Patrick BRULEZ

Pour apprendre à mieux connaître les joueurs du S.C.O.

Patrick Brulez : un cœur d'or

Après Karim Maroc, Pascal Janin, François Félix, René Le Lemer, Patrice Lecornu, Roger Baltimore, Patrice Augustin, Patrick Gonfalone, Bruno Steck, le tour est venu aujourd'hui de présenter à nos lecteurs l'équipier idéal du S.C.O., Patrick Brulez.

Avec Gonfalone, le stoppeur d'Angers Patrick Brulez est le plus ancien joueur de l'équipe angevine dont il porte les couleurs depuis 1971. Garçon franc de caractère heureux, il n'a que des amis dans le football. « Un cœur d'or », disent de lui ses coéquipiers.

Sa carrière n'ayant pas été jalonnée que par des succès, deux descentes en Seconde Division, cela ne l'a pas empêché de donner toujours le meilleur de lui-même.

Aussi Brulez restera-t-ll l'une des figures marquantes du club angevin.

Son grand-père et son père ayant joué ensemble au football dans la même équipe, celle de l'E.S.S.P. Cholet. « La Saint-Pierre », c'est donc tout naturellement que Patrick Brulez, né le 31 octobre 1950, à Cholet, est venu dans ce « patro » à cette discipline sportive plutôt qu'à une autre.

A vingt ans, il mesurait déjà 1,80 m pour 75 kilos. Il respirait la santé. Comme aujourd'hui d'ailleurs.

Très vite repéré pour ses qualités athlétiques et une certaine habileté, il fut sélectionné dans l'équipe des cadets de Maine-et-Loire puis dans celle de l'Ouest comme demi, poste qu'il occupait à ce moment après avoir débuté comme intérieur lorsque l'on appliquait encore le WM.

Bien vite passé au plus grand club de Cholet, le S.O.C., il joua en Promotion d'Honneur et participa à trois stages de présélection. Et puis la progression fut très rapide : Division d'Honneur et C.F.A. où le S.O.C venait d'accéder on 1968.

« Titulaire à 18 ans dans une équipe de C.F.A., ce n'était tout de même pas mal », rappelle Patrick Brulez qui explique ainsi pourquoi il avait refusé, à 17 ans, de venir au S.C.O. qui l'avait sollicité.

« A l'époque, dit-il, je ne songeais nullement à accomplir une carrière de footballeur professionnel. Travaillant à la C.S.F.-Thomson comme mon père, je pensais davantage à m'orienter vers l'électronique, branche dans laquelle j'aurais pu me faire une bonne situation. »

Et puis, alors qu'il avait énormément apprécié ses premiers entraîneurs, Thadée Cisowski, ex-centre avant de l'équipe de France, et René Gaulon, il eut des démêlés avec un entraîneur, Basquin, qui ne séjourna que peu de temps à Cholet.

Laissé sept longs mois sur la touche alors qu'auparavant, il avait été utilisé par Gaulon un peu à tous les postes, il éprouva une véritable fringale de ballon.

Cette situation ayant coïncidé avoc des propositions plus concrètes du S.C.O., il signa enfin une licence amateur au grand club angevin au moment d'être appelé à effectuer son service militaire au Bataillon de Joinville en compagnie de son grand copain Marc Berdoll (qui avait devancé l'appel) mais aussi de Bracci, Orlanducci, Domenech. Elie, etc.

Il avait vingt ans. Sous la direction do Lucien Troupel, il accomplit alors de gros progrès et fit partie de l'équipe de France militaire avec laquelle il remporta le Challenge Kentish.

International amateur en 71-72, il a effectué une tournée avec l'équipe de France en Afrique : Haute-Volta et Dahomey notamment, en compagnie d'un ancien gardien de buts du S.C.O., Alain Gouraud.

A l'ère de Stephan Kovacs, il a également été sélectionné dans l'équipe de France Espoirs qui a rencontré la Finlande, à Saumur.

Hélas pour lui, une entorse fort mal venue l'a empêché de jouer ce qui a valu à Eric Bedouet d'être retenu.

Ayant signé une licence de stagiaire lors do sa secondo saison au S.C.O., il effectua ses véritables débuts dans le professionnalisme en 72-73 à la faveur d'une défection de Roger Fiévet qui s'était blessé.

Confirmant alors tout le bien que Robert Lacoste pensait de lui lorsqu'il lui avait proposé d'adhérer au S.C.O., Brulez suppléa si bien Fiévet qu'il devint titulaire à part entière dès la saison 73-74.

Généreux dans l'effort, parfait dans le rôle de stoppeur, Patrick Brulez en faisait tellement sur le terrain que cela lui a valu le surnom affectueux de « Papi » dû sans doute au fait que tel un papillon, il allait sans cesse de droite a gauche. [ndlr, le surnom ne vient pas de là, voir l'article à ce propos dans la section sur Patrick Brulez]

Depuis, il a discipliné son jeu, ce qui ne l'empêche pas, lui l'équipier idéal, de continuer à se dépenser sans compter.

Reste qu'il éprouve toujours quelques difficultés à assurer la dernière passe lorsqu'il a réussi une montée impressionnante susceptible d'être décisive. Il est vrai que depuis l'arrivée de Bruno Stoeck, il lui abandonne cette tâche d'aller semer la perturbation dans le système défensif adverse.

Lui se charge do neutraliser les avants-centre, quelle que soit la notoriété de ceux-ci, aucun ne lui fait peur. Même s'il se méfie des rusés tel Carlos Blanchi.

Ayant fait partie de l'effectif angevin en tant que remplaçant lorsque le S.C.O. rencontra Dynamo de Berlin en Coupe européenne en 1972, Patrick Brulez, qui voue encore aujourd'hui une grande admiration à Pierre Bourdel, le capitaine du S.C.O. de l'époque, voudrait bien retrouver une occasion de participer à des rencontres de Coupe de l'U.E.F.A.. En tant que titulaire cotte fois.

« Et dire que nous avons manqué une seconde qualification européenne d'un point seulement a l'époque de Guillou et de Poli », soupire-t-il.

La saison où le SCO s'est classé 4e du championnat constitue son meilleur souvenir de footballeur.

D'un naturel tranquille dans la vie alors qu'il a un tempérament de gagneur sur le terrain, son bonheur, il le trouve à jardiner, à cultiver des fleurs et à passer des journées entières à la pêche.

« Ah ! ces parties de pêche avec mon copain Berdoll. Que c'était agréable ! »

Marié avec Jacqueline Bollendorf. une Parisienne qu'il a connu à Saint-Laurent-sur-Sèvre, où ils se retrouvaient en vacances, Patrick Brulez est père de deux fillettes, Sandra, 6 ans, et Magali, 2 ans et demi.

Le joueur qu'il a le plus admiré demeure Jean-Marc Guillou.

« Celui-là, il n'avait pas son pareil balle au pied », dit-il en s'extasiant encore.

Très satisfait de la manière dont Elie Fruchard conduit le S.C.O., la discipline ne lui déplaît pas, Patrick Brulez affirme : « Avec lui, nous devrions pouvoir accomplir une très bonne saison. Et qui sait si l'an prochain, nous ne serons pas en mesure de prétendre à une qualification pour la Coupe de l'U.E.F.A. »

Car Patrick Brulez, qui arrivera à expiration de contrat avec le S.C.O. à la fin de la saison verra sans doute celui-ci renouvelé.

Un équipier tel que lui, c'est en effet précieux.

Tony EFFLING.

Merci au Courrier de l'Ouest pour l'article et à cris72 pour le scan.