FOUCHÉ SAUVE LE S.C.O.

TROYES (de notre envoyé spécial). — On se demande comment les Angevins ont réussi à se sortir du guêpier troyen. Si le point qu'ils sont parvenus à conserver est, somme toute, une bonne opération, ils ont, à notre avis, quelques soucis à se faire quant à leur avenir.

Le moins que l'on puisse dire est que Aimé Mignot a du pain sur la planche car, il faut bien en convenir, Angers, à l'heure actuelle, ne possède pas une équipe d'un niveau suffisant pour opérer en première division. Certes, il y a des éléments de valeur, mais il lui manque un fond de jeu, cette sorte de liant entre les différentes lignes afin de pratiquer un football incisif. Et, sans un Fouché vraiment transcendant qui accomplit un travail harassant, Angers serait reparti avec une défaite supplémentaire. Il est désormais grand temps, pour les responsables angevins, de remédier à cet état de choses ou bien ce sera, une nouvelle fois, la descente aux enfers.

Les Troyens avaient empoigné le match à bras le corps, alors qu'Angers semblait effectuer un round d'observation.

Apparemment, beaucoup de bonne volonté des deux côtés, mais un football brouillon au possible où chacun confondait vitesse et précipitation.

Toujours est-il que les Angevins subissaient et abusaient des passes à leur gardien.

La domination des Aubois se traduisit par une très belle tête de Martinez (4') sur un centre de Grégoire, mais Fouché était à la parade.

Une minute après, un centre de Diallo à l'adresse de Martinez provoquait une certaine inquiétude dans le camp angevin, mais l'avant-centre troyen était arrivé trop tard sur la balle.

A la dixième minute, un coup-franc était accordé à Troyes avec une obstruction de Baudry sur Petkovic.

Le tir de Diallo passait à côté du mur angevin mais, encore une fois, Fouché intervenait à propos.

Puis, petit à petit, Angers prenant de l'assurance, se cantonna moins en défense, les attaques se faisaient plus percutantes. Chastin (14') obligeait Formici à intervenir en catastrophe.

Les Angevins comprenaient enfin qu'il leur fallait sortir de leur coquille dans laquelle ils avaient trop tendance à se recroqueviller.

C'est ainsi qu'une partie de l'aile droite trouvait en Ferri un parfait relayeur.

Son centre sur le jeune Barthélémy fut un modèle du genre, centre que l'Angevin reprenait victorieusement, obligeant Formici à aller ramasser le ballon au fond de ses filets (17').

Ainsi Angers, peut-être contre le cours du jeu, s'octroyait l'avantage.

Les Troyens, piqués au vif, blessés dans leur amour propre, considérant sans doute ce but comme une injustice, se ruaient alors à l'attaque.

Ils tentaient ie tout pour le tout et la défense angevine était soumise à un feu nourri, mais Fouché était là et bien là, du grand Fouché avec, en plus, la baraka.

TROYES ÉGALISE A LA 50e MINUTE

Dès le début de la seconde période, les Troyens accentuaient encore leur pression. Mais leurs attaques, toujours aussi brouillonnes, ne parvenaient pas à prendre en défaut la défense angevine, bien groupée.

Mais, à la fin, tant d'ardeur et et de bonne volonté, devait forcément déboucher sur quelque chose de concret. Et puis, on ne peut jouer indéfiniment avec le feu. Ce que l'on pressentait depuis longtemps se produisit. Une fois de plus, la défense angevine se trouvait acculée dans ses 22 mètres et, bien entendu, l'affolement régnait. Une main malencontreuse, et c'était le coup franc (50e). Diallo contournait le mur angevin et, malgré la détente désespérée de Fouché, le ballon allait se ficher dans ses buts.

On peut dire qu'une telle égalisation n'était pas volée, compte tenu d'une domination constante des Troyens.

Mais, quel mauvais football de part et d'autre... d'un niveau, d'une faiblesse déconcertante !

Rien n'était plus marqué. Cependant, la multiplication des attaques troyennes mettait Angers de nombreuses fois en péril, et c'est sous les sifflets d'un public mécontent et insatisfait que les deux équipes regagnaient leurs vestiaires.

J.-P. RILHAC.


Article Ouest-France. Feuille de match et résumé France-Football. Scans de cris72.