TECHNIQUE, RAPIDITÉ... ET EFFICACITÉ

MULHOUSE (de notre envoyé spécial). — Eh bien, le voilà le bonus tant réclamé par le public angevin. Net, indiscutable (si l'on se réfère au seul tableau d'affichage) et qui plus est remporté à l'extérieur.

A Mulhouse, en effet, samedi soir, le S.C.O., pendant près d'une heure, a étalé sa classe devant un adversaire incapable de le contenir.

Tout y était : technique individuelle et collective, rapidité dans l'exécution avec ou sans le ballon, efficacité enfin. En un seul match, mieux en cinquante minutes, les élèves de Vasovic ont réussi autant de buts qu'à l'occasion de leurs trois précédentes sorties. La constatation est limpide et réconfortante.

On dira, bien sûr, que Mulhouse présentait des hommes au football beaucoup moins affirmé, quelque peu primaire même, et qu'en dépit de leur gabarit, ils étaient des hommes largement dépassés par les Angevins à tous les niveaux.

Certes, mais ne sont-ce pas ces mêmes Alsaciens qui, la semaine passée, à Nevers, ont culbuté ceux qui ont fait un nul avec les Scoïstes ?

Alors, ne chipotons pas et saluons comme il convient ce premier bonus.

TOUT DE SUITE, DU BONUS DANS L'AIR

Il ne fallut pas longtemps d'ailleurs pour se rendre compte qu'il y avait du bonus dans l'air du stade de Bourtzwiller. A la 13', le S.C.O. en était déjà à son second but, le premier ayant été marqué 3 minutes plus tôt.

Ce fut Augustin qui ouvrit le score à la suite d'un coup-franc botté par Boskovic sur Berdoll. L'avant-centre de l'équipe de France tira immédiatement au but. Mais le goal écarta la balle. Augustin surgit alors. But ! Trois minutes après, centre tir de l'aile gauche par Edwige, Berdoll et Augustin étaient sur la trajectoire. Berdoll n'eut qu'à soulever légèrement la balle et le gardien local pour la seconde fois en 3 minutes devait aller la chercher au fond de ses filets.

Dans la minute qui suivit, il y eut même un troisième but signé Boskovic, celui-là. Mais le coup-franc sur lequel le Yougoslave envoya à son tour la balle dans la cage, directement, était indirect.

Le jeu devait se poursuivre à un rythme endiablé et à l'entier avantage du S.C.O. jusqu'au repos sans que le score fut changé. Cela, malgré quelques tentatives signées Edwige, Berdoll et Boskovic. Ce joueur, blessé au bras gauche dans un choc avec Bissel à la 30', devait être remplacé à la 39' par Guillon.

EN 3 MINUTES ENCORE

Tout comme en première mi-temps, c'est en l'espace de 3 minutes qu'en seconde période les Angevins obtenaient deux nouveaux buts. Le jeu, à la suite d'un coup-franc, s'étant porté sur la droite où il opérait à la place de Le Boédec, Guillon, de plein fouet, marquait à la 48'.

A la 51', long dégagement de Janin, Guillon s'infiltrait dans une défense avancée et tentait sa chance à nouveau. Cette fois, le gardien écartait, mais Augustin étant là qui récupérait et c'était le quatrième but.

DEUX FOIS, LES POTEAUX DE JANIN

Le jeu, par la suite, devait changer. Dès la reprise l'on avait déjà pu constater que le S.C.O. avait quelque peu resserré sa défense dans le but manifeste de conserver son avantage au tableau de marque.

Du moment qu'il eut le bonus en main, sa tactique, disons protectionniste, fut Manifeste. On ne vit plus devant que Berdoll et Guillon. Ce dont profitèrent très largement les Mulhousiens qui, dépassés par les événements jusque là, trouvèrent soudain devant eux le champ libre. Ils l'occupèrent donc et faillirent plus d'une fois mettre à mal Janin tant ils s'enhardirent tant aussi la défense du S.C.O. pas toujours bien organisée en la circonstance leur ouvrit des brèches.

A deux reprises, le_gardien angevin fut sauvé par ses poteaux : à la 54', sur un tir de Matter, à la 63' sur un shoot de Jobert. Malchanceux en ces deux occasions, les Alsaciens devaient se montrer maladroits, mal inspirés en diverses autres, notamment dans les dernières minutes par Jobert et Subiat qui avait remplacé Matter (peu à l'aise face à Berdoll) à la 73'.

Jobert, seul devant la cage du S.C.O., tira à côté. Subiat, dans les mêmes circonstances, imita Jobert et à la 88', encore seul devant Janin, tira carrément dans les bras de celui-ci.

Assurément, le F.C. Mulhouse méritait pour le moins de sauver l'honneur. Mais les trois occasions qu'elle gâcha durant les cinq dernières minutes donnent sans doute les limites des possibilités de cette équipe faite de solides et courageux gaillards au bagage technique des plus limités. Seul Infante échappe à l'observation.

Pour ce qui concerne le S.C.O., nous aurions mauvaise grâce à verser dans la critique après un tel succès. Disons toutefois que la défense est perfectible. Au milieu du terrain, le jeu de Edwige et surtout celui de Boskovic nous ont plu.

Très bon match de Augustin et très bonne première mi-temps de Berdoll.

Yves SELLIN.

Mulhouse : Hund, Jobert, Matter, Duval, Deladerrière, Infante, Fuchs, Faure, Bissel, Siffert, Dahmane ; n. 12, Subiat.

S.C.O. : Janin, Cassan, Pauvert, Brulez, Laurier, Ferri, Boskovic, Edwige, Le Boédec, Berdoll, Augustin ; n. 12, Guillon.

Article Ouest-France, scan de cris72 (merci à eux).