Pancho GONZALÈS : « Je serai présent à la reprise de l'entraînement, le 2 janvier »


Pancho Gonzalès n'est pas surpris. Il attend de connaître les intentions des dirigeants angevins.

ANGERS. — Mardi matin, à son domicile niçois, Pancho Gonzalès a reçu la lettre express, expédiée par les dirigeants angevins, lui précisant que Vasovic prendrait officiellement ses fonctions à la reprise de l'entraînement, prévue à l'issue de la trêve hivernale, le 2 janvier.

Elle spécifiait bien que l'ancien arrière central de Partizan de Belgrade et d'Ajax Amsterdam serait chargé de la préparation des joueurs.

Comment vont se définir les fonctions des deux responsables, comment vont-ils départager leurs limites de responsabilités ?

Tout cela reste bien sûr à déterminer. Car, au téléphone, l'entraîneur en titre du S.C.0., nous a tenu le langage suivant :

« Je ne peux pas dire que j'ai été surpris car, lorsqu'une équipe se retrouve en mauvaise posture, l'entraîneur est toujours menacé d'être relevé de ses fonctions. Ce sont les risques du métier. Mais j'aurais préféré évidemment qu'on m'en informe de vive voix, plutôt que par lettre.

« Je ne veux pas faire de déclaration à la légère, actuellement. Ce que je peux dire, c'est que je rentrerai à Angers le 2 janvier, pour la reprise de l'entraînement.

« J'aurai sans doute des conversations avec le président Keller et je ferai connaissance avec M. Vasovic. A ce moment-là, je saurai sans doute les intentions précises des dirigeants à mon égard.

« J'ai un contrat qui me lie au S.C.O. jusqu'en juin 75. J'entends le faire respecter et je le respecterai moi-même ».

La situation demande, bien sûr, à être clarifiée. Les dirigeants angevins ont bien précisé à l'intéressé lui-même et à la presse que Gonzalès n'était pas limogé. Ne faisant que rééditer des déclarations antérieures et notamment celle de M. Keller à « Ouest-France » le 26 novembre :

« Il faut respecter le contrat de Gonzalès. Peut-être renforcer la préparation en lui adjoignant un professeur d'éducation physique ».

A cette suggestion, à l'époque, Gonzalès ne s'opposait pas :

« Je suis tout à fait d'accord, mais on retombera inévitablement dans les mêmes problèmes, à savoir des installations... ». (« Ouest-France » du 26 novembre).

Ce problème, nous l'avons soulevé auprès du président du S.C.O., Vasovic, habitué à la vie des grands clubs, comment va-t-il s'arranger des besognes obscures qu'il devra assumer (s'occuper du matériel, des ballons, des maillots, etc.) besognes qu'un entraîneur de première division en Yougoslavie ne connaît absolument pas.

M. Keller pense qu'il ne s'agit pas là d'un problème majeur et que de toutes façons, Kovacevic qui joue décidément — de loin — un rôle de premier plan dans la vie du club, l'aura mis au parfum. C'est peut-être vrai. Le problème majeur sera de trouver un « gentleman's agreement » entre Gonzalès et Vasovic, afin que leurs rôles s'accordent, si cela est possible.

VASOVIC lundi à Angers

Vasovic, on le connaîtra mieux bientôt. Lundi, il devrait arriver à Angers. Il arrivera seul, car, on supposait qu'il viendrait en compagnie d'un renfort, un attaquant de la même nationalité que lui.

En fait, ses recherches comme celles de Kovacevic se sont révélées vaines.

Qui est Vasovic ? D'après des renseignements pris à bonne source, c'est un homme qui ne passe pas inaperçu, à la très forte personnalité, un « chef ». Sa carrière de footballeur (arrière central) fut prestigieuse, tout comme celle de Gonzalès, au Brésil et en Uruguay avant de venir à Nice.

Vasovic a disputé trois finales de coupe d'Europe des clubs. La première en 1966, avec Partizan, face au Real, en compagnie de deux Yougoslaves pratiquant actuellement en France : Mihajlovic (Lyon) et Pirmayer (Nîmes), et de Kovacevic, Galic, Bajic, etc.

La seconde, en 1969, avec Ajax, face à Milan A.C. Il marqua un but à chacune de ces éditions qu'il perdit. Il remporta enfin la coupe d'Europe en 1971, avec Ajax contre Panathinaïkos et rentra à Belgrade pour reprendre ses études de droit.

Fait curieux, à cette époque, le S.C.O. recherchait un arrière central d'envergure. Kovacevic (déjà) jouait les intermédiaires pour le recruter.

Il nous avait confié à l'époque qu'il aurait aimé faire venir son ami Vasovic, qu'il appelait fréquemment par téléphone aux Pays-Bas.

Mais Vasovic avait à l'époque d'autres propositions. Ne le sollicitait-on pas pour être l'entraîneur d'Ajax, où il avait eu la paternité de ce fameux système de mise hors-jeu ? Vasovic ne s'estimant pas près, et tenant aussi à terminer ses études universitaires, choisit de regagner son pays.

Un an plus tard, Partizan de Belgrade lui proposa les fonctions de directeur sportif qu'il accepta.

Il s'agissait d'un rôle de « manager à l'anglaise » et Vasovic supervisait un encadrement complet (entraîneurs, soigneurs, médecin, etc.). Afin de travailler dans les meilleures conditions, il avait instauré un système de participation très large pour les joueurs.

Chaque trimestre, il se soumettait au vote des footballeurs. Etes-vous d'accord sur le programme du club, les méthodes de jeu et d'entraînement ? A la mi-saison, les [...] démit de ses fonctions.

Il ne semble pas qu'il renouvellera pareille expérience au S.C.O. où il disposera pendant deux semaines d'un interprètre [...] à apprendre les subtilités de la langue française.

Pas « d'exploit » pour Guillou

Les téléspectateurs de la première chaîne attendirent en vain, mardi vers 17 heures, la diffusion de l'émission de la série « Pourquoi pas l'exploit ? » consacrée aux sept grands noms du sport français de l'année 1974.

Une séquence était consacrée à Jean-Marc Guillou.

Reportée en raison de retards attribués aux différentes grèves observées à l'O.R.T.F., cette émission est sans aucun doute reportée à une date ultérieure.

Merci à Ouest France (décembre 1974) pour l'article et à cris72 pour le scan.