UN PENALTY POUR UN BONUS

ANGERS. — Plus que le score, accordant le point supplémentaire du bonus à Angers, c'est la manière avec laquelle ce match fut remporté qui compte. Il n'est nullement question, bien au contraire, de négliger les retombées immédiates, sous forme des trois points, mais l'avenir n'aurait guère semblé moins rose si le S.C.O. n'avait gagné que par deux buts. Pour bien se comporter sur une saison, il vaut certainement mieux bien jouer et parfois même ne pas gagner, que le contraire. Or, samedi soir, pour la première fois depuis le début de la saison, les Angevins montrèrent un visage qui ne pouvait que séduire, et ils jouèrent fort bien.

Dans cette métamorphose, déjà entrevue à Cannes, le rôle de Bosjkovic est certes prépondérant. Ses remises immédiates et ses changements d'aile clarifièrent et simplifièrent en effet grandement le jeu. Mais un joueur, Edwige, anima la rencontre en la marquant de son empreinte. Pendant 90 minutes, il accomplit en effet une somme considérable de travail et tout cela frappé du sceau de la classe.

MARTIGUES S'ACCROCHE

D'entrée, les Angevins annoncèrent la couleur. Le ballon passait de pieds en pieds et circulait comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps. Dès la 4e minute, Berdoll, en s'échappant à l'aile, obligea Conrath, le gardien de Martigues, à intercepter, car Lech, en embuscade, attendait. Le même Berdoll, parti à la limite du hors-jeu (9e), se vit refuser très justement le but qu'il avait marqué, sa balle ayant franchi la ligne au moment du contrôle.

Bosjkovic (10e) donna un aperçu de sa vision du jeu en offrant une ouverture en or à Edwige qui se trouvait entre deux défenseurs, à 40 m de lui. Le demi yougoslave, en tirant immédiatement un coup franc (16e), fit passer un frisson dans le dos des visiteurs, mais Conrath détourna. Les scoïstes jouaient fort bien mais ils ne purent pourtant inscrire de but avant la pause. Car les Martégaux s'accrochaient désespérément au match nul.

Edwige (16e), d'un joli tir, Damjanovic (26e), à la suite d'une belle montée. Le Boedec et Bosjkovic, sur un joli « une-deux », et Cassan, par une belle infiltration (38e) furent bien dangereux, mais le repos fut pourtant atteint sur un score nul.

AUGUSTIN TROUE LA GRISAILLE...

Dès le retour, les entreprises du S.C.O. semblèrent plus incisives, ceci surtout parce que les adversaires fatigués baissaient un peu de pied. Le terrain, devenu de plus en plus glissant, n'empêcha pas cette seconde période d'être intéressante. A la 50e minute, Lech, parti à la limite du hors-jeu, obligea le gardien à détourner. Augustin, sur un centre de Le Boedec, montra la voie en plaçant une reprise de volée qui laissa Conrath impuissant. Les hommes de Vasovic appuyèrent alors leurs actions et Berdoll (56e), Edwige (57e), Cassan (59e) furent bien près d'aggraver la marque, ce qui revint à Berdoll (60e) qui transforma imparablement un admirable centre d'Augustin.

Rendus à 2 à 0, les joueurs du S.C.O. ne cherchèrent pourtant pas inconsidérément à prendre le point supplémentaire ; le risque était grand en effet de se faire prendre en contre et de se retrouver à 2-1. Devant Lech (70e), Conrath n'eut d'autre solution que de repousser du pied. Ce n'est qu'à l'ultime minute du match que le S.C.O. inscrivit le but du point supplémentaire. Berdoll fauché volontairement, M. Bacou désigna le point de penalty. Le Boedec le marqua sans problèmes.

Grifoni, le gardien angevin, ne fut guère sollicité mais, en deux occasions, 33e, devant Ciaravino, et 80e, sur deux essais de Merlet, il sut garder sa cage inviolée.

Ph. LECLERC.

M. Bacou et la valse des cartons

La pelouse gorgée d'eau ne fit rien. Il est vrai, pour clarifier les débats, mais le désir des visiteurs de ne pas prendre de buts s'affirma par des moyens parfois à la limite de la régularité.

C'est ainsi que M. Bacou n'hésita pas à brandir son carton jaune, 20e) à Pérez qui avait quelque peu « frictionné » Berdoll. Il faut dire pourtant que la faute était à peine plus évidente que celle d'Augustin qui hérita lui aussi (30e) d'un avertissement.

A la 43e minute, l'arbitre ne vit pas, car le jeu était reparti dans l'autre sens, la première « friction » entre Berdoll et son garde du corps Nazaretian. Quelques secondes plus tard, Berdoll remontant le terrain flanqué de deux adversaires. L'un de ceux-ci lui tira les cheveux, ce qui entraîna une réaction de nervosité du n° 9 angevin. Heureusement pour Berdoll que l'arbitre de touche avait signalé en premier le geste d'anti-jeu de Nazaretian, car M. Bacou siffla, ce qui mit fin à l'altercation, puis entraîna ensuite la sortie du carton rouge à destination du joueur de Martigues. L'expulsion du n° 6 Nazaretian se fit attendre car ce dernier manifesta longtemps avant de se résigner à sortir.

Article Ouest-France. Scan de cris72.