DES PARISIENS PLUS MOTIVES

PARIS. — Mauvaise opération pour le S.C.O. d'Angers. Le Red-Star, son adversaire sans doute le plus redoutable pour le titre, lui a pris trois nouveaux points hier après-midi. Cet avantage, les Angevins ne purent le contester qu'en de trop rares occasions pour qu'on leur cherche beaucoup d'excuses.

Les Parisiens, animés par une volonté de vaincre évidente, mais aussi très bien organisés, forgèrent leur succès au fil des minutes. Berdoll, qui s'était aligné malgré les suites d'une grippe et malgré le handicap d'un abcès dentaire, dut quitter le terrain à la mi-temps pour être remplacé par Edwige. Cette modification, si elle entraîna une meilleure circulation de balle de la part des Angevins, suspendit toute accélération de leur part et les Parisiens purent signer le bonus, le quatrième de la saison à domicile.

Redon d'entrée

Redon donna le signal d'alarme dès les premières minutes en profitant d'un centre de Bourgeois qui loba Griffoni ébloui par le soleil. L'ex-Rennais, entre deux adversaires, du bout du pied ouvrit la marque (8e). Le marquage ne semblait pas très serré dans la défense angevine puisque, aussitôt après, Redon à nouveau, complètement démarqué, plaça une tête juste au-dessus (9e).

Les Angevins, qui présentaient une équipe assez curieusement composée avec Boskovic portant le n. 9, se cherchaient visiblement. Berdoll, pourtant, put placer une reprise de volée en toute tranquillité sur une action du Yougoslave mais il expédia le ballon nettement au-dessus des buts (13e). Et, hormis une bonne ouverture de Ferri à destination de Bernard Lech (15e) et une nouvelle remontée du terrain de l'arrière droit angevin (19e), les Parisiens gardaient l'initiative des actions.

Leur milieu de terrain, Bourgeois-Eo, sans courir beaucoup, faisait preuve de clairvoyance et de perspicacité dans l'utilisation du ballon. Ils obligeaient leurs adversaires à courir beaucoup sans toucher une balle insaisissable. A ce jeu-là, lorsqu'on est mené à la marque et dans un match aussi important, on perd facilement le moral. Pourtant, Fouché dut exécuter un arrêt difficile sur une tête de Lech (23e) et Berdoll s'ouvrit le chemin des buts grâce à une superbe ouverture de Brulez (39e) sans pouvoir égaliser.

Eo et Prost creusent l'écart

Le remplacement de Berdoll par Edwige entraîna quelques modifications dans l'équipe angevine où Boskovic revint carrément comme demi-défensif, surveillant Redon ; Cassan passa à l'aile droite. Les Angevins monopolisèrent alors le ballon, mais ils furent incapables de passer sur le rythme supérieur.

Les Parisiens, regroupés autour de l'excellent Jarra, laissaient venir et partaient en contres redoutables. Augustin obligea pourtant Fouché à un arrêt difficile sur un tir croisé (53e) mais les Parisiens s'en allèrent marquer leur second but comme à la parade. Prost déboula sur l'aile droite, donna une passe latérale à destination de Eo qui contrôla en pleine course et expédia un tir superbe dans la lucarne (63e).

Les jeux étaient faits car personne, dans les rangs angevins, ne semblait en mesure de réveiller ses camarades. Cassan, invisible depuis une demi-heure, surgit pourtant sur l'aile gauche (77e) pour obliger Fouché à une belle envolée. Mais ces actions étaient trop sporadiques pour véritablement inquiéter le Red-Star, sûr de lui.

Et le bonus réclamé, tout comme l'entrée de Magnusson, par le public n'allait pas tarder. Bourgeois, tout d'abord (78e), Prost (79') qui permit à Colney de se retrouver seul en face du but vide mais qui préféra glisser le ballon à Fuentès, hors-jeu, eurent ce troisième but au bout du pied. Il arriva pourtant grâce à un accélération de Redon au milieu du terrain et à un centre de Bourgeois que Prost dévia de la tête hors de portée de Griffoni (83e).

Vasovic annonce une reprise en main

Dans les vestiaires angevins, l'entraîneur Vasovic n'a pas fait mystère de son intention de procéder à une reprise en mains sévère et ce, dès mardi matin. Tous les joueurs seront convoqués deux fois par jour au stade et il a d'ores et déjà annoncé qu'il placerait Ouattara au centre de l'attaque dimanche en Coupe de France à St Perre-Montlimart, pour donner un peu de punch à une attaque qui en a bien besoin.

Michel BIHAN.

Article Ouest-France. Scan de cris72.