La montée en flèche de Jean-Michel GUILLON (SCO)

ANGERS. — Evoquer le nom de Guillon à certains dirigeants de clubs d'athlétisme du Maine-et-Loire, c'est soulever quelques regrets. En optant pour le football lorsqu'il devint cadet, Jean-Michel Gulllon a délibérément renoncé à la course à pied où il aurait peut-être pu devenir un spécialiste réputé de 200 ou de 400 mètres.

Il préfère le jeu d'esquives, de feintes, de débordements avec ballon à la lutte contre le chronomètre. Mais, à son poste, celui d'ailier, ses qualités athlétiques (vitesse et détente) assez exceptionnelles rendent possible la combinaison foot-course.

C'est un véritable spectacle que d'assister au démarrage de ce Montjeannais de 21 ans, propulsé dans les espaces libres par des ouvertures de Lech ou de Boskovic, que de le voir creuser sur son rival direct, un écart de quatre à cinq mètres sur une moitié de terrain.

Cette capacité d'accélération, Guillon l'a toujours possédée. Dès 1971 où il signa, encore cadet, au S.C.O. Angers.

Mais, comme certains ailiers rapides comme l'éclair, il allait souvent si vite qu'il gachait le plus beau des débordements en ratant un centre ou en poussant une balle trop loin. Paradoxalement, c'est peut-être une longue immobilisation qui lui a donné un meilleur sens collectif et ouvert ses horizons.

victime d'une fracture rare pour un footballeur (humérus) lors de ses débuts en Sélection nationale militaire, il perdit un an en interventions chirurgicales, plâtrage et rééducation.

Cette période forcée d'observation se révéla après coup, bénéfique. Guillon va toujours aussi vite, mais il a progressé de façon spectaculaire en clairvoyance.

Et ses centres en retrait, s'ils font les délices de Berdoll ou de Cassan, comme samedi face à Chaumont, constituent un danger redoutable pour n'importe quelle défense.

Et comme les véritables ailiers se font rares, c'est une bénédiction pour Angers que d'en posséder deux. Car, Augustin actuellement convalescent après un accident musculaire, constitue dans un style plus technique, le pendant de Guillon sur l'aile gauche.

On comprend alors mieux les raisons du renouveau angevin auquel ils participent largement.

Michel BIHAN.

L'article mentionne un match de Coupe de France contre Chaumont, il s'agit des 16èmes de finale lors de la saison 1975-76. Merci à Ouest France pour l'article et à cris72 pour les scans.