Ci-dessous un article paru dans Football Magazine de novembre 1972. Merci à bukovi pour le scan.

Sygmunt CHLOSTA

calme et sûreté

Né le 8 octobre 1938 à Giraumont.
1.80 m, 78 kg.
Débuts professionnels : le 19 août 1961 avec Angers à Strasbourg (1-2).
Nombre de matches joués au 15 octobre (1972) : 366.

Ce Lorrain de Giraumont, berceau de nombreux footballeurs qui ont fait leur chemin est l'un ces joueurs de club modèle qu'il fait bon posséder. Ses différents clubs, Giraumont bien sûr, puis le SCO d'Angers, Nancy, le Stade Rennais et aujourd'hui Monaco en savent quelque chose. L'âge - il vient de fêter ses 34 ans — ne semble pas avoir de prise sur ce défenseur athlétique aussi sobre que sûr et régulier. C'est a Angers où il resta huit ans qu'il se révéla pleinement en défenseur central. Il fut de cette irrésistible formation angevine qui reconquit de haute lutte en 69 sa place en Division I en marquant le total record de 145 buts dans sa saison. Avec Mouilleron, il contribua alors à stabiliser la défense centrale du SCO. Il revint ensuite dans l'Est à Nancy pour aider le club lorrain à atteindre le but qu'il s'était également fixé : la Division I. El là encore, par son sens du placement, sa précision, son calme et son autorité, il prit une part importante dans l'ascension du club du Président Cuny. On comprit mal à Nancy son départ pour Rennes où Jean Prouff qui connaissait et appréciait depuis longtemps ses qualités tenait à le faire venir. Toujours est-il que le Stade rennais obtint ses services pour presque rien et qu'il réalisa avec lui une affaire extraordinaire. Car Sygmunt - Zizi pour ses admirateurs du Stade de la Route de Lorient — allait accomplir deux saisons étonnantes sous le maillot rennais. Avec René Cédolin, il devait en effet constituer l'une des plus efficaces charnières centrales de France. Avec un certain Marcel Aubour, lui aussi acquis pour une bouchée de pain Rennes effectuait une remarquable saison dont le couronnement était une victoire en finale de Coupe contre Lyon. Pour Chlosta qui fut d'ailleurs l'un des meilleurs Rennais à Colombes, ce succès représentait l'apothéose d'une carrière exemplaire. Pour ce garçon froid, calme et discret le tour d'honneur de Colombes devant 50 000 spectateurs et plus encore l'accueil délirant qui fut réservé à l'équipe bretonne lors de son retour à Rennes sont des souvenirs inoubliables. On espérait bien le garder a Rennes en juin dernier. Malheureusement, le club breton hésita, tergiversa et se fit prendre de vitesse par Monaco. Homme de parole, Chlosta avait promis de venir en Principauté si Rennes ne se manifestait pas de manière précise dans les délais voulus. Ainsi fut fait et les dirigeants bretons regrettent maintenant Chlosta. Leurs homologues monégasques sont en revanche persuadés de n'avoir pas perdu leur temps en engageant ce joueur qui a la réputation justifiée de faire monter les clubs avec lesquels il opère. Ce fut le cas pour Angers et Nancy. Tout porte à croire qu'il en sera de même avec Monaco d'autant que Ruben Bravo possède plusieurs autres joueurs de valeur. Dans les sévères batailles de Division II, Chlosta fera une fois encore parler son expérience, son sang-froid et sa maturité. Et il nous étonnerait fort qu'on ne le revoie pas encore l'an prochain en Division I au sein d'une équipe azuréenne ambitieuse. A 35 ans, il sera encore capable de tenir sa place sans défaillance. Parce qu'il n'a pas pour habitude de pérorer et de parler de lui, Chlosta, qui est père de trois enfants et a toujours été un joueur pro d'un sérieux et d'une volonté dignes d'éloge, aura parfois été méconnu. C'est dommage car il n'a jamais été loin de valoir les meilleurs arrières centraux de France.


Vignette pré-panini de Zygmunt Chlosta sous le maillot rennais (saison 1970/71).