L'AGE D'OR DE RENE GALLINA
Par Jacques TOUFFAIT
Photos André LECOQ
Il y a des vocations tardives et d'autres qui le sont beaucoup moins. Ainsi c'est lorsqu'il avait quatre ans à peine que René Gallina fut frappé un jour qu'il accompagnait son père au stade du Ray à Nice, par ces « drôles de bonshommes avec leurs maillots particuliers qui défendaient avec les pieds et les mains cette curieuse cage garnie de filets ».
« C'est vrai, dit-il aujourd'hui soit près de 25 ans plus tard, mon imagination de gosse avait été frappée par ces joueurs si différents de leurs partenaires et dès lors je n'eus plus qu'une idée en tête : faire comme eux. »
On sait ce qu'il advint : René Gallina a très vite réussi à matérialiser son rêve d'enfant et il est depuis plusieurs saisons l'un des tout premiers spécialistes en France.
De ce poste à part où il se sent si bien, il parlerait pendant des heures avec une foi et un enthousiasme de débutant. Sa mémoire est étonnante et il est capable de vous raconter par le détail le but qu'il encaissa il y a cinq, six ou sept ans ou encore l'arrêt décisif qu'il effectua au cours d'un match de cadets ou de minimes avec le Cavigal, son premier club. Avec l'âge et l'expérience, il a aussi acquis une certaine philosophie de « l'art d'être gardien ».
« C'est un rôle ingrat dans la mesure où les responsabilités qui vous incombent sont plus élevées. Le football est un sport collectif et pourtant le gardien est seul et souvent livré à lui-même. Davantage que pour aucun autre poste, je crois que l'expérience, la maturité, la personnalité même, sont indispensables et irremplaçables. Pour moi, un bon gardien de Division I est celui qui rapporte bon an mal an une dizaine de points par saison à son club et n'en laisse échapper par sa propre faute qu'un minimum. C'est une place à laquelle on apprend toujours. Pour ma part, chaque match m'apporte quelque chose, ce qui doit être la preuve que je n'ai pas fini de progresser et je l'espère, de m'améliorer. Il faut dire qu'après chaque rencontre, j'essaye de me livrer à un bilan objectif de ce qui a été bon et moins bon. Chaque but que j'encaisse fait naître en moi un sentiment de culpabilité même si je ne suis que partiellement ou même absolument pas coupable. Ma responsabilité me parait toutefois engagée et afin d'y remédier, je revois l'action qui a amené tel ou tel but et cherche à comprendre, à déceler la faille, à savoir pourquoi. J'en discute avec Robert Devis, l'ex-gardien du SCO qui est un peu depuis deux ans mon « conseiller personnel » et mieux qualifié que quiconque pour m'expliquer un « gamberge » comme l'on dit et il m'arrive de passer des nuits agitées après les matches. Mais c'est dans ma nature et je ne pense pas qu'il s'agisse là d'un défaut. D'ailleurs, je préfère m'inquiéter après qu'avant. Par bonheur je ne suis plus sujet au crac depuis le premier match que j'ai disputé à 18 ans avec le Stade Français contre Nantes au Parc ... l'ancien. Rendez-vous compte : c'était un événement capital à l'époque pour moi qui venais d'arriver dans la capitale et qui du jour au lendemain étais lancé dans l'arène à la place de Georges Carnus. Nous avions gagné sans problème 4-0 et je n'avais guère eu à m'employer mais je n'oublierai jamais cette sensation de peur panique qui s'empara de moi ce jour-là. J'avais perdu 2 kilos en 90 minutes pour cette seule raison. En un sens cela a eu d'heureux effets puisque j'ai été complètement libéré ensuite. »
Comme l'immense majorité de ses « confrères », René avoue adorer jouer dans le champ :« Mieux même, ajoute-t-il : je suis persuadé qu'un gardien se doit d'avoir joué un jour ou l'autre au milieu de ses partenaires. Cela lui permet après d'anticiper sur certains gestes, tirs ou dribbles de l'attaquant adverse et de savoir quel est le moment le plus opportun pour sortir. Mais j'ai fait mieux que de m'entrainer régulièrement dans le champ puisqu'il y a quatre ans pour le dernier match de notre fameuse saison en Division II avec le SCO, plusieurs titulaires étant blessés, Louis Hon notre entraineur m'a fait jouer avant-centre à Cannes. Ce fut magnifique en première mi-temps ; je courais à perdre haleine, me dépensais sans compter, luttais sur chaque balle et réussissais même un joli but sur une reprise de volée en réception d'un centre de Stievenard. De la deuxième mi-temps hum... je préfère ne plus parler. Il n'y avait plus de Gallina sur le terrain ou si peu. J'étais mort ! »
A vingt-huit ans, après huit saisons d'expérience au plus haut niveau, celui qui en souriant et avec un peu de mélancolie se surnomme « l'éternel espoir », celui que ses supporters angevins - et ils sont nombreux - ont appelé le « Roi René » celui enfin qui est chaque année que Dieu fait, un modèle de régularité et de sûreté, René Gallina donc, est probablement l'égal des meilleurs gardiens français et en particulier de Georges Carnus qui fut jadis son partenaire et son modèle au Stade.
