La chance du S.C.O. passa à la première minute

AJACCIO. — Comme Cannes une semaine plus tôt, le S.C.O. a échoué 1-0 devant le Gazelec d'Ajaccio. Une différence, il ne pleuvait pas cette fois sur le stade Mezzavia et la montagne enneigée était belle sur le ciel azur.

Même si Cassan a tiré sur la transversale à la 87e minute, le résultat apparaît très logique. Vasovic, l'entraîneur angevin, fut le premier à le reconnaître : « Je ne suis pas content, disait-il, et je ne comprends absolument pas mes joueurs. Tous ont joué avec la peur. Pourquoi ? Je suis étranger et ici cela me semble un terrain comme les autres... »

Le S.C.O. d'Angers, comme souvent, toujours même, a manqué d'efficacité et de perçant. Tout tourna en rond et il n'y eut guère que Cassan, dans les dernières minutes, à essayer d'accélérer le rythme et de s'enfoncer dans la défense corse.

Mais peut-être tout se serait-il déroulé différemment si Angers avait su saisir sa chance. Et ceci en effet se passa dès les premières minutes. Un échange avec Bernard Lech et Guillon se trouva seul devant Lefillatre. Il hésita, tergiversa. Lorsqu'il se décida à tirer il était trop tard. L'arrière Rossini avait eu le temps de se replier et il dégagea sur la ligne.

Les Angevins ne devaient pas avoir une occasion aussi nette.

Au contraire, ils furent parfois malmenés par une équipe beaucoup plus directe et le but qu'elle inscrivit à la 6e minute en témoigne.

Servi par Tall, un footballeur noir d'origine congolaise, Vigneau échappait à Bojskovic, se rabattit sur le centre et donna à Alessandri qui, après avoir pivoté sur lui-même, déclencha un très joli tir que Griffoni ne vit pas venir.

Jusqu'au repos, Angers, incapable d'élever le ton, fut encore menacé. Griffoni fut par exemple obligé de se jeter devant Tall (31e minute) et des têtes de ce joueur frôlèrent son portique aux 28e et 45e. A ces tentatives souvent bien menées, le S.C.O. n'avait répondu que par une percée de Berdoll que Lefillatre, l'ancien gardien du Stade Rennais, enraya avec son corps à la 25e minute.

Durant la seconde mi-temps les Angevins manifestèrent un peu plus de détermination. Mais ce ne fut qu'apparence puisque les tirs ne suivirent pas.

Réduits aux contres, les Ajacciens demeurèrent dangereux et, aux 61e et 62e minutes marquèrent par Gentili et Togni. Heureusement pour Angers le premier était hors-jeu et le second s'était aidé de la main pour contrôler la balle.

Les deux points furent donc justement refusés et ce fut le mérite de l'arbitre, M. Vautrot, de ne pas se préoccuper des vociférations du public.

Griffoni enfin réalisa un véritable exploit en détournant du poing un violent envoi de Gentili (68e). Il intervint encore avec bonheur sur cet avant-centre très actif à la 70e. Le S.C.O., à part une envolée de Berdoll (64e), que Lefillatre stoppa encore de belle façon, n'avait rien réalisé de positif. Pourtant il dominait territorialement, mais on n'ignore pas que c'est souvent insuffisant.

Il ne commença à accélérer réellement que dans les dernières minutes, profitant il est vrai du fléchissement de son adversaire.

Cette poussée, caractérisée par un tir de Bernard Lech (76e) et surtout un bolide de Cassan (87e), sur la transversale après un une-deux avec Berdoll, se heurta à une défense opiniâtre.

Les Corses tenaient à leur victoire et ils avaient raison : ils la méritaient.

Griffoni est le seul Angevin à ne pas encourir la critique ; Cassan fut satisfaisant lorsqu'il abandonna le rôle d'arrière pour appuyer ses avants. Quant à Bernard Lech, il chercha souvent vainement des appuis, Berdoll éprouvant bien du mal à se libérer de la surveillance du vétéran Moïse, 38 ans.

Au Gazélec, Lefillatre, l'arrière central Latinat, Moretti, Gentilli et Tall se signalèrent fréquemment à l'attention.

Roger GLÉMÉE

Angers. — Griffoni, Cassan, Damjanovic, Brulez, Laurier, Le Boëdec, B. Lech, Edwige, Bojskovic, Berdoll, Guillon puis Pauvert (60e).

Ajaccio. — Lefillatre, Aissat, Moïse, Latinat, Rossini, Alessandri, Moretti, Tall, Vigneau, Gentili, Togni puis Marchetti (78e).

Ajaccio : 6 corners, dont 4 en première mi-temps ; Angers, 5 en seconde mi-temps. Cela donne une idée de la manière dont le S.C.O. engagea et disputa la rencontre.

Article Ouest-France. Scan de cris72.