EN CHUTE LIBRE DU PARADIS

ANGERS. — Enfin, à domicile, le véritable visage du S.C.O., rapide, inspiré, efficace à l'image d'un Berdoll retrouvé et sérieusement épaulé par Cassan et Augustin.

— Cinquième minute : Berdoll contrôle une balle en pleine course, un crochet et un tir tendu instantané. La hanche de Green modifie complètement la trajectoire du ballon. Cerrato, pris à contre-pied, s'incline pour la première fois après avoir connu une belle frousse face à Augustin (3').

— Dix-septième minute : Berdoll jaillit sur une passe en profondeur de Cassan, pivote sur lui-même, s'arrête et comme à l'entraînement brosse sa balle pour la placer hors de portée du gardien.

Deux à zéro. C'est reparti, le public jubile. C'est le carton assuré pour les infortunés Sètois. C'est le retour en Première Division. C'est le paradis.

D'ailleurs le troisième but ne va pas tarder. Du moins le croît-il. Laurier profite d'un moment d'inattention des Sètois qui observent leur entraîneur Milo et Edwige, à terre, après un choc en plein vol. Augustin lancé dans l'espace libre, s'en va, évite Cerrato... Mais il tire sur le poteau (19').

Ça ne fait rien. Près de la ligne de corner, Berdoll par un dribble remarquable s'ouvre le chemin. Il donne la balle à Ferri à cinq mètres des buts. Ça y est cette fois ? Non ! Raffy repousse le ballon (25').

LA REMONTÉE SÈTOISE

En deux coups de cuiller à pot, les Sètois ramènent tout le monde sur terre. Coup-franc à 30 mètres des buts angevins. Personne ne surveille Pellecuer. Milo lui glisse la balle, centre immédiat et Jousseaume précède Grifoni : 2-1 (28'). Cassan redonne l'espoir par un but de sang-froid, en lobant le gardien avancé après un corner (33'). Ce faux-frère d'Etienne Edwige ramène à nouveau les Angevins des nues, grâce à un tir soudain et à ras-de-terre (37'), adressé des 30 mètres.

Trois à deux. Le S.C.O. mène encore, mais inexplicablement collectionne les erreurs.

Sète continue. Juste après la reprise, l'insaisissable Pellecuer se précipite sur une balle relâchée par Grifoni sur un coup-franc de Jousseaume. La balle passe devant les buts vides (47').

Et voilà que l'attaque angevine étincelante pendant vingt-cinq minutes, piétine et s'éteint à son tour. Berdoll avant d'être stoppé irrégulièrement par Raffy (65') ne profite pas d'une infiltration de Cassan (50') ni d'un centre d'Augustin. Il n'appuie pas assez sa reprise de la tête et Cerrato détourne en corner (58').

LA MÉTÉORITE KASSOYAN

Jouant de mieux en mieux, de plus en plus confiant, Sète, au contraire revient à la hauteur de son rival. A l'origine, encore un coup de pied arrêté, botté cette fois par Jousseaume, presque au point de corner. De la tête, le colosse Kassoyan égalise sans opposition (67').

Ce même joueur devra être descendu par Brulez alors qu'il filait au but (84') et soufflera le ballon à Grifoni à la réception d'un centre de Pellecuer, pour l'expédier juste au-dessus de la barre (87').

Voilà comment Angers, de plus en plus irrité au fil des minutes faillit se faire battre 5 à 3. Par la faute d'un marquage trop élastique en défense, d'une mauvaise occupation du terrain par son trio du milieu, par ailleurs bien imprécis, et de l'extinction progressive de ses attaquants.

Après avoir laissé entrevoir tant de possibilités !

Michel BIHAN.

Le Boedec suppléa Laurier (73'). Cassan, qui traînait la jambe devenant arrière gauche.

Pour la première fois, la rencontre était intégralement enregistrée et filmée au magnétoscope par les services de la Chambre de Commerce.

Article Ouest-France. Scan de cris72.