DES CHAMPENOIS ROUBLARDS...

ANGERS. — Le S.C.0. a perdu hier, pour la première fois de la saison, à domicile. Par manque de précaution, mais aussi parce qu'il eut affaire à un rival expérimenté et qui sut profiter, au cours des 45 premières minutes, des deux seules occasions qui se présentèrent à lui.

La roublardise des Champenois leur valut donc le succès ; celui-ci, sentimentalement, ne leur revenait pas.

Angers devra faire preuve de plus de maturité pour s'imposer au cours de la saison. Paradoxe : les deux meilleurs joueurs de la soirée furent les deux iibéros Laraignée et Boskovic.

Douche froide pour les nombreux spectateurs angevins. Au bout de trois minutes, Reims possédait un avantaqe d'un but, un but stupide comme cela arrive trop souvent. Bonnec, arrivé au point de corner, centrait à bout de course. Boskovic tentait de contrer le ballon. Celui-ci montait en chandelle et, au milieu d'un paquet de joueurs, Santamaria s'avérait le plus prompt et trompait Fouché : 1 à 0.

Cette réalisation-surprise n'allait pas troubler les footballeurs angevins, maîtres de leur sujet et qui produisirent, pendant plus de 20 minutes, un football d'excellente qualité.

L'élégance de leur mouvement et leur souci de varier leur jeu ne furent pas récompensés. Lech et ses coéquipière se heurtèrent à une défense compacte autour du pivot Laraignée.

Aubour, pourtant, connut deux situations très chaudes :

A la 11e minute, il ne parvint pas à stopper une balle fuyante de Bernard Lech, servi par Boskovic, le ballon sortant de l'autre côté des poteaux.

A la 13e minute, un exploit technique du même Lech permettait cette fois au qardien champenois de se distinguer. D'une manchette, il parvenait à détourner un ballon très difficile.

UN DEUXIEME BUT POUR BONNEC

Le manque de réussite des Angevins contribua pour beaucoup à ralentir leur action. A tel point que les visiteurs augmentèrent leur avantage trois minutes avant la pause, grâce à une balle brossée de Santamaria qui parvint à Bonnec, démarqué. L'ancien Lavallois frappa instantanément. Le ballon rebondit sur le poteau et sur Fouché avant d'échouer dans les filets.

Un tel avantage au terme de deux contre-attaques semblait bien lourd ; pourtant, il manifestait aussi l'incapacité à réaliser des Angevins, qui auraient pu pourtant égaliser auparavant (38e) lorsque Lech lança superbement Edwige, qui ne put maîtriser le ballon alors qu'Aubour restait cloué sur sa ligne.

BARTHELEMY REDONNE L'ESPOIR

Les événements marquèrent, c'est sûr, les Angevins qui débutèrent la seconde mi-temps en ordre dispersé, n'arrivant pas à créer la moindre situation dangereuse pour les Rémois. Il fallut attendre la 57e minute pour qu'un coup franc obtenu par Ferri, à 25 mètres des buts, et frappé en deux temps par Lech, échouât dans les pieds de Barthélémy, étrangement seul devant Aubour.

Le jeune Angevin ne se fit pas prier pour réduire la marque.

L'intérêt de la soirée tournait alors en une possible égalisation. Elle fut refusée in extremis à Augustin, au terme d'une action en profondeur Boskovic-Edwige (62e minute), puis à Barthélémy qui, après avoir ignoré Lech sur sa droite (64e) tenta le lob face à Aubour (65e) ; la balle passa de quelques centimètres au-dessus de la cage.

La vaillance de Barthélémy attirait la sympathie mais malgré sa première réalisation, il ne fut pas récompensé. A la 67e minute, au terme d'une montée offensive de Brucato sur l'aile gauche, il se trouvait à la réception du centre qui avait échappé à tout le monde. Hélas, sa reprise passa encore juste à côté du cadre. Sa générosité lui valut des crampes.

Pourtant, ce fut Augustin qui fut remplacé par Guillon (77e). La domination d'Angers restait stérile malgré un violent tir de Lech à la 78e minute et un coup franc de Boskovic (79e) qui inquiétaient sérieusement Aubour. L'ancien gardien rennais fut servi par la chance lorsqu'il repoussa un splendide essai de Lech (82e). Sur le corner, hélas, deux Angevins dans leur précipitation se contrèrent. Une nouvelle chance d'égaliser s'envolait.

Michel BIHAN.

LES ÉQUIPES

ANGERS. — Fouché ; Citron, Boskovic, Brulez, Brucato ; Ferri, Edwige, Lech ; Cassan, Barthélémy, Augustin. 12e homme : Guillon.

REIMS. — Aubour ; Masclaux, Durand, Laraignée, Martinot ; Betta, Ravier, Simon ; Santamaria, Bianchi, Bonnec. 12e homme : Ducuing. 13e homme : Dubouil.

GUILLON : nez fracturé

Rentré à moins d'un quart d'heure de la fin du match, Jean-Michel Guillon joua véritablement de malchance puisque, disputant une balle aérienne au rémois Laraignée, il reçut un coup au nez.

Au terme de la rencontre, il fut examiné par un médecin qui diagnostiqua une fracture et le jeune Angevin a dû être conduit à l'hôpital pour se faire soigner.


Article OUEST FRANCE. Feuille de match FRANCE FOOTBALL. Scans de cris72.