Une si petite victoire

ANGERS. — Sur le simple plan des chiffres le résultat enregistré par Angers, samedi soir, n'est certes pas catastrophique mais l'occasion était bonne, en obtenant le bonus, de prendre un peu le large. Heureusement, encore, que les autres résultats de la « journée » ne transforment pas ces regrets en amertume. Par contre l'avenir semble bien sombre pour Angers qui gagne, bien sûr, mais en jouant si mal... Cela ne durera pas, hélas ! très longtemps et la seule possibilité de rester malgré tout optimiste, pour la montée, dépend des chances que l'on accorde encore à Angers de retrouver le moyen de bien jouer.

Chercher pour chaque nouvel adversaire un autre objectif ne sert à rien. Invoquer donc, après le courage de Nevers, ou la vaillance d'Epinal, la volonté d'Auxerre, ne cerne nullement le problème qui se situe plutôt au niveau de l'incapacité angevine à retrouver ne serait-ce qu'un brin de ce qui faisait sa force : le jeu construit.

LE GARDIEN VISITEUR, HANDICAPE D'ENTREE...

Finalement, Auxerre se présenta avec son gigantesque gardien polonais Szeja. Seulement après quelques minutes de jeu, il se fit, sur un dégagement, une contracture à la cuisse. Cette gêne se fit immédiatement sentir puisqu'il dut d'abord dégager avec son autre pied puis ensuite se faire soigner sur la touche. Cela n'eut hélas nullement pour effet de pousser les Angevins à se livrer à fond.

L'ensemble de l'équipe semblait, en effet, fâcheusement résigné. En dehors de quelques incursions de Berdoll sur le flanc gauche (13' et 22'), d'un tir du droit d'Augustin (8') et de tentatives d'Edwige (10' et 18'), le gardien polonais ne fut donc guère mis à contribution. Il connut toutefois deux belles frayeurs, tout d'abord (24') lorsque Berdoll, à la limite du hors-jeu, plaça un joli tir que Cuperly fut tout heureux de détourner, puis une minute plus tard, quand Roque détourna, au petit bonheur, un tir de Brulez. C'était très peu tout de même d'autant qu'il ne s'agissait nullement d'actions collectives et bien construites.

...ARRETE UN PENALTY

En fonction de la faiblesse des visiteurs, la victoire semblait tout de même logique, mais restait à trouver le moyen d'y parvenir après le repos. Car les 45 premières minutes n'avaient servi à rien. Dès le début de la seconde période, les Angevins se montrèrent plus entreprenants et cela se solda immédiatement par un but de Cassan (48'), qui « ajusta » en pleine lucarne sur une passe de Berdoll.

Pendant 20 minutes, ensuite, sans atteindre, loin de là même, les sommets, la rencontre fut tout de même plus animée.

Berdoll d'une tête (53') et Augustin qui tarda à placer son tir (64') créèrent quelques chaudes situations pour Szeja. Mais celui-ci s'en tira à chaque fois, compensant par sa grande taille la difficulté qu'il avait tout de même pour se détendre au fil des minutes. Beaucoup plus sollicité, le gardien d'Auxerre se retrouva pleinement. Les Angevins par vagues successives venaient donc buter sur ce dernier que ce soit Berdoll (68', 74', 88'), Augustin (77', 88'), ou Edwige (78'). Même le penalty accordé pour une faute sur Berdoll (80') ne fut pas transformé par Brulez qui facilita, il est vrai, la tâche du gardien en lui tirant dans les bras.

Bien que dominant donc les débats, la plupart du temps, les Angevins furent toujours à la merci d'un contre. Contassot, l'avant le plus dangereux, côté visiteur, fit passer quelques frissons du début à la fin. La vigilance de Grifoni surtout aux 5' et 87' évita, certes, la catastrophe. Mais en réussissant à prendre une plus confortable avance, les Angevins auraient donné un tout autre ton au matoh. Le fait qu'ils n'y soient pas arrivés devant un aussi faible adversaire ne laisse pas, hélas, entrevoir des lendemains qui chantent.

Ph. LECLERC.

Bah, dis-donc, il en faut beaucoup pour les satisfaire, ces journalistes sportifs. Article Ouest-France. Etoiles France Football. Scans par cris72.