Raymond KOPA

Kopa sur son séjour au SCO d'Angers de 1949 à 1951:

« Je devins immédiatement professionnel, avec un salaire de 21.000 francs par mois, plus les primes de matches gagnés. (...)

L'équipe professionnelle angevine comprenait un si grand nombre de jeunes qu'on l'avait surnommée 'l'équipe biberon'. Il y avait plusieurs garçons de mon âge, ou à peu près: Saupin, Guhel et Rousseau dont j'avais fait la connaissance au concours du jeune footballeur. (...)

Le public d'Angers, un public de connaisseurs, très exigeant mais qui comprend les subtilités du football, m'avait adopté d'emblée. Mes dribles et mes feintes lui plaisaient. On n'avait pas encore songé à me reprocher de trop garder le ballon.

Le patron du SCO d'Angers était M. Cottenceau, un président autoritaire et qui entendait se faire respecter. (...)

Une équipe de jeunes footballeurs qui courent vite et pratiquent un jeu de qualité, dans un style qui promet, c'est très bien, mais encore faut-il que ces espoirs soient encadrés par plusieurs éléments de classe et doués d'une réelle expérience du championnat professionnel. Ce n'était pas tout à fait le cas dans le "onze biberon" d'Angers. Nous n'avions pas de vedette. (...)

Je devais être, pour la première fois de ma carrière pro, victime d'une blessure. Cela se passa le 30 octobre 1949 au Havre. Je tenais le poste d'avant-centre et mon rival s'apellait Schirschin. (...) En pleine course, je tentai de rattraper une balle qui avait échappé à mon contrôle, quand Schirschin se trouva sur mon chemin. Le ballon était pour lui et le dégagea d'un puissant coup de pied de volée. Hélas! J'étais lancé. Je ne pus m'arrêter à temps et le pied du Havrais, à la fin de sa course, me frappa violemment sous le menton. Je m'écroulai KO. »

Extrait de Raymond Kopa, mes matches, ma vie, Pierre Horay, 1958, pp. 57-62.

Merci à bukovi pour cet extrait.