Marcos lance la course-poursuite

ANGERS. — Scénario classique... Dans son désir de s'imposer, le S.C.O. démarra en trombe, acculant son adversaire devant les buts de Rigoni. Quatre corners concédés dans les cinq premières minutes, autant de « superbes » touches trouvées par le Hongrois Boszik qui pourrait se reconvertir en arrière du Stade Toulousain, la pression constante mais désordonnée des Angevins n'aboutissait à rien.

N'importe quel footballeur d'expérience sait qu'un tel effort initial ne va pas généralement au-delà des vingt minutes, car il nécessite des pauses.

Dans les rangs de l'U.S. Toulouse, le capitaine Angel Marcos, véritable cerveau de sa formation, faisait depuis l'aile gauche une démonstration payante de l'utilisation du ballon.

Son entourage parlait le même langage depuis Zywica jusqu'à l'excellent Martinez en passant par l'actif Chenevotot. Et cette unité de pensée contrastait avec les initiatives percutantes mais isolées la plupart du temps de Cassan, Boskovic et Ferri.

Un premier coup de canon de Martinez, au terme d'une intelligente combinaison, engendrée à partir d'une grosse erreur de Le Boédec, sonna l'alarme (15e). Et, malgré deux brillantes actions personnelles de Boskovic sur l'aile droite, Toulouse s'assura l'avantage grâce à un long centre de Martinez que Marcos récupéra derrière le dos de Cassan avant de tromper Griffoni de près (19e).

Tout semblait jouer en faveur des Toulousains qui abusaient des ficelles du métier qu'ils connaissaient visiblement mieux que l'arbitre, afin de casser le rythme et gagner du temps...

Et le deuxième but obtenu à la 37e minute fut entaché d'un pied haut et dangereux pour le visage de Citron, levé par Terrier qui profita de la confusion pour mettre le ballon hors de portée de Griffoni.

B. LECH ET FERRI REDONNENT L'ESPOIR

Entre ces deux réalisations teintées d'une exceptionnelle réussite, la course-poursuite avait débuté. Un numéro de Cassan traversant toute une moitié de terrain (23e), trois balles importantes — dont deux sur son mauvais pied droit — pour Augustin (26e, 27e et 29e), avaient porté le danger près de Rigoni.

Celui-ci fut particulièrement servi par la chance lorsqu'un défenseur dévia sur l'extérieur des filets un slalom de Ferri (42e) ; mais il ne put rien sur un tir de B. Lech utilisant une belle ouverture d'Augustin (43e). Un but précieux et justifié qui relançait l'équipe angevine...

L'égalisation allait survenir dix minutes après la reprise : Ferri, avec maîtrise, s'emparait d'un ballon au milieu de la défense qui venait de repousser un coup-franc, pour le loger dans la cage (56e).

Mais les Argentins de Toulouse, toujours aussi malins, avaient encore failli profiter de la générosité de leurs opposants. Il fallut une obstruction de Citron, très à l'aise comme libéro, pour stopper Zywica (48e) et le même joueur sur passe latérale de Marcos obligea successivement Griffoni et B. Lech à de promptes réactions (54e).

BERDOLL SOULÈVE LA BALLE DE MATCH

Revenu à la hauteur de son rival, le S.C.O. apparut aussitôt en mesure de le dépasser (58e) : à l'origine, un très joli travail de Boskovic sur l'aile droite ; à la réception du centre, Berdoll seul en face de Rigoni... la balle de match, reprise au rebond, monta et passa au-dessus des buts.

Moment capital pour Toulouse qui venait à l'instant de faire entrer en jeu son douzième homme (Dupré) à la place de Stafani, fut réduit pratiquement à dix, soixante secondes plus tard, lorsque Brulez toucha Wecgerlin à la cuisse.

La dernière demi-heure fut pénible pour tous. Fatigués par une pelouse lourde, les Angevins ne décollaient plus de l'extrême-droite, malgré les appels de ballon de Laurier sur la gauche.

Quelques actions épisodiques de part (tête d'Augustin 64e et surtout infiltration de Ferri stoppé pour faute imaginaire à l'ultime minute) et d'autre (débordement de Terrier 66e, sauvetage de Brulez sur service au millimètre de Marcos, 69e, lob de Martinez 75e) ne changèrent rien à un résultat qui faisait le bonheur de Toulouse.

Michel BIHAN

Article Ouest-France. Scan de cris72.