ANGERS - PARIS S.-G. (3-1)

Angers comme Berdoll

ANGERS. — Cette rencontre avec le Paris Saint-Germain, c'était, pour l'équipe d'Angers beaucoup plus qu'un match de reprise puisque aussi bien les Angevins retrouvaient le championnat où ils occupent la dernière place avec un nouvel entraîneur et une nouvelle méthode qui consiste surtout à beaucoup plus de détermination dans les actions offensives et beaucoup plus de rigueur dans les actions défensives.

« Fini le bon football », regrettait mélancoliquement quelqu'un. Mais Angers en est arrivé à l'heure du choix : ou continuer à jouer d'une façon romantique face à des équipes qui ne visent que le résultat, ou essayer de s'en sortir, car dans ce championnat qui n'est pas tellement brillant, cela serait presque une désolation qu'une équipe comme Angers apparaisse finalement comme une des trois plus mauvaises et descende en Seconde Division. Et pourtant elle est, si on peut dire, sur le bon chemin qui conduit à la descente puisque, en dépit de sa victoire devant Paris — victoire qui aurait dû être beaucoup plus nette — elle est toujours bonne dernière, les trois autres équipes l'ayant devancée puisqu'elles ont gagné et même deux d'entre elles, d'une façon fort confortable.

Il va falloir maintenant drôlement s'accrocher si l'on veut réussir à se maintenir au S.C.O. ! Dimanche devant Paris Saint-Germain, Angers a raté d'un rien le bonus face à une formation parisienne pourtant assez pâle. Mais Raymond Kopa, qui reste un fervent supporter des Angevins, faisait très justement remarquer que si les Parisiens avaient précisément paru être aussi pâles, c'est sans doute parce que les hommes de Jean-Marc Guillou avaient su, d'entrée, les prendre à la gorge. Raymond n'avait pas tort, il faudra que le S.C.O. continue de cette façon, avec cette même détermination jusqu'au dernier jour pour pouvoir espérer s'en tirer.

Ce qu'il y a de bien, finalement, dans la nouvelle méthode d'Angers, c'est que Guillou demeure un joueur libre aussi bien en attaque qu'au milieu du terrain et qu'il ne sera plus astreint au rôle de chien de berger qu'il a été souvent obligé de tenir en dernier ressort. Ce n'est plus l'homme qui est obligé de « sauver les meubles », mais le capitaine qui crée et oriente le jeu et il a retrouvé un Berdoll qui revient à très grands pas sur le chemin de sa meilleure forme, tandis que de son côté Antic pourra lui aussi retrouver toute sa verve. Lorsque Edwige se sera mis à l'unisson — et cela ne saurait tarder — les Angevins pourront envisager une fin de championnat moins malheureuse. Car, en fait, cette équipe n'est quand même pas faite pour continuer indéfiniment à jouer les derniers rôles.

Mais le réveil n'est-il pas trop tardif ? Le calendrier angevin n'est pas des meilleurs, en effet. Qu'on en juge : le S.C.O. recevra Marseille, Nîmes, Saint-Etienne... de drôles de clients (d'autant que Nîmes a toujours gagné à Angers ces temps derniers), Strasbourg, Monaco, Metz et ira à Troyes, Lens, Bordeaux, Nantes, Saint-Ouen, Sochaux, Reims, Nice.

C'est à Nice qu'il y a deux saisons les Angevins étaient devenus pour la première fois de leur carrière les leaders du championnat. C'est peut-être à Nice qu'ils auront à jouer leur dernière cartouche. Curieux retour des choses pour une équipe assez paradoxale qui, dimanche, a été privée de son troisième bonus (alors qu'elle ne compte que trois victoires !) par Albert Poli qui, la saison dernière était encore le brillant complice de Jean-Marc Guillou.

VASOVIC : "Nous dépendons des autres"

Q. — Après cette victoire, quelles sont vos premières constatations ?

R. — C'était mon premier match à la tête de cette équipe. Bien sûr j'étais assez tendu car il fallait à toute force obtenir un résultat favorable. Cela s'est bien passé, mais il faut continuer sur cette voie et parvenir encore à certaines améliorations, s'entendre encore mieux avec les joueurs. Et il va sans dire que ce premier match, pour moi, était très important. Et dire que nous aurions pu prendre le bonus.

Q. — Oui. Cela eût été important car Sochaux et le Red Star ont en effet pris trois points.

R. — Oui, je sais. Et c'est ce qui m'encline à demeurer prudent, à ne pas trop faire de déclarations, car évidemment maintenant, si je puis dire, nous dépendons un peu des autres. Nous pouvons gagner et continuer de rester derrière encore longtemps ! J'ai d'abord en point de mire le Red Star, Sochaux, Metz et nous allons, pour notre prochain match, à Troyes, qui a également besoin de points. Car si nous sommes contents parce que nous avons gagné dimanche, nous n'en sommes pas pour autant au bout de nos peines.

Q. — Alors, aucun pronostic n'est possible ?

R. — Non, bien sûr, si ce n'est que j'ai trouvé une équipe qui « répond » fort bien et devrait progresser encore dans le sens que je souhaite, une équipe qui paraît avoir adhéré totalement et doit même, après ce que j'ai vu, pouvoir s'améliorer.

La victoire obtenue sur Paris-Saint-Germain doit avoir singulièrement remonté le moral de mes joueurs que je souhaite rapidement mieux connaître encore. Mais comme notre situation est loin d'être brillante, je ne peux absolument rien affirmer. Va-t-on descendre ? Va-t-on se maintenir ? Nous verrons bien. Encore une fois, cela ne dépend plus tellement de nous-mêmes.

Merci à France Football pour les articles et à cris72 pour les scans.