ANGERS : pour un petit point

Angers qui vient de descendre en seconde division pour la deuxième fois depuis 1968 après quelques saisons fort brillantes qui en avait fait une des toutes premières équipes du championnat de France avait très mal débuté la compétition 74-75 en concédant d'entrée dès le 2 août une nette défaite (1-3) sur son terrain devant Nice. Or les Niçois par la suite allaient prouver qu'ils étaient loin d'être des foudres de guerre.

Une telle entrée en matière était donc fort inquiétante pour une équipe qui avait durant l'intersaison perdu deux de ses rouages essentiels, Poli et Bourdel qui, opérant en milieu de terrain et en défense, permettaient précisément au S.C.O. d'être une merveilleuse équipe offensive. Bref, Angers ne sut même pas profiter d'un calendrier qui l'avantageait puisque, après Nice, ce fut Lyon qui vint gagner au stade Jean-Bouin tandis que les Angevins s'inclinaient nettement à Rennes. Enfin, le 16 août, Angers remportait sa première victoire en même temps que son premier bonus devant... Bastia.

On pensait que ce succès allait sonner le réveil du S.C.O., mais les Angevins allaient encore s'incliner à Paris devant le S.C.O. [ndlr, hmmm] et laisser chez eux un point devant Troyes. Bref, à la fin du mois d'août, le S.C.O. se trouvait déjà avant-dernier entre le Red Star et Sochaux. Septembre n'allait pas être meilleur avec une défaite à Marseille, à Nîmes, une autre à domicile devant Lens et un match nul « à la maison » contre Bordeaux : un seul point en un mois ! En octobre, ce n'est pas mieux : défaite à Saint-Etienne et Strasbourg et match nul à Angers devant le Red Star et un point pris à Nantes sans marquer le moindre but. Angers occupe alors la dernière place du classement et pourtant le S.C.O. va curieusement prendre son deuxième bonus de la saison à Lille battu 5 à 1. Une nouvelle fois, on croit que Angers va enfin démarrer, que Poli a enfin trouvé son remplaçant, mais c'est encore un feu de paille et les Angevins, malgré les qualités de son capitaine, Jean-Marc Guillou, l'homme le plus convoité du football français, vont s'incliner chez eux, une fois encore, devant Reims et laisser un point devant Strasbourg. Bref, à la trêve de janvier, Angers, après une défaite à Metz, à Monaco, à Bastia, un match nul à Lyon, mais plus que contrebalancé par une défaite à domicile devant Rennes, Angers donc est un solide dernier qui compte cinq points de retard sur l'avant-dernier.

C'est alors que, comme cela se fait souvent, on change l'entraîneur et on fait venir l'ancien défenseur de l'Ajax, le Yougoslave Vasovic. Cela paraît vouloir provoquer le fameux choc psychologique puisque les Angevins l'emportent sur le Paris S.G., mais une fois encore, c'est assez illusoire et le S.C.O. « prend » un 4-0 sans appel à Troyes et s'incline chez lui devant l'O.M. qui depuis des années n'avait pu faire la loi au stade Jean-Bouin ! Mais décidément, le S.C.O. est l'équipe du paradoxe car, peu après, elle bat Nîmes qui au contraire gagnait toujours à Angers. Le 15 mars le retard d'Angers sur l'avant-dernier est de huit points.

C'est alors que va commencer pour les équipiers de Guillou une remontée assez fantastique qui mettra en évidence certains éléments dont on doit reparler tels Ferri et Cassan pour ne citer que ceux-là. D'autre part Berdoll qui va lutter tout au cours de la saison au sein de cette équipe diminuée et qui se classe parmi les meilleurs buteurs français prend une large place dans cette performance qui voit le S.C.O. réussir trois bonus consécutivement devant Strasbourg, le Red Star et Lille (neuf points en trois matches, le maximum) et jouer sept matches sans connaître la défaite. Du coup, Angers dont le handicap fut, nous l'avons dit de huit points, n'est plus relégable à l'issue de l'avant-dernière journée. C'est finalement à Nice que doit se jouer son sort au cours de la dernière journée. Malheureusement, cueillie à froid et malgré un grand Guillou et un beau courage, l'équipe s'effondre et se trouve condamnée à la deuxième ... [ndlr, division, je suppose. Il ne doit pas rester grand chose mais je n'ai pas la fin de l'article.]

Merci à Football Magazine (juillet 1975) et à Rodighiero pour le scan.