ANGERS - SOCHAUX 1-1

Gonzalez : « Incompréhensible ! »

ANGERS. — Le stade Jean-Bouin d'Angers est un stade triste. Tout le monde sait ça. Ce n'est la faute de personne, mais c'est ainsi. Samedi soir, pourtant, il offrait enfin de la musique : l'équipe de Poitiers, qui avait joué en lever de rideau, avait déplacé son orchestre au nom évocateur de « Réveil phallique » du Stade Poitevin. Il joua durant tout le match. Aux flonflons les plus entraînants succédaient les airs de mise à mort des arènes espagnoles. Le public criait « Olé ! Olé ! ». C'était presque la fête.

Dommage que sur la pelouse les joueurs, plus particulièrement ceux d'Angers, n'aient reçu de cette ambiance inhabituelle un peu de confiance, voire d'enthousiasme. Car le match fut semblable à tous ceux joués cette saison sur ce terrain, exception faite de celui qui avait vu Angers surclasser Bastia.

L'équipe angevine, certes, faisait tout ce qu'elle pouvait, mais laborieusement, sans inspiration, elle était impuissante à mettre à mal une solide et vigilante défense sochalienne.

Le départ, pourtant, avait donné des promesses : Augustin avait été abattu en pleine surface et aurait pu bénéficier d'un penalty. Le même Augustin, aussitôt après, avait reçu d'Antic une balle lumineuse. Mais Battmann avait jailli dans ses jambes. Et, très vite, le S.C.O. s'englua.

Après le repos, Sochaux se montra beaucoup plus entreprenant et la récompense arriva grâce à Soler dont la reprise de la tête loba Gouraud.

Dès lors Angers se décida enfin à accélérer et à jouer plus large. Guillou « se multiplia ». Berdoll obligea Battmann à deux exploits, mais Sochaux avait toujours son petit but d'avance.

La dernière minute était entamée. Paul Barret venait de faire signe à ses joueurs : « C'est fini ! » Il allait se lever pour féliciter ses garçons. Il y eut alors un dernier corner. Edwige le tira fort bien. Du paquet devant la cage, Antic extirpa la balle et d'un habile coup de patte la plaça au fond des filets. Ouf ! le public qui, depuis un moment, criait « remboursez », oublia sa rancune. Sacré Antic ! Une fois de plus son habileté technique et son art du coup décisif fait pardonner sa nonchalance et son apparent détachement.

Dans les vestiaires de Sochaux, Paul Barret et son dirigeant M. Benoît durent s'employer à consoler leurs joueurs très amers d'avoir vu s'envoler ainsi un succès qu'ils tenaient : « Mais enfin, les gars, disait l'entraîneur, si on vous avait dit en arrivant au stade que vous feriez match nul, vous auriez été ravis. Alors, c'est bien quand même ! et ce soir, c'est Angers qui a perdu un point ! »

Yves RICHARD.

Merci à France Football pour l'article et à cris72 pour les scans.