La vaillance mal récompensée...

NICE (de notre envoyé spécial). — Une première période de grande qualité n'a pas suffi aux Angevins pour réaliser l'exploit que leur entraîneur espérait secrètement depuis quelques jours. Certes, les Niçois ont joué en équipe assez économe mais leurs valeurs individuelles ajoutées leur ont permis de creuser une nette différence en seconde période lorsque leur stratège Guillou se mit à faire des siennes. Un tel écart ne se justifiait pas. Il reçut d'ailleurs le coup de pouce d'un arbitrage fort complaisant qui découragea maintes fois les bonnes intentions des Angevins qui perdirent au fil des minutes leurs espérances.

LECH MALCHANCEUX

Cassan se retrouvant face à face avec Baratelli dès la 2e minute ; Lech expédiant un tir en diagonale qui rebondissait sur la barre transversale (10e minute) : le public niçois n'en revenait pas.

Cette équipe d'Anqers arrivée au moindre frais à 17h30, le jour du match, à Nice, damait souvent le pion à un leader assez fatigué, semble-t-il, par son récent séjour au Maroc.

Les Angevins, rapides, agressifs, trop parfois (Cassan recevant un avertissement à la 19e minute pour s'être empoigné avec Jouve, ainsi que Brulez, auteur d'un croc-en-jambe parfaitement inutile à l'encontre de Sanohez, à la 29e minute) jouaient, en effet, les empêcheurs de tourner en rond. Faisant succéder les temps morts grâce à l'aisance de Boskovic, Cassan, Lech et les changements de rythme notamment par Barthélémy ou même Brucato, ils gênaient véritablement aux entournures l'équipe niçoise.

Au sein de celle-ci, Guillou suivi pas à pas par Ferri se montrait extrêmement gêné et souvent mal inspiré dans ses passes, ce qui est peu banal, on en conviendra.

Le public azuréen ne ménageait d'ailleurs pas ses encouragements aux visiteurs, comme pour mieux siffler ses « favoris ». La discrétion de ceux-ci impatientait tout le stade.

Seules une intrusion de Douis dès la première minute, une tête rabattue de Toko (37e) et une autre reprise de la tête de Katalinski, avaient mis en danger Fouché qui ne s'attendait certainement pas à passer une première période aussi calme.

BARTHÉLÉMY RÉPLIQUE A KATALINSKI

La classe finit toujours par parler. Guillou en fournit la preuve, dès le début de la seconde période, en dévalant avec son incomparable couverture de balle une moitié de terrain, avant d'offrir à Katalinski une petite passe latérale que le Yougoslave expédia d'un maître-tir hors de portée de Fouché (52').

Katalinski avait joué de malchance quelques minutes plus tôt lorsque, sur coup franc, un tir à ras de terre fracassa la base du montant (46'). Fouché ayant dû sauver les meubles face à Jouve (48'), Bjekovic manquant de peu la cible (56'), Sanchez réalisant un monumental loupé (59'), l'avantage de Nice paraissait donc parfaitement justifié. Il fut mis en cause presque aussitôt par l'intermédiaire de Barthélémy, propulsant d'une tête plongeante un ballon appelé sur la droite et centré par Ferri (63').

LA MACHINE NIÇOISE LANCÉE

Cette égalisation eut le don de blesser l'amour-propre des Niçois. En l'espace de deux minutes, ils réussirent deux buts.

Le premier, par l'intermédiaire de Huck, avec l'intelligente complicité de Guillou (65'), et le second grâce à Jouve, transformant en finesse un coup franc sifflé sur cafouillage (67').

C'était bien payé puisque Nice avait encore tremblé peu de temps auparavant sur un essai en force de Lech, détourné du bout des doigts par Baratelli.

Le gardien niçois dut même se jeter dans les pieds de Gonfalone et resta étendu sur le terrain (74').

Plus de peur que de mal pour Baratelli qui put stopper avec netteté un violent tir à ras de terre d'Augustin (81').

Le jeu se stabilisait à nouveau. A part une occasion de but en faveur de Toko, assez malheureux hier soir, Nice se contentait visiblement de son avantage.

Cela faillit lui être fatal puisqu'au terme d'un bon centre de Lech sur l'aile gauche, Baratelli dut repousser du pied une reprise de Gonfalone (85').

Hélas pour les Angevins, Guillou n'était plus parmi eux ; leur ancien maître à jouer fut encore à l'origine du quatrième but, le premier réalisé par le Yougoslave Bjekovic pour l'équipe niçoise en championnat (86').

Michel BIHAN.


Article OUEST FRANCE. Feuille de match FRANCE FOOTBALL. Scans cris72.