Red Star - Angers (2-5)

Le visage séduisant du S.C.O.

PARIS (de notre envoyé spécial). — La victoire avec bonus, remportée par le S.C.O. hier soir à St-Ouen, ne lui permet pas encore de croire à un possible sauvetage. Mais elle aura certainement pour conséquence de condamner le Red Star à la seconde division, car on ne voit pas bien comment l'équipe parisienne pourrait maintenant glaner les points nécessaires pour échapper à la relégation...

Le succès du S.C.O. est, certes, amplement mérité et il se construisit au cours de la première mi-temps qui aurait pu se solder sur un avantage plus net que celui inscrit au tableau d'affichage (2-0). Après le repos, en effet, l'équipe angevine ne parvint pas à manœuvrer sa rivale comme elle l'avait fait jusqu'alors.

Par deux fois, l'écart se trouva réduit à un seul but et on pouvait redouter le pire, d'autant plus que Berdoll, blessé, avait dû quitter le terrain. Mais au cours des dix dernières minutes, le S.C.O. démontra que sa supériorité résidait aussi dans l'efficacité de ses attaques et deux buts de Ferri concrétisèrent définitivement sa supériorité.

Une avance méritée à la pause

A la mi-temps, le S.C.O. menait par 2-0 et il le méritait amplement. Il s'était avéré supérieur à son adversaire dans le jeu collectif. On retrouva effectivement à Saint-Ouen hier soir, l'équipe angevine qui, naguère, si souvent, séduisit et dont on ne s'explique pas la chute cette saison.

Dès la quatrième minute, on avait enregistré la première tentative valable déclenchée par Antic et terminée par un tir croisé de Berdoll qui frôla l'extérieur du poteau droit. Elle fut menée par un tir de Laurier que Fouché bloqua parfaitement. On vit que les Angevins avaient pris le match en main d'entrée et, mis en confiance, Antic tenta le but des trente mètres, mais rata la cible.

On vit encore Ferri être abattu dans la surface de réparation (14e), sans que M. Wurtz juge bon d'intervenir. Sur la contre-attaque, Bras d'une reprise en lobe, trompa Janin mais le but fut refusé pour hors-jeu. Cela indiquait que le Red-Star se réveillait et, dans la minute qui suivit, Di Nallo rata l'occasion de faire ouvrir le score à ses coéquipiers en effectuant mal une passe en retrait à la suite d'un renvoi sur le poteau angevin d'un tir de Bourgeois.

Antic puis Berdoll

C'est cependant le S.C.O. qui devait ouvrir la marque. La pression angevine était vive et la défense parisienne ne parvenait pas à éloigner le danger de sa surface de réparation. Ce fut cependant sur un renvoi que Antic, captant la balle des 20 mètres, trompa Fouché d'un tir sous la barre.

On ne devait pas en rester là, car un exploit de Guillou allait permettre aux Angevins d'accentuer leur avance : entrant en possession de la balle à 15 mètres du but, sur le côté gauche de la surface de réparation, le capitaine du S.C.O. voyait se dresser devant lui une barrière de défenseurs ; il la mystifia grâce à une magistrale passe en lob qui atterrit dans les pieds de Berdoll, lequel, démarqué, ne laissa pas passer l'occasion (26e minute).

La marque devait en rester là au repos, survenu alors qu'on ne pouvait porter au crédit du Red Star qu'un tir de Ducuing (32e minute), deux percées de Di Nallo, auxquelles Janin mit fin en sortant devant lui (40e et 42e minutes). Mais cette marque ne faisait que concrétiser une nette domination du S.C.O., dirigé de main de maître par Guillou.

Le sursaut du Red Star

On pouvait, à la reprise, s'attendre à voir le Red Star tenter le tout pour le tout, bien qu'il ait dû se priver des services de son capitaine Garrigues, que remplaça numériquement Fuentès, Bras devenant arrière.

C'est bien ce qui se produisit, après toutefois que Berdoll n'ait pas tiré profit d'un excellent service de Guillou (50e). Mais Fuentès échoua de façon encore plus maladroite aussitôt après. Il n'est pas dans les habitudes de Combin de rater des occasions de ce genre et il ne manqua pas de le démontrer lorsqu'il se trouva de manière inexplicable seul devant Janin (53e).

Angers faillit rétablir l'écart presque sur le champ, mais Fouché détourna superbement le très bon tir d'Edwige. Mais, le Red Star se montrait tout de même de plus en plus menaçant et rata de peu l'égalisation. Janin réalisa un arrêt miracle sur un bolide décoché à bout portant par Bourgeois (66e).

On crut pourtant que Antic, d'ailleurs parti en position de hors jeu allait mettre fin à ce sursaut audonien lorsqu'il trompa à nouveau Fouché à la 67e.

Mais il n'en était rien et Di Nallo, grâce à un exploit personnel qui lui permit d'éliminer Janin, puis de marquer en redressant superbement sa course, se chargea de le démontrer (72e minute).

On se prit alors à trembler pour le S.C.O., d'autant plus que Berdoll, blessé, dut quitter le terrain (73e minute).

Ferri par deux fois

Mais ces craintes étaient vaines, car les Angevins s'avérèrent maîtres aussi dans l'art d'utiliser les contre-attaques et coup sur coup (80e et 82e minutes), Ferri trompa Fouché, d'abord sur une passe d'Antic, puis sur un coup-franc tiré par Guillou.

Non seulement, la victoire angevine se trouvait confirmée, mais encore le bonus était acquis. C'était plutôt inattendu, si l'on tient compte des difficultés éprouvées au cours de la seconde mi-temps, par le S.C.O. que le Red-Star secoua pendant presque toute la seconde partie du match. Mais, hier soir, l'efficacité était angevine.

André MAUSSION

LES EQUIPES

RED STAR. — Fouché ; Garrigues, Guillolet, Jarra, Ahache ; Besnard, Bourgeois ; Ducoing, Combin, Di Nallo, Bras. (12e homme : Fuentès). Entraîneur : Mérelle.

ANGERS. — Janin ; Damjanovic, Bourdel, Brulez, Laurier ; Citron, Ferri, Guillou ; Edwige, Berdoll, Antic. (12e homme : Le Boëdec).

FICHE TECHNIQUE

Merci à Ouest-France pour l'article, France Football pour la fiche technique et cris72 pour les scans.