ANGERS-LAVAL : un point perdu, un point gagné

ANGERS. — Partis à l'allure de coureurs de huit cents mètres, footballeurs lavallois et angevins terminèrent péniblement leur 10 000 mètres, sous la pluie. Les mauvaises conditions atmosphériques n'expliquent pas à elles seules ce manque d'endurance. Après une première période de premier choix, les acteurs servirent, après la pause, un football haché et décousu (comme l'arbitrage) et où la débauche d'énergie fut totale.

Baisse de régime surtout inquiétante pour les Angevins car elle rappelle sans l'atteindre l'écroulement de Nice et de Nantes dans les quarante-cinq dernières minutes.

Laval d'ailleurs dégagea de nouvelles ressources dans les vingt-cinq dernières minutes de la rencontre, reprenant en mains un débat qui avait failli débuter en tournant à la confusion du S.C.O.

DI CARO EN POSITION

En moins de dix minutes, Di Caro pouvait forcer la décision. Deux hésitations défensives du S.C.O. lui procurèrent une balle sur le front (1') et une autre sous le pied (8'). Munitions suffisantes pour crucifier Fouché surpris et indécis. Il se releva sans mal. De là, naissaient les regrets de Le Millinaire : « le K.O. était possible d'entrée ». Le but de Camara (21') au terme d'une action à la sauvette en compagnie de Vergnes ne produisit pas le même effet. Car Angers s'était ressaisi.

Lamy sauvant même son camp face à Cassan habilement infiltré (14'). Le petit demi angevin prêchait d'exemple.

Aux initiatives rares mais tranchantes de son vis-à-vis Kéruzoré, il répliquait avec davantage de sinuosité, mais pas moins de maîtrise. Il l'obligeait notamment à se cantonner loin du camp adverse, ce que le Breton n'apprécie guère. La voie centrale fut la plus utilisée d'ailleurs. Brulez s'y engouffra (17'), Ferri aussi (20') mais, en perdant sa chaussure, il se privait de la possibilité de prendre l'impatient Rose en défaut.

LECH EN GLISSADE

La fébrilité contaminait les deux camps. Cette précipitation et ce manque de clairvoyance allèrent s'amplifiant comme la pluie.

Dans ce débat confus, quatre réalisations furent invalidées pour hors-jeu. Vergnes (25' et 89') et Lhoste d'un côté, et Chastin (49') de l'autre.

Rien à dire sur ces décisions de l'arbitre. On pouvait craindre aussi les blessures. Gorce, après plusieurs minutes de soins, se résigna à laisser sa place à Perais (30'). Et pendant ce temps, ses partenaires de l'arrière ne trouvaient plus leur assise. L'esprit d'entreprise de Cassan ajoutait à leur trouble.

Pour répondre au but de Camara, Cassan élimina Kéruzoré, alerta Augustin. Le centre de l'ailier gauche fusa à ras de terre, Lech se lançant en glissade, ne laissa aucune chance au portier lavallois (34').

Barthélémy fut moins heureux que son capitaine (38'). Ce nouveau service de Cassan valait pourtant de l'or. A ce moment, Laval frisait la débandade.

LE MAUVAIS QUART D'HEURE ANGEVIN

On continua sur le même tempo à la reprise. Kostic et Rose devant Barthélémy (50'), Pérais pour contrer un « une-deux » Cassan-Augustin (52') réalisèrent des sauvetages. Deux slaloms de Cassan firent illusion (58' et 64') comme une balle d'Augustin qui roula sur la barre transversale (66'). Lorsqu'on ne matérialise pas son avantage du moment et que l'inquiétude habite les esprits, on s'expose à de durs fléchissements.

Cela ne rata pas. Kéruzoré obligeant Fouché à une belle parade sonna le troisième acte (67'). Occupant mieux le terrain, les Lavallois refirent surface. Cougé (qui avait remplacé Lhoste 56') et Camara prenaient le pas sur Ferri méconnaissable et sur Lech.

Vergnes qui ne prit pas une balle de la tête à Brulez qui abattait une besogne colossale, espéra bien venir à bout de Fouché (77'). Le gardien repoussa le danger des deux pieds avant d'être sauvé par Brulez.

Et sans un providentiel hors-jeu de Vergnes, à l'ultime minute, Angers succombait à nouveau.

Laval récoltait justement le point qu'Angers perdait.

Michel BIHAN.

Article Ouest-France. Scan de cris72.