LE FINAL ANGEVIN MERITAIT MIEUX

CANNES. — On pouvait s'attendre à mieux hier à Cannes. Sur le plan technique, en effet, les deux équipes de tête affichèrent de nombreuses lacunes, imputables, il est vrai, en partie à une pelouse détrempée et à des conditions atmosphériques inhabituelles sur ia Côte d'Azur.

Au surplus, la défaite des Cannois, huit jours plus tôt contre Gueugnon, avait retenu chez eux, autant que le mauvais temps sans doute, bon nombre de candidats spectateurs (1 763 entrées payantes seulement) ; et le match manqua de l' « ambiance » propice aux exploits.

En fait, l'aspect passionnant de la rencontre se résuma au long suspense entretenu par les 22 acteurs après que les Cannois aient rapidement ouvert la marque, dans des conditions qui méritent d'être contées par le détail.

On en était à la 11e minute lorsque Gaidoz, auteur d'une spectaculaire percée individuelle, fut accroché, puis crocheté (par Le Boédec) au moment où il pénétrait dans la surface de réparation d'Angers. M. Martin siffla coup franc, et pendant que les défenseurs angevins tergiversaient, Ericksson posa le ballon à terre et tira, surprenant tout le monde, y compris Griffoni, d'un violent shoot sous la barre.

Jusqu'à la pause les occasions les plus valables furent cannoises, malgré des tentatives de Cassan, de loin le meilleur angevin ; d'Augustin ou encore de Boskovic.

Mais dès la reprise Angers se fit résolument plus offensif et Cannes dut alors subir une pression assez intense, marquée par des incursions dangereuses auxquelles participait activement le numéro 2 angevin Ferri.

C'est d'ailleurs sur une de ces montées offensives de ce dernier que Bernard Lech inscrivit, à la 68e minute, le but que l'on crut être celui de l'égalisation. Hélas ! l'arbitre, M. Martin, suivant en cela l'avis de son juge de touche, annula le point pour un hors jeu qui, de la tribune, ne parut nullement évident et qui, sur le terrain, fut vivement contesté par les Angevins.

Malgré ce coup du sort, Angers continua de plus belle son forcing et alors que Ferri venait de se faire sévèrement expulser pour avoir bousculé par deux fois Ericksson, Brulez, monté lui aussi en attaque, rata un but tout fait, à trois mètres de la cage de Larrieu, alors que l'on jouait les toutes dernières minutes du match.

On en voulait beaucoup à l'arbitre dans les vestiaires angevins après la rencontre. D'abord d'avoir laissé Ericksson tirer trop rapidement le coup franc victorieux ; ensuite d'avoir refusé le but de Lech ; enfin d'avoir expulsé Ferri.

« M. Martin nous a volé l'égalisation », n'hésitait pas à dire l'entraîneur Vasovic. Nous dirons plutôt qu'Angers a manqué de réussite, sans pour autant démériter. Cassan, actif et clairvoyant, a joué un ton au-dessus de ses camarades dans un onze où la défense, malgré son inattention coupable sur le coup franc, s'est montrée supérieure à l'attaque.

Article Ouest-France. Scan de cris72.