Le S.C.O. a perdu 90 % de ses chances

ANGERS. — Par une froide soirée, les Nordistes ont acquis l'essentiel de la qualification pour les quarts de finale. Les Angevins s'en mordront les doigts car au match retour ils seront privés, en outre, d'Amersek qui purgera sa suspension.

Et quand on connaît la folle vitalité de l'équipe lensoise à domicile, on ne peut évidemment que manifester du scepticisme sur un éventuel revirement. Les Lensois n'ont pourtant pas forcé la cadence sur le sol angevin. Ils étaient venus apparemment pour repartir avec un partage des points... Leur capacité à marquer des buts à l'extérieur leur a valu la victoire.

Françoise « la menace »

Sa réputation de buteur, le jeune Normand Françoise l'a parfaitement endossée hier soir en ouvrant la marque, alors que dix minutes de jeu n'étaient pas écoulées.

Il récupéra, dans sa moitié de terrain, une longue ouverture de Elie, vira sur l'aile droite en profitant de l'absence de toute surveillance et arriva dans la surface de réparation. Il pivota devant Boskovic pour frapper très durement du pied gauche. La balle heurta le tibia de Fouché, tournoya et franchit juste la ligne de but.

Ce maigre avantage, qui concrétisait la première et d'ailleurs la seule occasion pendant les trente minutes initiales de la partie pour les Lensois, ne traduisait pas véritablement une supériorité d'ensemble des Nordistes. Certes, ils se comportaient en équipe collective et homogène, mais ne cherchaient pas à accélérer, laissant plutôt faire des adversaires souvent mis en difficulté par leur rapidité à se regrouper.

Pourtant, en deux circonstances, les Angevins crurent à l'égalisation qu'ils auraient méritée. D'abord lorsque Brulez, surgissant devant Tempet, frappa au-dessus du but alors que Barthélémy venait de le servir idéalement en retrait (13e). Dix minutes plus tard une action rapide et profonde, menée par Boskovic et Lech, fut ratée d'un cheveu par Barthélémy à trois mètres de la ligne.

Ce genre d'opération aurait dû être mené plus souvent. Hélas ! les Angevins, quoique jouant bien et avec beaucoup de maturité, ne parvenaient pas toujours à prendre de vitesse des adversaires qui jouaient au rythme de leur cerveau Leclercq.

Angers s'affole...

Ce manque de réussite déboucha sur un affolement défensif assez incompréhensif puisque la menace lensoise n'était pas, répétons-le, exagérée. Certes, Kaizer obligea Fouché à repousser du pied un tir à ras de terre (37e), mais cela ne méritait pas d'engendrer la cacophonie qui suivit dans les dernières minutes de la première période, d'où heureusement s'extirpa Cassan, bien malheureux jusqu'alors, et qui s'ouvrit le chemin sur l'aile droite avant de permettre à Barthélémy de placer une jolie reprise du plat du pied. Hélas ! le ballon passa au-dessus du portique (42e).

Lens conservait son avantage...

...et cafouille

Rien ne vint changer le cours des événements pendant la première demi-heure de la seconde période. Les Angevins, visiblement dépités et fort nerveux, ne parvenaient jamais à poser leur jeu. Au contraire, ils donnaient, malgré les efforts de Boskovic, dans la plus totale imprécision.

Certes, on crut à un coup de chance sur un tir de Ferri (47e) ou lorsque Tempet se révéla particulièrement heureux d'être sur le chemin d'une déviation de Barthélémy, consécutive à un corner de Gonfalone (68e). Mais ce n'était là que des péripéties.

Lens maintenait son emprise sur le jeu, tout en ménageant ses forces et ses efforts. Il aurait pu même accroître son avantage par l'intermédiaire de Marx (53e), sur un tir croisé, et par le même joueur (70e) au terme d'une échappée solitaire.

Le rôle du Polonais ne se limitait d'ailleurs pas là, car avec ses trucages incessants, et apparemment invisibles pour l'arbitre, M. Konrath, il excitait la nervosité de ses opposants. Edwige, en voulant y mettre à tort bon ordre, écopa d'un avertissement (70e) et Boskovic, qui vint soutenir son partenaire, en attrapa un aussi.

Rien n'allait donc plus dans le camp angevin et on ne voyait pas comment, à un quart d'heure de la fin, de quelle manière les partenaires d'Edwige pouvaient remonter le courant.

Le climat était donc à la tension d'autant plus que l'arbitre, M. Konrath, ne disposait pas hier soir de sa forme internationale... Il ferma les yeux sur un simulacre de crochet, décoché à la face de Ferri par Tempet à la 83e minute avant d'absoudre Boskovic qui avait fauché de manière suspecte Kaiser à dix mètres de Fouché (84e).

Dans cette confusion, comment remettre les choses d'aplomb et refaire son retard. Les Angevins s'en montrèrent incapables.

La palinodie continuait avec un nouvel avertissement décerné, cette fois, à un Lensois, Kaiser, coupable d'avoir voulu gagner du temps (88e).

Michel BIHAN.

Angers. — Fouché ; Cassan, Boskovic, Brulez, Heslot ; Edwige, Ferri, Lech ; Amersek, Barthélémy, Gonfalone (12e homme : Chastin).

Lens. — Tempet ; Hopkin, Leclercq, Flak, Lhote ; Elie, Bousdira, Krawczyk ; Marx, Françoise, Kaiser (12e homme : Liorens).


ANGERS - LENS (0-1). — Françoise a prouvé que sa réputation n'était pas usurpée. A la huitième minute, récupérant une longue ouverture de Elie, avec sang-froid il élimina Bojkovic et frappa violemment ; Fouché s'inclina... Le S.C.O. était battu.

Article Ouest-France. Scan cris72.


Face à face mardi soir à Lens, les deux avant-centres qui seront les plus convoités en fin de saison : Pascal Françoise, à gauche, et André BARTHELEMY. Deux jeunes qui se sont révélés cette année...

Photo But. Scan cris72. Je pense que c'est une photo du match retour à Bollaert.