LE S.C.O. A RATE LA CORRESPONDANCE

ANGERS. — Sur le visage des hommes du camp angevin se lisait, samedi soir, la déception des voyageurs qui ont raté, à quelques secondes près, le train qui les conduisait à un rendez-vous essentiel.

Sur le quai, ou sur le banc, ils restent immobiles et muets, à regarder les lumières qui s'éloignent. Toute une carrière d'homme, toute la vie d'une société peut ainsi changer.

Peut-on trouver un autre moyen de rallier la destination ? C'est aujourd'hui la seule question qui compte. Le S.C.O. Angers, dans son histoire, s'est toujours plu à se compliquer l'existence, à régler ses affaires à la dernière minute.

La tradition est malheureusement respectée... Le soir où Laval tombait, à soixante-dix kilomètres de là, sur son sol, Angers gaspillait le dix-huitième point de la saison.

Cette « générosité » envers les visiteurs se trouve à l'origine des déboires du S.C.O.

LA NOUVELLE VAGUE MARSEILLAISE

Quelle complaisance envers les invités. Dès la cinquième minute, Zlataric, libre de ses mouvements, reprenait victorieusement de la tête un corner qu'il avait provoqué. La hargne, la vitesse d'exécution et le culot de ce Yougoslave, recruté par l'O.M. dans une équipe corporative, près de La Ferté-Bernard, illustraient le comportement des jeunes Marseillais, mis à l'épreuve en vue de la saison prochaine.

Josip Skoblar n'était pas là, mais son homme de confiance, Ivan Markovic, enregistrait tout sous sa casquette. A un tel rendez-vous, il aurait sans doute mieux valu rencontrer Bereta, Alonso et Yazalde... Hélas, à l'exemple de Nogues et de Zlataric qui obtint aussi le second but comme au billard, à la suite d'une erreur incroyable d'Edwige (50e), l'équipe marseillaise multipliait les initiatives pour pratiquer un football élaboré et cohérent.

Certes, elle ne mit pas Fouché sur le gril. Outre les deux réalisations de Zlataric, seul un tir tendu de Martinez créa le trouble (21e), mais l'OM jouait pour gagner. A 20 minutes de la fin, Trésor effectua même une rentrée surprise. Derrière Bracci, il s'installa comme second libéro !

MALGRE AMERSEK ET BOSKOVIC

Angers porta sur la conscience son handicap initial comme une faute inavouée. Dominé au milieu de terrain, il se créa évidemment un minimum d'occasions de but. Le premier essai fut déclenché par B. Lech à la vingtième minute de jeu.

Et en attaque, seul Amersek paraissait en mesure d'aller plus vite et de surprendre un système défensif très regroupé aux côtés de Bracci.

Le Yougoslave obtint ainsi, grâce à sa détermination, de réduire la marque (52e). A l'origine, un tir ajusté de Lech, comme il en avait tenté d'en placer deux ou trois auparavant.

Cette fois, Migeon relâcha le ballon qui tournoyait... Le gardien marseillais se racheta plus tard en s'interposant à un véritable assaut conjugué de Barthélémy, Amersek et Gonfalone (58e). Et surtout lorsqu'il repoussa une balle glissée à terre par lech qui se présentait seul devant lui (65e) ; son partenaire Bracci lui donna aussi des émotions et du travail (70e). Le meneur de jeu angevin avait bien obtenu le second but (56e) mais l'arbitre le refusa pour faute préalable.

A vrai dire, l'homme le plus capable de retourner les événements était Boskovic dont chaque départ ouvrait des brèches, mais il partait de trop loin pour aller jusqu'au geste décisif. Pourquoi ne l'avoir pas libéré de ses tâches défensives ? Puisque plus rien n'est à perdre...

Michel BIHAN

Antic, qui va retourner définitivement en Yougoslavie cet été, où il s'occupera des juniors du F.C. Sarajevo, était navré du rendez-vous manqué par son ancien club. Mais, discret comme à l'habitude, il n'a pas voulu porter de jugement sur la rencontre.

LES EQUIPES

Angers : Fouché, Cassan (puis Heslot 86e), Brulez, Boskovic, Brucato, Edwige, Ferri, Lech, Amersek, Barthélémy, Gonfalone (13e : Augustin).

Marseille : Migeon, Baulier, Bouze, Bracci, Gransart, Fernandez, Martinez, Nogues, Zlataric, Flores, Luttenbacher, (puis Trésor 71e) (12e : Truquis).

Boskovic et Nogues ont récolté un avertissement.


Angers-Marseille. - Amersek a surpris Migeon... ce fut insuffisant.


Article Ouest-France. Fiche technique France Football. Scans cris72.