ET MIGNOT, TROP HEUREUX, SABLA LE CHAMPAGNE

Lyon, 20 décembre

ALORS qu'il entrevoyait la mince possibilité de se parer du titre symbolique de Champion d'Automne, Lyon a été freiné et terriblement gêné par Angers. Score logique. Edwige ayant répliqué immédiatement à Broissart qui venait d'ouvrir le score. Psychologiquement ce but fit le plus grand bien aux visiteurs.

La tactique de Mignot, qui connaissait l'O.L. comme sa poche et pour cause, a été la bonne. Marquage rigoureux exercé sur Chiesa en particulier. Celui-ci peina sérieusement pour échapper au petit Cassan, auquel on reconnaîtra d'ailleurs le mérite de n'avoir pas utilisé les expédients contrairement à beaucoup d'autres défenseurs.

Chiesa n'a pu s'exprimer. Bernad qui venait pourtant de réaliser de bonnes parties, commit de très nombreuses erreurs techniques. Des passes mal assurées notamment, Cachioni est en baisse. Mariot ne trouve plus l'ouverture, il fut remplacé par Maroc, qui n'apporta rien. Delestre se remua, mais sans parvenir à se situer. Il shoota trois fois hors du cadre...

Chiesa rata même une belle occasion juste avant le repos. Sans Lacombe, Lyon joua long, profond, contre nature. C'est curieux, mais c'est ainsi. De « l'a peu près », de l'approximatif. Un jour sans.

« Un match raté, c'est évident, déplorait Jacquet, mais j'ai pu juger Delestre à sa vraie place. Physiquement, nous avons peiné, je le reconnais ».

« L'événement - allusion au titre de champion d'automne - a dépassé et perturbé certains. Il y a toujours cette hantise de ne pas réussir qui fait que l'on passe à côté. Si la différence n'intervient pas rapidement au score, l'ensemble se dérègle. Même le public accuse le coup !

Lacombe, a beaucoup manqué, d'accord. Mais cela ne doit pourtant pas suffire à décontenancer ses camarades, ceux sur lesquels on compte le plus d'ailleurs ».

Domenech, Broissart (seconde période), Marais, De Rocco n'ont rien à se reprocher. Les autres...

« Trop de défaillances individuelles et Jodar (je l'ai vu bon), qui se blesse à un moment crucial en menant loin une action personnelle dangereuse !... »

Broissart n'est pas content. Il déplore la perte de points dans des contextes à première vue favorables.

« C'est là que çà se tient », précise-t-il.

« Les vieux démons qui reviennent, ajoute Jacquet, et les chasser représente un travail de longue haleine ».

Angers déplorait les absences de Lech, Boskovic, Brucato. Mais Lyon jouait sans Garrigues, Spiegel et Lacombe.

Les Lyonnais ont besoin de souffler, de se reposer, d'oublier un peu le football. Il y a saturation.

« Depuis le match contre Bastia, nous marquons le pas », souligne encore le responsable.

Lyon n'a pas les moyens de briguer sérieusement le titre. Jacquet d'ailleurs l'a toujours reconnu. Lui n'a jamais rêvé. Il a toujours regardé les autres en face.

« Nous ferons au mieux avec les trous inévitables auxquels aucune équipe n'échappe, conclue M. Zerbib, l'un des dirigeants. La phase retour s'annonce très difficile, mais ne dramatisons pas. Trois défaites seulement depuis le début, une troisième place constitue donc un bilan satisfaisant ».

« Après ce que nous avons connu naguère nous sommes en période de transition, au départ d'un plan de trois ans établi avec Jacquet. Cela, il importe de ne pas l'oublier, même si quelques résultats contribuent à provoquer une certaine euphorie ».

LE BON TOUR D'AIME MIGNOT

Dans les vestiaires angevins, Aimé Mignot se montrait évidemment très satisfait du résultat, d'autant qu'il avait conscience d'être parvenu à piéger son ancienne équipe... et à ennuyer certains de ses anciens détracteurs.

Entre les propos pessimistes, les attitudes de prudence, les rodomontades, il est parfois difficile de trouver le bon équilibre et cela joue des tours !

Mignot savourait celui qu'il avait joué aux Lyonnais.

« Nous avons opéré de façon cohérente, nous ne fûmes jamais ridicules, et avec un peu de réussite... »

L'entraîneur du S.C.O. faisait allusion à cette action de Chastin (53e), un contre défavorable à Marais, à la suite duquel l'ailier angevin projeta le ballon sur l'un des poteaux de De Rocco, alors que celui-ci était battu.

Un résultat intéressant, poursuivait Mignot, je vais offrir le Champagne à mon équipe, si nous pouvions manœuvrer plus souvent avec cette maîtrise, nous occuperions une place plus rassurante ».

Récemment Fouché avait dit à Domenech :

« Angers est généralement plus à l'aise à l'extérieur, son organisation de jeu s'y exprime mieux qu'à domicile. »

Paradoxe diront certains. Or, pour ceux qui suivent de près les choses du football, cela n'a rien de contradictoire dans la mesure où il est toujours plus facile de voir venir que de prendre résolument les initiatives.

Robert ELLIVAN

Article But. Scan l'infatigable cris72.

Cet article montre bien le peu d'ambition que le SCO avait durant cette saison. Apparemment Mignot était plus préoccupé de ne pas se prendre une branlée à Gerland (du fait de son passé au club) que d'essayer de gagner ce match qui était plus qu'à la portée de ses joueurs. Je veux dire, vouloir sabler le champagne parce que t'as fait match nul chez les gones, c'est vraiment pas ce qu'il y a de mieux à dire. Enfin bon, c'est ça la réalité du foot.

Tiens, j'ai une question pour les rois de la ponctuation. Quand on cite quelqu'un, où est-ce que l'on met le point final ? En fait, j'ai la réponse et cela dépend. Voilà ce que dit LA PONCTUATION FRANÇAISE, le site officiel de la ponctuation :

Le point final est placé à l'intérieur des guillemets lorsque la citation forme une phrase complète débutant par une majuscule et introduite par deux-points. Il est placé à l'extérieur lorsque la citation n'est qu'un segment de phrase fondu dans le texte.

On a justement les deux cas dans l'article ci-dessus. Intéressant, non ? Par contre, pour les autres types de points, genre exclamation, interrogation, de suspension, je sais pas trop les règles, probablement toujours à l'intérieur. Ami lecteur, si vous savez, envoyez-moi un petit message.