La bonification file sous le nez des Angevins

MONTLUÇON (de notre envoyé spécial). — De vert et court vêtus, malgré la température glaciale, les Angevins ont revalorisé leur image de marque, samedi. Maîtres de leur sujet, ils apparurent confiants, inspirés et déterminés. Le ballon s'utilisait avec lucidité, Damjanovic et Laurier paraissaient avoir vingt ans. Cassan se permettait quelques numéros de classe. Tout baignait dans l'huile et à partir du moment où l'avantage fut pris, accru puis porté à 3-0, on mesurait déjà l'importance d'un point de bonification amenant le S.C.O. à la hauteur de Cannes.

Hélas ! les dernières vingt minutes furent moins souveraines. Le jeu collectif tournait à l'approximation, quand il ne cédait pas à l'individualisme.

Il n'en fallut pas plus pour que Montluçon, ragaillardi malgré la sortie de l'ex-international amateur Romier (35'), ne réagisse. Rosier vint jeter ses épines dans le bonheur retrouvé des Angevins. Ainsi fila sous le nez une bonification qui hissait Angers au poste de co-leader.

LE COUP D'ŒIL D'EDWIGE ET DE DAMJANOVIC

La force de percussion angevine, on la sentait latente, dans les travaux d'approche ou plus exactement de contournement de la défense de Montluçon. Sans le mécanisme qui faisait systématiquement lever son drapeau au juge de touche, le « carton » était assuré.

Car le pauvre chartier devait pallier de multiples défaillances de son système de protection. Il fut mis au parfum dès la cinquième minute, Cassan offrant à Berdoll l'occasion d'éviter le gardien et de tirer sous la barre. Le drapeau levé annula tout trois minutes plus tard. Jadzyk, en frappant un coup-franc aux environs de la ligne médiane, expédia le ballon dans les pieds d'Edwige placé à dix mètres de lui.

Immédiatement, le Guyannais lança Berdoll dans l'espace libre. Délaissant Augustin démarqué devant le but, le capitaine angevin tenta sa chance, côté fermé, Chartier repoussa une balle qu'Edwige, accouru, s'empressa de convertir en but (8').

L'avantage psychologique et matériel accentuait la supériorité angevine. Damjanovic, par une longue transversale, ouvrit un boulevard à Ferri. Une fois de plus, le drapeau du juge de touche se leva à tort (25'). Le Yougoslave récidiva pour Berdoll. Un crochet pour éviter Jadzyk et un tir en pleine foulée : on retrouvait le buteur angevin de 73-74 (32').

Pendant ce temps-là, Grifoni ne connut que deux situations difficiles. Hoko, profitant d'une erreur de Brulez, pourtant en forme optimale, l'obligea à un bon réfexe sur un tir à mi-hauteur (15') et il dut détourner... sur la transversale une chandelle hasardeuse de Drochon (22').

TROIS A ZERO, LE S.C.O. SE RELACHE

L'ex-stagiaire marseillais Hoko, devenu demi à la sortie de Romier, s'accrocha aux basques de Cassan. Pas si fou !... Mais le troisième but provint de Ferri, grâce à un slalom aussi habilement négocié qu'au printemps dernier. Chartier, sorti en dernière instance, repoussa la balle dans les pieds d'Augustin. Cela prenait des allures de match à trois points. Cassan eut même le quatrième but au bout du pied au terme d'un bon centre Edwige (70'), l'homme de la fin de match. Il vint même mettre de l'ordre devant les buts angevins à deux reprises.

Cela n'empêcha pas Hoko d'offrir à Rosier le but montluçonnais (78'). Déconcertants Angevins, ils laissaient échapper un point capital, donnant ainsi courage à leurs opposants. Le jeune Rosier, décidément bien impertinent, étant même balancé à l'entrée de la surface de réparation (84').

Pour compenser cela, Jazyk dut projeter Ferri au sol, alors que Citron, lui, servait une balle susceptible de ressaisir le bonus au vol (85').

Il n'empêche, Angers gardera un bon souvenir de Montluçon.

Michel BIHAN.


MONTLUCON - ANGERS (1-3). — Sous la surveillance de Jadzyk (4) et Lauterbach (2), la route des buts montluçonnais est bien gardée.

Article Ouest-France. Scan de cris72.