LA BOUTIQUE EN DESORDRE

ANGERS. — On ne trouvait rien, samedi soir, au stade. Tout paraissait chamboulé par rapport à la dernière visite, celle de St-Etienne. On ne retrouvait plus les agréments habituels : les tours de passe-passe d'Edwige ou de Cassan, la consistance de Brucato ou de Ferri, la perfection du travail de Lech et moins encore, les trouvailles inédites de Barthélémy. On ne s'y reconnaissait plus. Pourtant, aucune tête nouvelle n'apparaissait. Et bien sûr, Amercek resta dans les tribunes.

Non, le désordre permanent s'établit. On cafouillait, on perdait du temps, personne sur le terrain ne paraissait capable d'indiquer la bonne direction. Seul Boskovic semblait disposé à procéder au rangement. Le réveil d'une vieille douleur l'obligea à quitter les lieux, à la pause.

Le remue-ménage de CURIONI

Il laissait le champ libre à ce forban de Curioni, toujours volontaire pour les endroits les plus périlleux.

On le crut hors d'état de combattre à deux reprises. Dès la 3e minute, il vint se faire bander un genou et à la demi-heure de jeu, un coup dans le bas-ventre le laissa étendu sur le sol. Il se releva avant le gong. A 30 ans, l'Argentin possède l'expérience des coups durs. Mais il n'opère plus comme auparavant dans le style du bulldozer terrassant les surfaces de réparation.

Il se replia profondément, toujours à la recherche d'affaires pour mieux déclencher des offensives tranchantes, en compagnie de son alter-ego Braun. Les passes croisées, ils les assurent les yeux fermés. Le sens du but anime toujours les deux compères. Et Braun en abusa, parfois, au point d'être signalé au moins dix fois hors-jeu.

Le premier but lorrain fut l'œuvre du tandem. Dans le plus pur style du contre. A l'origine, une balle perdue par une complication de Cassan, un démarrage de Braun sur la gauche, un centre instantané et Curioni, au bout d'un sprint de 50 mètres, arrivait à point (69e).

La deuxième réalisation fut plus chanceuse. Braun en ratant une rampe en pivot, embarqua ses adversaires les plus proches. Son tir contré permit à Zénier de marquer (78e).

Comme Battiston ou encore Curioni pouvaient porter l'addition à 4-0 aussitôt après, on mesure l'abattement d'une formation angevine sauvée au préalable par les montants sur un coup de tête de Dehon (40e) et un tir-canon de Braun (47e).

BATTISTON - ZÉNIER - DEHON : tout bon

Certes, Barthélémy pouvait rassurer tout le monde dès la 2e minute, certes Lech vit un de ses tirs heurter ia barre (58e) et un sauvetage plus ou moins orthodoxe de Battiston annihila une balle ajustée qui était celle de l'égalisation (72e). Mais, en dehors de ces soubresauts, Angers ne sut jamais s'y prendre pour dominer Metz.

La première qualité, à nos yeux, de cette formation lorraine, alignant son quatrième succès consécutif, samedi soir, c'est qu'elle opère selon ses moyens. Mais avec l'appui d'une organisation rigoureuse dans sa propre zone.

Ainsi Battiston (19 ans), un arrière de grande lignée, peut donner libre cours à ses initiatives offensives. Chacun va jusqu'au bout de ses actions, un partenaire le suppléant. Et puis, Rey est sans doute le meilleur gardien français actuel. Dehon (20 ans) et surtout Zénier (19 ans) disposent-ils d'une liberté de manœuvrer dont ils usent avec bonheur. Avec le retour de Coustillet et de Hausknecht, Metz disposera d'une formation de premier plan. Il n'y a nulle honte à ressentir après une telle défaite. L'inconvénient, c'est qu'elle fut concédée à domicile. Il s'agit du deuxième revers au stade Jean-Bouin, où six points ont déjà été dilapidés.

Michel BIHAN

Boskovic, indisponible

Hier matin, Boskovic s'est fait examiner par le Dr Allain. Diagnostic : simple élongation. Cependant, pour éviter toute rechute plus grave, le Yougoslave sera exempté du déplacement à Lille, après demain.

DAMJANOVIC le messager

La lettre de sortie indispensable à Amercek n'était toujours pas parvenue, samedi matin, au siège de la F.F.F. Si elle ne l'est pas aujourd'hui, Damjanovic prendra l'avion pour Belgrade et ira voir ce qui se passe.

Pour que Amercek puisse jouer mercredi soir, à Lille, le document doit être déposDAMJANOVIC le messager La lettre de sortie indispensable à Amercek n'était toujours pas parvenue, samedi matin, au siège de la F.F.F. Si elle ne l'est pas aujourd'hui, Damjanovic prendra l'avion pour Belgrade et ira voir ce qui se passe. Pour que Amercek puisse jouer mercredi soir, à Lillo, le document doit être déposé demain à la F.F.F.


Article Ouest-France. Feuille de match et résumé France-Football. Scans cris72.