PAUVERT SAUVA LES APPARENCES

ANGERS. — En s'arrêtant pour juger cette rencontre à la seule vérité des chiffres, le bilan n'est finalement pas si mauvais que cela.

Par contre, sur le plan de la qualité du jeu, en dehors des 20 premières minutes qui furent de bonne facture, l'équipe du S.C.O. se montra sous un très mauvais jour. Handicapée certes par l'absence de ses deux Yougoslaves, la formation angevine ne trouva jamais la distance face à un adversaire décidé et volontaire mais qui n'était tout de même que de faible qualité.

Conscients de la nécessité d'ouvrir la marque au plus vite pour obiiger les visiteurs d'Epinal à se découvrir, les Angevins attaquèrent donc d'entrée. Laurier (4') fut le premier à placer un tir, sur une passe de Brulez, que Delahaye dut détourner en corner. Le gardien d'Epinal eut une intervention décisive une minute plus tard sur une splendide tête que Berdoll avait cadrée en pleine lucarne sur une remise d'Augustin. Le portier visiteur était sollicité sans cesse, et à la treizième minute, il feinta la sortie devant Augustin qui venait de se jouer de son garde du corps Philippe. Le n. 11 angevin, surpris, hésita un peu avant de tirer, et comme l'angle était fermé, son tir passa juste à côté de la cage. Ce n'était que partie remise car, quelques minutes plus tard, Augustin hérita d'une jolie passe de Berdoll (17'). Il contrôla et du droit fusilla irréparablement le gardien visiteur.

Une minute ne s'était pas écoulée que Berdoll fut balancé dans les 18 m par un défenseur spinalien. L'arbitre ne siffla pas, alors que le penalty était flagrant. Ce!a pesa certainement très lourd dans la balance car les Angevins perdirent à partir de ce moment-là leur maîtrise collective. Le même Berdoll fut d'ailleurs, encore dans les 18 m, l'objet d'une nouvelle faute (44') mais M. Boyer, l'arbitre, mal inspiré, donna corner. Augustin (25'), sur centre de Cassan, vit passer son tir juste à côté. Ce ne fut pas le cas de Guillon (35') mais l'arbitre refusa le but pour hors-jeu.

Pendant ce temps, le gardien angevin n'avait guère été mis en danger si ce n'est à la 7' où il sauva dans les pieds de Dupa et à la 23' où, devant le même joueur, il fit une sortie aventureuse que Brulez empêcha de tourner en catastrophe. Le même Dupa bénéficia à la 33' d'un coup-franc. Janin avait à peine fini de demander au mur de se déplacer que le n. 9 d'Epinal plaça un bolide qui laissa Janin sans réaction. Voilà comment se produisit l'égalisation surprise.

EPINAL NE FERME PAS LE JEU

La seconde période ne fut qu'une succession d'attaques angevines, mais tellement brouillonnes et peu directes que les défenseurs d'Epinal arrivaient toujours à parer au plus pressé. Berdoll (56') sur un joli travail d'Edwige eut une belle occasion mais elle ne donna rien.

Brulez (57') sur un corner relâché par le gardien, tira dans les nuages tout comme Cassan (67'). Cela n'empêchait pas les spectateurs de connaître quelques frayeurs en raison de risques pris inconsidérément par certains joueurs angevins compliquant leur jeu. Dupa, d'autre part, faisait planer un danger constant, ce qui crispait les joueurs angevins redoutant d'être « pris en contre ». Ce fut d'ailleurs bien près de se produire à la soixantième où le n. 9 d'Epinal fut à deux doigts de donner l'avantage à son équipe.

Les visiteurs, heureux d'un tel résultat, ne fermaient pas pour autant le jeu, faisant même mieux circuler le ballon que le SCO.

Ce dernier se vit pourtant récompenser de son désir, très mal exprimé, de victoire. Berdoll, lancé par Le Boedec, obligea la défense à dégager en catastrophe, et Pauvert, bien monté (78'), redonna l'avantage à ses couleurs.

L'apparence était sauvée donc grâce à cette victoire. Mais à domicile, sous peine de dégoûter les spectateurs, il faut, en plus du résultat, la manière, et samedi elle était belle et bien absente.

Ph. LECLERC

Article Ouest-France et scan de cris72.