'épaulé par la chance. Ce n'est donc qu'après une bonne heure de jeu que les Nantais grâce au jeune Mérigot purent enfin prendre l'avantage sur Angers. Ce fut un match fort disputé, mais au rythme assez saccadé et meilleur en seconde mi-temps qu'en première. Les Angevins furent parfois dangereux pour Bertrand-Demanes grâce à des actions initiales de Guillou et Cassan.

Merci à Ouest-France pour l'article, France Football pour la fiche technique et cris72 pour les scans.