Les bons débuts d'un avant-centre nommé Floch

BREST. — Inquiet de la carence offensive de son équipe, Alain de Martigny avait décidé d'innover lors de la visite d'Angers : « La coupe est une compétition qui se prête è de telles expériences ».

En faisant glisser Floch au centre de l'attaque, Alain de Martigny tentait un coup de poker. Avec tout de même beaucoup d'atouts dans son jeu, l'audace a payé puisque le Saint-Politain a inscrit les deux buts brestois.

Cette victoire, tout-à-fait logique sur l'ensemble du match et construite en seconde mi-temps (48e et 76e minutes), permet aux Bretons d'afficher un optimisme raisonnable avant le match retour. D'autant plus que le S.C.O. a montré des faiblesses inquiétantes au niveau de la motivation, et de l'engagement physique. Or, à Angers, il lui faudra, sur ce plan, dominer les Brestois.

Le quart d'heure du S.C.O.

Pourtant, le déroulement de la première partie du match ne laissait pas prévoir un tel effondrement physique des Angevins.

Dans le premier quart d'heure, en effet, ils se montrèrent entreprenants par Ferri, Augustin, Barthélémy notamment, et Lech eut même le but au bout du pied. Dans un premier temps, son tir fut repoussé par Tréguer, et son second essai fut mis en corner par Bonnat (14e minute).

Ce fut la meilleure période angevine, Edwige, Amersek, Barthélémy et Lech (qui manqua une reprise facile à la 77e minute), ayant eu pendant le reste de la rencontre, quelques rares actions percutantes.

En fin de première période et tout au long de la seconde, les angevins furent en effet inférieurs physiquement à leurs adversaires. Ce fut sans doute le meilleur match du stade Brestois, cette saison, mais la qualité de la prestation des Finistériens s'explique aussi par la faiblesse de l'opposition. Sur ce match, il apparaît plus facile d'affronter Angers que Nœux-les-Mines ou Saint-Dié.

Pourtant Edwige et ses camarades rentrèrent aux vestiaires à la pause sans avoir encaissé de buts, malgré un pressing brestois en fin de période : Floch (31e minute), de Martigny (33e minute), Bonnat (38e minute), mais surtout Gall qui mit au-dessus (40e minute), de Martigny (42e minute) qui obligea Fouché a réaliser un bel arrêt et Floch (43e minute) qui tira sur le poteau ne purent battre (l'excellent) gardien angevin.

FLOCH...

Cette domination avait cependant prouvé aux Brestois qu'il était possible de prendre de vitesse leurs adversaires. Débutant la seconde mi-temps avec les mêmes intentions, Brest ouvrit très vite le score. Floch n'eut plus qu'à pousser dans les buts un centre-tir de Lenoir faiblement renvoyé par la transversale.

Voulant réussir la mise à mort, le Stade Brestois se déchaîna alors face à des adversaires apathiques.

Bougeant beaucoup, profitant d'un marquage individuel des plus lâchés, Lenoir, Gall, Floch, Diverrés, de Martigny affolèrent des angevins décevants.

Peut-on cependant mettre sur le compte de l'affolement des défenseurs, la liberté de nouveau laissée à Floch par exemple ? Ce n'était bien sur pas l'avis d'Aimé Mignot justement courroucé par la façon dont fut inscrit le second but. En effet, à la réception d'un coup franc frappé par de Martigny, Floch se trouvait seul, absolument seul, face aux buts de Fouché.

Comme à l'entraînement, il place de la tête le ballon dans la lucarne.

Sans succès, les Brestois s'efforcèrent alors de porter l'estocade, ils n'y parvinrent pas mais conservèrent cependant leurs deux buts d'avance, une avance que les Angevins ne donnèrent jamais l'impression de vouloir combler.

A part Fouché, dans les buts et Edwige sous antibiotiques, le S.C.O. donna une piètre opinion de sa valeur. Du côté brestois, par contre, chacun s'acquitta de sa tâche avec conscience, efficacité et parfois brio. On a déjà souligné l'efficacité de Floch, il faut aussi mettre en exergue l'abattage de de Martigny et l'excellente rentrée de Diverrés, l'un des meilleurs sur le terrain. Guy Le Rue qui souffrant d'une élongation à la cuisse gauche céda sa place à la 75e minute eut lui aussi un comportement satisfaisant.

Michel LE NEEL

Terrain en médiocre état. Petite pluie pendant toute la partie. Arbitrage sans histoire de M. Buils, éclairage moyen.

Stade Brestois : Tréguer, B. Boutier, Bonnat, P. Le Bihan, J. Le Bihan, De Martigny, Diverrés, le Rue (puis Piat 75e minute), Floch, Lenoir, Gall.

S.C.O. d'Angers : Fouché, Citron, Brulez, Baudry, Cassan, Lech, Ferri, Edwige, Amersek, Barthélémy, Augustin (puis Chastin à la 79e minute).

Article Ouest-France. Scan cris72.