Lens... par Françoise !

De notre envoyé spécial Jean-Marie LORANT

LENS b. ANGERS : 1-0 (0-0). — Temps frais. Terrain en bon état. Bon éclairage. Arbitrage de M. Héliès. 14.860 spectateurs pour 304.360,25 francs de recette. But : Françoise (80e).

LENS. — 1-0. Au retour comme à l'aller. A l'extérieur comme à domicile. Lens a franchi sans le moindre problème le cap des huitièmes de finale. Cette qualification lensoise ne souffrit aucune discussion hier soir, car jamais les Angevins n'inquiétèrent réellement Tempet et les Nordistes ne forcèrent même pas leur talent, au cours de cette seconde manche pour l'emporter à nouveau par un petit but d'écart. C'est là le seul reproche qu'on puisse leur adresser.

Avec leur handicap d'un but, on ne donnait pourtant pas cher de la peau des Angevins aux alentours du stade Bollaert. Ce sentiment avait même causé une légère démobilisation et guère plus de 13.000 spectateurs avaient pris place pour assister à cette seconde édition et à la mise à mort du SCO.

Dans ce contexte, avec une équipe angevine manquant d'ambition, prudente, et une formation lensoise peu décidée à se découvrir, il fallut attendre une bonne dizaine de minutes et même plus pour que le match se dégèle quelque peu. Une montée du grand blond Leclercq et un tir juste à côté de l'inévitable Françoise, constituèrent le détonateur (3e) d'une bonne période lensoise. Une talonnade astucieuse de Bousdira pour Kaiser (15e) donnait même l'impression que Lens allait ouvrir le score, mais le tir de ce dernier frôlait la barre transversale.

Les Nordistes prenaient ainsi l'ascendant, sur Angers mais au petit trot, en prenant leur temps, à l'image de Leclercq, gros consommateur de ballons.

En jouant ainsi, Lens s'exposait à un contre et Angers se contentait de guetter l'ouverture, animé de cette certitude qu'il ne laisserait pas passer sa chance si elle se présentait.

Les Angevins parvenaient ainsi par instants à désarçonner la solide défense lensoise. Il y avait le plus souvent à l'origine des raids angevins le duo Lech-Ferri et l'ex-Lensois semait à la 26e minute une belle panique dans le camp adverse, à tel point que Lhote devait dégager en corner devant Barthélémy et Gonfalone placés en embuscade.

Ces avertissements, Lens en prenait bonne note sans pour autant accélérer le rythme. Un essai de Flak (37e), quelques actions de Llorens et surtout de Françoise (32e et 43e) mettaient bien Fouché en position délicate. En vain. Le jeune avant centre lensois, plein de fougue, heurtait même le gardien angevin (44e) et celui-ci restait à terre. Mais il y avait plus de peur que de mal et à la mi-temps une petite incertitude continuait de planer sur ce débat manquant quelque peu de tonus et d'ardeur.

Fouché se distingue

Pendant les premières minutes de la seconde période, Lens montrait un visage différent et semblait décidé à en finir. Flak, de trente mètres, bien alerté par Leclercq, expédiait un boulet de canon que Fouché avait toutes les peines du monde à bloquer. Puis c'était encore Flak aux montées tranchantes comme un couteau qui glissait la balle sur la droite pour Elie. Malheureusement, là encore, la balle ne terminait pas sa course dans les filets à la grande déception du public.

Leclercq mettait aussi son grain de sel dans l'histoire et, du gauche, tirait juste au-dessus de la transversale. Krawczyk, Llorens, secouaient également le but angevin comme un cocotier, mais Fouché sortait indemne de toutes ces situations délicates.

Néanmoins, le ton montait et, de plus en plus, Angers n'entrevoyait son salut que dans un contre ; hypothèse hasardeuse, pas totalement fausse dans la mesure où Lens ne marquait toujours pas ce but tant espéré par ses supporters. Un mouvement Lech-Barthélémy (67e) causait même quelque souci à Tempet et Flak devait écarter le danger.

Ces quelques incursions angevines entrainèrent donc un certain suspense d'un match en demi-teinte sans grande passion d'un côté comme de l'autre, chacun donnant l'impression d'en garder sous le pied pour d'autres batailles plus importantes.

Lens appuyait pourtant sur l'accélérateur dans le dernier quart d'heure et un coup franc de Françoise (70e), des reprises de Kaiser (74e et 80e), une tête de Bousdira (75e) étaient là pour témoigner de ses bonnes intentions. Et Lens allait enfin apporter la délivrance à son merveilleux public en lui offrant un but à oublier tout le reste.

Une ouverture magnifique pour Kaiser sur la gauche de Krawczyk récupérant le ballon dans son camp, un déboulé de l'ailier lensois prenant de vitesse tout le monde et un centre juste au moment et comme il le fallait pour Françoise surgissant comme un diable de sa boîte pour inscrire un but de toute beauté.

LENS : Tempet — Hopquin, Leclercq, Flak, Lhote — Elie, Bousdira, Krawczyk — Llorens, Françoise, Kaiser. Entr. : Sowinski.

ANGERS : Fouché — Cassan, Baudry, Heslot, Brucato — Boskovic, Ferri, Lech — Gonfalone, Barthélémy, Chastin. Entr. : Mignot.

Article L'EQUIPE. Scan cris72.


Jean-Michel FOUCHE passa une deuxième mi-temps pénible contre les Lensois, souffrant le martyre à chacune de ses interventions. Sa main droite fut en effet ouverte en fin de première mi-temps sur une action où il se télescopa avec Pascal Françoise.


On le voit ici regagner les vestiaires, montrant sa blessure à son entraîneur Aimé MIGNOT...

Photos But. Scans cris72.