LE REFLET D'UNE SAISON

ANGERS. — En perdant son vingtième point de la saison au stade Jean-Bouin, le S.C.O. Angers a signé samedi soir, l'acte de condamnation. Il retrouvera le 13 août prochain, la 2e division qu'il avait quittée un an plus tôt.

Ce bref séiour dans l'élite va obliger le club angevin - qui connaîtra vendredi soir la décision du conseil municipal à son sujet - à se remettre en question et à refondre ses structures.

L'exemple donné par Lyon qui alignait trois juniors indique la voie qui sera suivie, pense-t-on, contraint et forcé par des impératifs de trésorerie, le S.C.O. va devoir abandonner sa politique de recrutement très hypothétique, pour retrouver un style, une unité des méthodes de jeu lui appartenant. Il n'est pas question, évidemment, d'implorer les dieux du passé : Guillou, Poli, Bourdel, Antic, Damjanovic, Berdoll, Gallina, mais tous ceux-là n'ont jamais été remplacés.

Et comme à l'époque, la formation des jeunes n'était pas à la mode, la succession fut difficile.

PARALYSIE CHEZ SOI

On ne croit pas pourtant que c'est l'image toujours un peu embellie du passé qui complexa les Angevins modifiés 76-77. La preuve, ils ne se livrèrent jamais avec autant de générosité et de bonheur qu'à l'occasion de la venue des Stéphanois, des Niçois et des Nantais et à un degré moindre des Lensois.

Ils oublièrent leur football face aux modestes et aux humbles.

Lyon, même décompressé, ne figure pas dans cette, catégorie. Ne serait-ce que par les actions géniales du duo Chiesa-Lacombe.

Oh ! ils n'étaient pas venus pour faire un numéro. Ils restèrent en coulisse pendant la première période, même si Chiesa méritait d'obtenir un penalty sur faute de Baudry dès la 14e. Et puis, au bout d'une heure de jeu, Lacombe entra en scène. Une accélération de trente mètres, balle au pied, en diagonale, une temporisation pour fixer l'adversaire et Olio s'en alla dans un fauteuil tromper Fouché qui avait pris au dernier moment, la place de Janin, blessé (62e).

Angers ne s'en releva pas, malgré un joli essai de Cassan (66e) et surtout l'occasion offerte, sur hors-jeu non signalé, à Amersek qui ne profita pas de l'aubaine (70e).

Au contraire, Lyon aurait pu transformer cette soirée très claire en véritable cauchemar. N'illusionnons personne ! Grâce au placement souverain de Mihajlovic, à l'activité inlassable et intelligente de Bernad - dont Lyon veut se séparer par mesure d'économie - et bien sûr, par les combinaisons Chiesa-Lacombe, Lyon achevait sa promenade, devant moins de 2000 personnes. Bernad et Chiesa, par deux fois, furent magnanimes ! Cela n'aurait rien changé, Angers connaissait sa (triste) destination.

Michel BIHAN

Marc Berdoll assistait à la rencontre. Lundi, il sera à Marseille où il va s'installer pour quatre ans, afin de régler ses problèmes de logement.

Bernard Lech s'est entraîné, en solitaire, en fin de semaine. Il reprendra sa place mercredi à Nancy où il restera pour disputer avec Fouché, le match du 10e anniversaire de la renaissance du club lorrain, quarante-huit heures plus tard.

Rouen serait aussi sur les rangs pour s'attacher les services de Brulez.


Angers-Lyon. Curieuse attitude du gardien lyonnais De Rocco, se précipitant au devant d'Amerseck, qui ratera la cible.


Article Ouest-France. Fiche technique France Football. Scans cris72.