Bernard Lech bourreau du SCO

De notre envoyé spécial Jacques ETIENNE

REIMS b. ANGERS : 2-1 (1-1). — Beau temps un peu frais. Bonne pelouse. Eclairage très moyen. Arbitrage de M. Verbeke. Recette : 80.222 F pour 4.612 spectateurs. Buts : Laraignée (7e), Bernard Lech (73e) pour Reims ; Berdoll (35e) pour Angers. Dans l'équipe rémoise, Simon a remplacé Ravier, victime d'une contracture, à la 23e minute.

ANGERS. — Guillou et ses camarades étaient bien décidés à gagner ce match. N'ayant pu jouer mercredi dernier à Monaco, l'écart risquait de se creuser entre eux et ceux qui les précèdent ; et puis, à l'heure actuelle, les Rémois ne sont pas invulnérables... Bref, tout semblait postuler pour une victoire du SCO, d'autant que l'équipe angevine apporta beaucoup de conviction et joua parfois avec talent — en première mi-temps surtout — ce qui pouvait laisser entrevoir un succès final. Mais la formation de Gonzalès fut en quelque sorte trahie par ses artilleurs. Le SCO en effet exerça durant les deux tiers de la partie une bonne domination territoriale, se créa des occasions de but, mais ne marqua qu'une seule fois...

En revanche, les Rémois, qui monopolisèrent moins souvent la balle que leurs adversaires, eurent deux buts validés, deux refusés et un tir sur un poteau. Tout le match pourrait être vu dans ce saisissant raccourci.

Le coup de Laraignée

Les Angevins durent d'abord entamer une longue et éprouvante course-poursuite. En effet, dès la 7e minute, à la suite d'un corner, Jodar talonna pour Richard dont le centre tendu trouva Laraignée venu précipitamment de l'arrière. Le défenseur rémois rabattit la balle de la tête, laquelle après avoir rebondi sur le sol aurait dû être facilement captée par Gouraud... si le gardien d'Angers s'était trouvé en pleine possession de ses moyens. Malheureusement, souffrant d'une double hernie, il ne put se détendre normalement et le ballon pénétra dans ses filets. Quoi qu'il en soit, les défenseurs angevins auraient dû se méfier davantage de Laraignée, dont les montées sur les corners sont devenues classiques.

Jusqu'à la mi-temps, le SCO va pratiquement imposer sa loi, dans un style souvent élégant et grâce à un Guillou dont les accélérations meurtrières vont poser quelques problèmes à une équipe rémoise bien regroupée dans sa surface de jeu et qui cherchera son salut dans les contres.

Dès la 14e minute, sur un bon tir de Laurier — qui avait remplacé Damjanovic grippé —, Aubour dut concéder un corner. Puis dans la minute suivante, Cassan percutait une balle sur un montant. Antic, particulièrement malheureux samedi soir, gâchait deux belles occasions. D'abord sur une passe de Berdoll, il tirait à bout de course et Aubour pouvait intervenir et ensuite quand Guillou, après avoir éliminé plusieurs adversaires, lui donna un ballon en or, que le Yougoslave, pourtant bien placé, expédia à côté (19e, 25e).

Angers devait trouver la récompense de ses louables efforts à la 35e minute, au terme d'une très bonne action développée sur le côté gauche par Antic, Edwige et Guillou, ce dernier voyait son tir contré, mais la balle était récupérée par Berdoll — actif et percutant en diable — et qui ne laissait aucune chance au gardien rémois.

Reims a tenu

L'équipe champenoise s'en tirait à bon compte, mais ayant perdu Ravier dès la 23e minute, elle ne pouvait prendre des risques inutiles. Même si le ballon revenait souvent dans leur camp, les Rémois s'appliquaient à bien relancer le jeu, grâce notamment à Krawczyk, dont les services, longs et précis, permettaient à quelques contre-attaques de se développer... et aux défenseurs de souffler un peu.

Reims tenait toujours le coup dans la période initiale de la seconde mi-temps quand les Angevins tentèrent de forcer le destin. Mais il était dit que le SCO ne parviendrait pas à ses fins. Ainsi, Guillou, sur un coup franc tiré par Cassan, expédia la balle dans les nuages, Berdoll obligea Aubour à déployer tout son talent et Antic, sur un service d'Augustin, face au but... tira à côté, symbolisant en quelque sorte la faiblesse des tireurs de cette équipe d'Angers.

Alors, fort logiquement, après avoir dominé en vain pendant une heure, Guillou et ses camarades baissèrent de pied et permirent aux Rémois de refaire surface.

Ainsi après un premier but refusé à Bernard Lech, pour hors-jeu, l'avant centre rémois, sur passe de Krawczyk et dans un angle impossible, fracassa un ballon sur un montant (67e). Une minute plus tard, sur un service de Richard, Simon obligeait Gouraud à une superbe détente. A la 73e minute, c'était le coup de grâce pour le SCO. Jodar donnait à Bernard Lech et ce dernier, du pied gauche et de 25 mètres, décochait un tir si puissant et si précis (lucarne) que le gardien angevin — par ailleurs handicapé — ne put absolument rien.

Dix minutes plus tard, Bernard, le héros de cette fin de match, devait inscrire un nouveau but, suite à un coup franc, sur la ligne, semblable à celui tiré par Bereta lors de France-RDA et qui avait amené le but de Galiice. Mais cette fois l'attaquant rémois était hors jeu.

Les joueurs du SCO, émoussés, passablement désabusés, n'avaient plus que des réactions sporadiques. Leur chance était passée depuis longtemps...

ANGERS : Gouraud — Brulez, B0URDEL, Le Boédec, LAURIER — CASSAN, GUILLOU — AUGUSTIN, BERDOLL, Antic, Edwige. Entr. : Gonzalès.

REIMS : AUBOUR — JODAR, BRUCATO, LARAIGNEE, Martinot — Robert, Ravier (puis Simon) — RICHARD, B. LECH, KRAWCZYK, Santamaria. Entr. : Desmenez.

Merci à L'Equipe pour l'article et à cris72 pour le scan.