NOUVEAUX NUAGES DANS LE CIEL ANGEVIN

Le différend Vasovic-Berdoll

ANGERS. — Voilà tout juste un an, les dirigeants du S.C.O. Angers remerciaient, selon la formule consacrée, Pancho Gonzalès, jugé trop débonnaire. La situation de l'équipe angevine était critique en 1re division. Pour changer le cours des choses, ils firent appel à un homme connu pour son autorité, Vélibor Vasovic.

Aujourd'hui, le S.C.O. se maintient en-deçà des ambitions affirmées après la descente en 2e division. Loin de dominer le groupe B, il figure en quatrième position à la veille de l'ouverture de la Poule retour. Et alors qu'il se débat dans de délicats problèmes financiers, la naissance d'un conflit entre l'entraîneur et le capitaine de l'équipe, Marc Berdoll, risque d'engendrer de sombres lendemains.

Ce n'est pas la première fois que Vasovic bouscule les réputations et les puissances établies. La saison dernière, à peine arrivé, il décida de se priver des services de Pierre Bourdel, pivot de la défense depuis de longues années. La brouille entre les deux hommes s'apaisa grâce aux efforts de conciliation de Jean-Marc Guillou.

Depuis, des évictions surprises de la formation professionnelle ont eu lieu. Et malgré son nouveau titre de capitaine 75-76, Berdoll s'était retrouvé sur la sellette. Notamment fin décembre, après les rencontres du Red Star et de Coupe de France à Saint-Pierre-Montlimart. Il semblait repartir vers une meilleure forme, depuis la fin de la trêve hivernale.

Mais un échange de propos un peu vifs, au cours de la séance d'entraînement de jeudi matin, aboutit à la décision de Vasovic de rétrograder Berdoll au sein de l'équipe de 3e division qui est partie hier midi, pour Dieppe... sans Berdoll, car les dirigeants du S.C.O. entendirent entamer des négociations pour que le différend s'aplanisse.

Mais, au siège du club, hier matin, Vasovic ne se présenta pas et apparemment, il n'était pas à Angers.

Il ne connaissait pourtant pas la décision des responsables de discuter le bien-fondé de sa sanction. Mais, apparemment, jeudi, il la pressentait.

Or, son autorité ne saurait être discutée. Il l'a dit et redit.

Ce matin, le président, M. Keller, va tenter une démarche... S'il réussit à prendre contact avec l'entraîneur (peut-être parti à Paris comme il le fait souvent, le vendredi, habituel jour de repos de l'équipe). Sinon, l'explication aura lieu à 17 h, rendez-vous fixé pour la collation d'avant-match. Il va falloir trancher : faut-il faire jouer Berdoll contre le gré de Vasovic ? Peut-on donner tort à l'entraîneur sans risquer son départ ? Comment réagiront les autres joueurs ?

Un triple cas de conscience.

Michel BIHAN.

Article Ouest-France. Scan de cris72.