ANGERS : quand l'espoir de terminer 17ème fait rêver

ANGERS. — Il faut remonter au 24 septembre pour situer une défaite subie par le S.C.O. Angers aussi lourde que celle enregistrée dimanche à Troyes.

Ce jour-là, Nîmes passa quatre buts à Griffoni. La cote d'alerte était franchie alors que neuf journées avaient déjà été disputées. C'est ce qu'on lit sur les journaux datés du 25 septembre. Au bout de vingt-quatre étapes, la situation est bien dégradée. Comment éviter la rélégation ? A cette question, on ne trouve pas de réponse.

Mathématiquement, on peut toujours retomber, par de savants calculs de probabilité, sur la perspective d'un sauvetage. Même si le dix-septième, Sochaux — dont il faudrait prendre la place — compte huit longueurs d'avance.

Mais, il faut l'admettre, cela supposerait une fin de saison époustouflante ; et le S.C.O., qui a donné l'illusion de repartir du bon pied à cinq ou six reprises (contre Bastia, à Marseille, à Strasbourg, à Lille, contre Reims, contre Paris) n'a jamais pu confirmer ses dispositions prometteuses.

Alors,une dix-septième place peut faire rêver. Rien ne dit qu'elle devienne réalité.

Professionnalisme ou semi-professionnalisme ?

Depuis la semaine passée, un drame est latent au sein du S.C.O. Assez curieusement, il a été passé sous silence par l'ensemble des organes d'information.

Ce qui est en cause n'est pourtant pas négligeable puisqu'il s'agit d'un problème d'autorité entre le nouvel entraîneur Vasovic et le doyen d'âge des pros angevins Bourdel.

On l'a déjà dit, ce dernier a refusé d'obtempérer à un ordre dont on peut discuter le bien-fondé, mais qui s'appliquait non pas à un individu, mais à un groupe. Bourdel, qui a du caractère, ayant bravé les foudres de Vasovic — que personne n'impressionne — a donc été exclu. Certes, sa bonne foi est renforcée par un certificat médical stipulant un arrêt de travail ; mais il semble bien que le conflit entre les deux hommes aurait éclaté tôt ou tard.

Car il s'agit, au fond, de l'opposition de deux conceptions du football professionnel et notamment de ce qui touche à l'entraînement et à la préparation.

Vasovic prône un professionnalisme intégral — qui suppose des moyens importants en installations, effectifs, équipements, soins, etc. Bourdel, par expérience vécue — et comme joueur — se considère sous le régime du semi-professionalisme où l'entraînement, en cours de saison, se limite à l'entretien.

Ce qu'il y a de paradoxal, c'est que les arguments de Vasovic sont irréfutables dans la théorie. Et... en pratique, s'il occupait les mêmes fonctions à Ajax, en Yougoslavie ou... à Saint-Etienne et à Nantes.

Et il faudra bien que le S.C.O. Angers en prenne son parti le plus tôt possible, s'il veut poursuivre sa route et progresser dans ses structures, son implantation et son rayonnement.

Mais les arguments de Bourdel tiennent debout. C'est bien la notion du semi-professionnalisme qui régit le S.C.O., même s'il n'en porte pas l'étiquette.

Pour l'heure, il ne s'agit pas de problèmes d'actualité, dira-t-on...

Bien sûr que si ! C'est peut-être à force de repousser les discussions et les décisions sur ce sujet que le S.C.O. s'est laissé distancer et a perdu son équilibre.

MICHEL BIHAN

Dimanche soir, le capitaine J.-M. Guillou a effectué une démarche auprès de Vasovic pour que celui-ci revienne sur sa décision d'éliminer Bourdel de l'équipe pour plusieurs matches. L'entraîneur a promis de réfléchir et d'en référer au comité directeur.

Merci à Ouest-France pour l'article et à cris72 pour le scan. C'est vrai que Pierrot Bourdel n'avait pas trop le temps de faire de l'entraînement supplémentaire à cause de son magasin de sports. Il avait pas que ça à foutre, en d'autres termes.