AU MANS, ANGERS SCO (D2) - RACING PARIS 1 (D1) : 2-3 (AP)

Des Angevins trop complaisants

Certains affirmeront que le Parisien Avenet, auteur des trois buts de son équipe, a donné une belle leçon de réalisme aux Angevins du SCO.

Nous ajouterons qu'il trouva en certains défenseurs du Maine-et-Loire, des adversaires bien complaisants. Il est notoire que devant les équipes de première division, la moindre bévue n'est pas rattrapable. Aussi modeste que demeure cette équipe du Racing Paris 1, cela s'est une nouvelle fois vérifié dans la Sarthe.

LE MANS. - Quand on saura que Pageaud n'eut pas la moindre intervention à effectuer durant les dernières 45 minutes du temps réglementaire, les regrets angevins seront encore plus avivés. Il est patent que les Angevins ont montré beaucoup de caractère samedi, face au Racing Paris 1. La manière dont ils revinrent deux fois à la marque le démontre. Ils auront seulement la piètre consolation d'avoir marqué deux buts construits, et ne devant rien à personne.

Mais de qualification point : trop de laxisme en défense les a irrémédiablement condamné. Le tournant de cette rencontre se situa en réalité juste avant la pause. Najib Melhli s'explique : « Sur cette balle dans l'axe, j'ai cru qu'il y avait un Parisien dans mon dos. C'était Cabanel. On ne s'est pas parlé et alors qu'il nous était facile d'écarter le danger, j'ai malheureusement touché de la pointe de la chaussure le ballon face à Pageaud. Avenet a pu surgir de loin et marquer à bout portant. Rageant ! »

Pour les Angevins qui étaient bien revenus dans la rencontre après un début hésitant tout était à refaire. Au plus mauvais moment.

Gnako souverain

Pourtant sous l'impulsion d'un Jérôme Gnako souverain (probablement le meilleur joueur sur la pelouse), d'un Lagrange particulièrement remuant et occasionnant mille misères à Bade, d'un Levenard travailleur de l'ombre, les joueurs de l'Anjou allaient trouver sufisamment de ressources pour revenir à la hauteur des Parisiens. Et ce, en dépit d'avoir eu l'infortune de perdre Vermeulen (55'), sévèrement touché sur le tibia par Avenet.

« Dans ce type de match, allait reconnaître plus tard Hervé Gauthier, l'expérience de notre Hollandais aurait pu s'avérer précieuse pour la suite des événements. Dommage ».

Ceci n'allait pas empêcher les Angevins de faire le siège des buts d'Olmeta. Rollain multipliait les appels de balle sur le flanc gauche dans le dos des défenseurs du Racing. Un énième centre de l'ex-Bordelais alerté par Pascal et repris à bout portant par Lagrange au second poteau allait entrouvrir les portes d'un immense espoir. Du moins, le croyait-on. Incapables d'aligner trois passes consécutives, les Parisiens ne s'en remettaient plus qu'à la débordante activité de leur capitaine Ben Mabrouk et à l'efficace présence d'Avenet au cœur de tous les « points chauds » sur la pelouse mancelle. Le Racing était condamné à subir et ne se créait qu'une unique occasion dans cette seconde période par Lima, alerté par l'inévitable Avenet et qui seul devant Pageaud croisait trop son essai (89').

Pour le SCO, le profit avait été minimum. Les prolongations allaient être fatales aux Angevins. Un but curieux de Avenet (le troisième) après une perte de ballon de Moulin au milieu et une étrange passivité des derniers défenseurs angevins allait sonner le glas des espérances angevines. Jamais dès lors, Cabanel et ses partenaires n'allaient être en mesure de réagir.

La déception était immense dans les vestiaires du SCO. Les footballeurs angevins avaient pris conscience que cette équipe parisienne était à leur portée. A vrai dire, il aurait suffi de ne pas attendre les prolongations. Le coup était parfaitement jouable auparavant. C'est la loi du foot.

Alain BOUÉDEC

Angers. - Pageaud, Viaud (Cantona 70'), Rollain, Cabanel, Chellat, Melhli, Levenard, Lagrange, Gnako, Vermeulen (Moulin 57'), Pascal.

Racing. - Olmeta, Dangbeto, Bade, Sobrinho, Blondeau, Ben Mabrouk, Gohi, Bouderbala, Avenet, Ginola (Lima 74'), Placido.

AVERTISSEMENTS à Angers : Cabanel (91'), Gnako (62'), Pascal (107').

Au Racing : Dangbeto (34') et Ben Mabrouk (62').


RACING PARIS 1 - SCO D'ANGERS. - Sous l'arbitrage placide de Ben Mabrouk, Philippe Avenet (au centre), auteur des trois buts Parisiens, prend l'ascendant sur son homologue angevin Lagrange, lui-même auteur des deux buts du S.C.O. (photo Karlt Desmoulins)

Match express

Avenet 3 - Lagrange 2

LE MANS. - Trop de flottement au niveau de la défense avec un malheureux Laurent Viaud, fâché avec un poste de latéral, une complémentarité Chellat-Cabanel qui a perdu de son efficacité du début de saison, voire un Pageaud curieusement contracté, ont ruiné les légitimes espoirs de qualification. Trois buts « cadeaux » c'est beaucoup trop à ce niveau de la compétition.

5' : un centre de Bouderbala est dévié par la tête de Cabanel qui lobe... Chellat. Avenet isolé évite le retour de Viaud et dans un angle relativement fermé place le ballon sous le ventre de Pageaud. Racing - Angers 1-0.

38' : une faute du rugueux Dangbeto sur Levenard permet à Rollain de placer un coup franc au deuxième poteau. Vermeulen touche le ballon et en deux temps, d'une reprise foudroyante, Lagrange égalise. Racing 1 - Angers 1.

43' : Ben Mabrouk est à l'origine d'un mouvement avec la complicité de Placido. Finalement, alors que Melhli s'apprête à dégager le ballon, il se gêne avec Cabanel, se retrouve « trop court » et Avenet qui a surgi de très loin redonne l'avantage au Racing. Racing 2 -Angers 1.

75' : pichenette de Pascal pour Rollain sur la gauche dont le centre à ras de terre est imparablement repris par Lagrange au second poteau. Racing 2 - Angers 2.

97' : Avenet récupère un ballon dans les pieds de Moulin et s'en va sur la droite. Personne ne l'attaque et il déclenche un tir puissant qui curieusement trompe Pageaud. Racing 3 - Angers 2.

Merci à Ouest-France pour l'article et à cris72 pour le scan.