ANGERS-BÉZIERS

LA FIN DU PURGATOIRE

ANGERS. — Fidèle à son comportement de toute la saison, l'équipe angevine n'a pas résisté à la tentation de faire craindre le pire pendant de longues minutes.

L'énergie des Biterrois surprit parfois (avertissements à Maya pour agression et à Borgoni pour jeu dangereux). Mais visiblement, ils ne se contentaient pas d'un rôle de faire-valoir.

Le duo Komano-Martinez laissa entrevoir de réelles possibilités au milieu du terrain où Boskovic manifestait beaucoup de présence pendant la première période.

SIGNE BOSKOVIC

Le grand Yougoslave a raté sa dernière saison au club angevin. Sans vouloir jouer les Salomon, on peut qualifier de réciproques les torts du club et du footballeur rebellé en juillet pour une question de salaire. Rappelé à un moment capital, en raison de la suspension de Cassan, Boskovic a tenu à partir en beauté.

Le coup-franc qu'il transforma magistralement (8e minute) — à la suite d'une faute bénigne commise sur Heslot à l'intérieur de la surface de réparation — pesa lourd dans la balance. Angers ne parvint pas d'ailleurs à sortir de la confusion où l'entraînait un rival rugueux et arc-bouté sur l'espoir de ramener au moins un point du voyage.

Car les nouvelles circulaient vite. A Besançon, Arles menait à la pause...

Cette précision des informations explique bien sûr l'attitude des visiteurs en fin de partie. Car Toulouse et Chaumont, en litige pour une éventuelle relégation en compagnie de Béziers et de quelques autres, marquaient eux aussi des points précieux.

Alors, curieusement, après le second but angevin, obtenu d'un beau coup de tête de Guillon, au terme d'une action personnelle d'Augustin, sorti de sa coquille (52e minute), les visiteurs réagirent vivement.


Le second but de Guillon, obtenu d'une reprise de la tête et sur deux angles. Boskovic (8) et Gonfalone (9) paraissent sidérés... (Photos Louis Couvert et André Cordier)

JANIN DETOURNE UN PENALTY

Peut-être un troisième but eût-il coupé leur allant. Et il faillit bien s'inscrire en conclusion d'une jolie combinaison Amersek-Guillon-Gonfalone (59e).

Mais Béziers croyait en sa chance. Maya, qui s'était beaucoup excité jusqu'alors en raison des quolibets du public, sema tous ses poursuivants avant de gâcher la finition (65e). Sannier (remplaçant Rey, 66e), se montra plus adroit en lobant Janin, sorti de ses buts (68e). Brulez intervint à propos pour sauver son camp.

Et pour terminer la période la plus délicate de la soirée, Maya, bousculé au milieu d'un cafouillage, se voyait accorder un penalty. Prost échoua dans la transformaiton en raison d'un superbe plongeon de Janin (72e). La consigne de Béziers devint alors d'éviter un troisième but, car Arles menait toujours à Besançon, et le goal-avérage s'avérait déterminant et les vaincus de la soirée gelèrent le dernier quart d'heure de jeu par de multiples passes en retrait à leur gardien.

Angers ne s'en plaignait pas.

Il gagnait son retour en Première division devant près de 10.000 personnes. Affluence qui surprit tous les observateurs et... les contrôleurs.

A 23 h 30, alors que les cadavres d'une demi-douzaine de bouteilles de Champagne gisaient sur les tables de la salle où le S.C.O. avait invité joueurs, dirigeants et personnalités, les feuilles de recettes n'étaient pas oubliées.

Angers : Janin, Felci, Citron, Brulez, Brucato, Boskovic, Heslot (puis Baudry 50e), Amersek, Guillon, Gonfalone, Augustin (13e Petiteau).

Béziers : Travolti, Parodi, Borgoni, Pelletier, Benacloch, Martinez, Komano, Ahache, Maya, Prost, Rey (puis Sannier 66e) (13e Lopez).

Michel BIHAN.

Merci à Ouest France pour l'article et à cris72 pour le scan.


Entrée des joueurs sur le terrain. De gauche à droite : Jean-Michel Guillon ?, Patrick Brulez, Christian Felci, Pascal Janin et Jean-Yves Citron.


Le banc du SCO. De gauche à de droite : Jacques Petiteau (13e homme), Christian Baudry (12e homme), Karel Michlovsky, Roger Belo, Aimé Mignot et Michel Cassan (suspendu).


Dans les tribunes, Pierre Bourdel et Président Jean Keller.


Dans les vestiaires, Pascal Janin s'entretient avec Michel Cassan... probablement à propos de la belle veste en laine de ce dernier.

Merci au Courrier de l'Ouest pour les photos et à cris72 pour les scans.