Bien pâle le derby de l'ouest

De notre envoyé spécial Victor PERONI

ANGERS et NANTES : 0-0. — Soirée fraîche. Pelouse détrempée. Bon éclairage. Recette : 129.976 F pour 6.804 spectateurs. Arbitrage de M. Héliès. Avertissements à Brulez (38e) et à Cassan (65e) à Angers ; à Curioni (38e) et à Sahnoun (65e) à Nantes.

ANGERS. — Ce derby Angers-Nantes, disputé sous une pluie continuelle et abondante, ne se présentait pas sous les meilleurs auspices. On connaît la position d'Angers, cette équipe qui, les années précédentes, enchantait les amateurs de football. Cette saison, avant d'affronter Nantes, le SCO n'avait fait la loi qu'une fois chez lui, y concédant en revanche deux matches nuls et trois défaites, huit points perdus à domicile !

La position de Nantes n'était guère plus brillante entre Monaco et Paris-Saint-Germain. De plus, Nantes devait jouer sans son capitaine et meneur de jeu Henri Michel, suspendu à ce match qui, en même temps qu'un derby un peu dévalué, était aussi une rencontre de mise au point et de préparation avant Nantes-Ostrava de Coupe européenne de mercredi prochain.

Déjà pour les deux équipes, mais singulièrement pour Angers, « tous les points comptent ». C'est bien pour cela qu'elles jouèrent le plus souvent crispées, tendues, faisant preuve de beaucoup d'activité, certes dans des conditions difficiles, mais n'arrivant pas à trouver l'ouverture. Pourtant, dès les premières minutes, Angers aurait pu ouvrir la marque car, sur une glissade d'un défenseur nantais, Berdoll hérita du ballon, seul devant Donoyan. Gêné par un défenseur qui revenait sur lui, il passa la balle à Antic, mais ce dernier, au moment de tirer, se fit contrer.

En fait, Berdoll, depuis le début de cette première mi-temps, avait manifesté beaucoup de verve, tout comme Jean-Marc Guillou d'ailleurs, qui était au four et au moulin et essayait d'organiser son équipe au mieux.

Occasions angevines

D'ailleurs Angers, au cours de cette première période qui s'achevait sur un résultat nul (0-0), avait légèrement dominé, Edwige manqua de très peu à la 23e minute, sur un centre de Berdoll, d'ouvrir le score et Donoyan repoussa un centre d'Antic. Ce furent là, avec un tir de Guillou sur la barre, les occasions angevines. De son côté, Nantes fut quelquefois menaçant par Curioni gêné par Brulez, au moment du tir et Rampillon qui força Gouraud à s'y reprendre à deux fois pour arrêter un tir fort précis. En fait, rien n'avait été très déterminant au cours de cette première mi-temps sinon la pluie qui gêna fort les évolutions des 22 joueurs.

En deuxième mi-temps la physionomie du match ne changeait guère, c'est-à-dire qu'Angers dominait sous l'impulsion de Guillou, principalement, mais n'arrivait pas à se mettre en bonne position de tir. En fait, ce furent les Nantais qui eurent quand même, sur des contre-attaques, les deux meilleures occasions de but : une à la 60e, quand Gouraud, dans un réflexe excellent, empêcha Curioni de marquer sur une passe de Maas. Angers avait eu très chaud. Huit minutes plus tard, c'était au tour de Maas de se présenter seul devant la cage, mais, malheureusement, le tir de l'ailier gauche frôlait l'extérieur du poteau droit des buts de Gouraud.

Le match continuait assez monotone en dépit de l'activité des joueurs qui, il faut le répéter, étaient sans doute fort gênés par les conditions dans lesquelles ils devaient évoluer. Pourtant, en cette seconde mi-temps, la pluie avait heureusement cessé, mais le terrain commençait à être très largement détrempé.

Bref, nous en arrivions à la 70e minute et rien n'était encore marqué en dépit de quelques actions, notamment d'Angers, fort bien construites d'ailleurs par Guillou et Edwige, mais qui se brisaient sur Bargas et ses partenaires. En définitive, tout sombrait dans un football pagaille, où chacun, semble-t-il, voulait faire la décision, ce qui allait à l'encontre d'un bon football collectif.

Finalement, le match allait se terminer médiocrement, mais aussi sur un coup de théâtre. En effet, sur une attaque d'Angers à la dernière minute de jeu, Antic, en bonne position de tir, était fauché, déséquilibré par l'arrière Bossis. L'arbitre sifflait un penalty qu'Edwige tirait, mais manquait et Donoyan repoussait la balle en corner. Ce coup de pied raté d'Edwige était bien l'image même de ce médiocre match qui ne plaide nullement en faveur des deux équipes.

ANGERS : Gouraud — Laurier, Bourdel, Brulez, Damjanovic — Cassan, Guillou — Gonfalone, Berdoll, Antic, Edwige. Entr. : Gonzales.

NANTES : Donoyan — Denoueix, Bargas, Rio, Bossis — Pech, Sahnoun — Vendrely, Curioni, Rampillon, Maas. Entr. : Arribas.

Merci à L'Equipe pour l'article et à cris72 pour le scan.