Les Angevins limitèrent les dégâts

ANGERS. — En se présentant hier soir amoindri par l'absence de trois pièces maîtresses, le SCO d'Angers n'avait d'autres ressources que faire preuve d'esprit de corps, de courage et de détermination. Ces trois qualités furent réunies pour conserver un partage des points, dont les Bordelais se satisfirent sans doute trop tôt.

Leur aisance d'ensemble fit, en effet, forte impression au stade Jean-Bouin. Il manquait aux coéquipiers de Lattuada le désir de terminer des ébauches. La discrétion d'un Gallice en fut peut-être la cause. Toutefois, ce petit point n'arrange pas véritablement à long terme les affaires angevines, même si, pour l'instant, il limite les dégâts.

Privée des services de Cassan, suspendu ; d'Edwige, toujours en délicatesse avec sa cheville, la formation angevine dut faire face, en dernière heure, au forfait du libero Boskovic. Cette défection entraîna le rappel de Damjanovic au centre de la défense. Mais, troublés, sans doute, par cette multitude de coups durs, les Angevins parurent timides en début de partie, ne créant, pratiquement, aucun danger, pour l'immense gardien bordelais Bergeroo.

Sur l'autre plateau de la balance, les Bordelais pouvaient arguer des mauvaises conditions de leur déplacement aérien, effectué dans l'après-midi. Ils rallièrent Angers par deux tout petits avions, après plusieurs heures d'attente à l'aéroport de Mérignac, où l'appareil de 15 places, qui leur était destiné, était resté en panne.

UN BEAU REFLEXE DE FOUCHE

Maîtres d'eux, bien organisés, opérant à leur régime, les Bordelais s'assurèrent le monopole du ballon en cette première période, où ils s'avérèrent d'ailleurs les plus dangereux, sur un tir tendu de Lopez, que Fouché parvint à maîtriser en deux temps, grâce à un beau réflexe du pied et de la jambe (6e minute).

Les Girondins n'étaient donc pas percutants, encore que Lattuada ait eu la possibilité d'ouvrir la marque, une minute avant la pause.

Les Angevins ripostaient par à-coups, cherchant bien sûr à prendre, en défaut, par leur vitesse, une défense bordelaise qui ne s'affolait pas.

Le capitaine Bernard Lech montrait l'exemple. Il permit à Barthélémy de s'approcher dangereusement des buts bordelais (29e minute) et faillit bien donner deux fois consécutives l'avantage à son camp, en l'espace de trente secondes.

La première fois, il tenta un tir en diagonale de la droite, que Bergeroo détourna avec peine et la seconde fois, sur corner, de l'extérieur du pied, il tenta un nouveau lob qui faillit bien réussir.

GIRESSE ET BARTHÉLÉMY A QUELQUES MILLIMÈTRES

Les Angevins tentèrent de secouer la supériorité bordelaise en début de seconde période et prirent même des airs fringants. L'efficacité ne leur vint pas pour autant, malgré quelques efforts méritoires. Ferri, notamment, fut stoppé au mépris de l'avantage, en plein débordement (49e) et deux ou trois actions d'Augustin, notamment celle qui conclut un vif mouvement Baudry-Barthélémy, auraient mérité un meilleur sort (51e). Hélas ! pour les Angevins, Bergeroo se montrait un gardien vigilant.

Les Bordelais, une fois l'orage passé, reprirent leur rythme de croisière. Une circulation de balle impeccable, mais qui ne se terminait que rarement par une prise de risques ou un tir. Pourtant, le petit Giresse, en s'infiltrant dans la défense angevine, fut à quelques millimètres de tromper Fouché.

Celui-ci profita de la perte d'équilibre du stratège bordelais pour repousser ce danger à bout portant (71e minute). Moins d'une minute plus tard, une très belle ouverture de Brulez démarquait Augustin sur l'aile droite.

A la réception du centre du gaucher, angevin, Barthélémy se précipita le premier. Hélas ! sa déviation ne fut pas assez prononcée et le ballon sortit de quelques millimètres à l'extérieur des montants.

Ce but que le courage des Angevins pouvait mériter, Barthélémy, le réalisateur maison, faillit l'obtenir dans les toutes dernières minutes de la rencontre. Il profita d'une trouée de Brucato dans la défense adverse, à la suite d'un corner, pour mettre en difficulté Bergeroo. Celui-ci commit la seule faute de son impeccable exhibition en repoussant au jugé cette balle vrillée. Barthélémy se lança de nouveau à l'abordage pour échouer à nouveau de quelques millimètres.

Michel BIHAN

Angers : Fouché, Citron, Damjanovic, Brulez, Brucato, Lech, Ferri, Baudry, Gonfalone, Barthélémy, Augustin. 12e homme : Chastin.

Bordeaux : Bergeroo, Sarreau, Fraunié, Lopez, Barrat, Buigues, Giresse, Lattuada, Goubet, Holmstrom, Gallice. 12e homme : Camus. 13e : Toselli.


Article Ouest-France. Feuille de match et résumé France-Football. Scans de cris72.