Marié depuis six ans à une Tourangelle née à Saigon qui est sans doute son meilleur « critique », père d'une petite Sandra de 3 ans, il mène une vie calme et familiale dans le charmant petit pavillon qu'il a fait construire il y a deux ans dans la banlieue angevine en pleine campagne. Sincère et lucide, exhubérant et réservé à la fois, il se juge sans concession sur le plan professionnel.
« Je pense être devenu au fil des matches et des années un gardien de valeur, lance-t-il, calmement avec une voix chaude qui fleure bon le soleil de sa Côte d'Azur natale. Je veux dire un homme d'expérience sur lequel une défense peut compter. J'étais un peu chien fou au début de ma carrière. C'est presque normal n'est-ce-pas ? Je me suis amélioré sur ce plan comme sur tous les autres.
UNE ECOLE DE GARDIENS
Cela précisé, je suis encore assez loin de mon sommet et pour une raison que je vous livre sans détour : depuis un certain temps, disons près de deux ans, j'ai l'impression de ne jouer qu'à 70 ou 80% de ma valeur. Je suis en effet persuadé que je pourrais être bien meilleur et avoir en tout cas un rendement supérieur s'il existait, en France d'une manière générale et à Angers évidemment, un entraînement spécifique pour les gardiens. C'est bien beau de subir pendant une demi-heure ou une heure même après l'entrainement classique de toute l'équipe, le feu ininterrompu des tirs de votre « coach » ou de vos partenaires de l'attaque mais ce n'est pas suffisant à mon avis. Je regrette l'absence d'une préparation spécifique qui pourrait être faite par exemple à base de musculation plus ou moins légère selon la morphologie de l'intéressé. Je sais pour ma part que j'ai besoin de travailler beaucoup. Je le fais à Angers parce que je suis consciencieux et que j'adore mon métier et le football. Mais je suis certain que je ne me porterais pas plus mal si je travaillais encore davantage à l'entraînement.
C'est ce qui me fais penser que notre football gagnerait vraisemblablement à l'apport de quelques entraîneurs étrangers de valeur. Personnellement, il ne me déplairait pas de connaître les méthodes d'un Kovacs ou d'un Herrera. De toute manière, ce problème rejoint celui plus vaste et important de l'entraînement foncier qui est nettement insuffisant dans notre pays. Parce que la saison est très longue, que les matches se succèdent parfois à un rythme inouï, parce qu'il faut quand même quelques semaines de vacances, le temps laissé à la mise en condition athlétique est dérisoire. Il faut jouer presque tout de suite des matches amicaux pour améliorer les finances et finalement on ne prépare pas, ou en tout cas pas assez, les dix mois à venir, consacrés à la compétition. D'où un certain nombre de fléchissements plus ou moins spectaculaires provoqués pour une grande part par le manque de résistance des joueurs. Le meilleur cas que je puisse citer à l'appui de mes propos est le nôtre, celui d'Angers, cette saison dont le début de championnat fut extraordinaire et qui après une dizaine de matches s'est effondré complètement. Certains ont pu s'en étonner mais en ce qui me concerne j'avais prévenu Ladislas Nagy après notre si brillante victoire à Nice. C'est le fond qui nous manquait car si nous avions effectivement effectué une tournée formidable à la Réunion en juillet avec Nîmes et disputé là-bas trois matches, nous n'avions pas vraiment préparé la saison au sens plein du mot. »
CE PARIS MAUDIT
On le constate : l'ex-enfant du Cavigal n'hésite pas à dire ce qu'il pense. On le verrait en somme très bien mettre en application ses idées à la fin de sa carrière active comme... entraîneur. Mais actuellement avec la même sincérité, il avoue n'être guère tenté par ce métier trop instable. Et puis avant de passer, sait-on jamais, de l'autre côté de la barrière, il a encore de très belles saisons devant lui. Des années que pour ne rien cacher il souhaite être celles de la véritable consécration internationale.
L'histoire de sa carrière de footballeur commence très jeune, on l'a vu, sous le soleil niçois avec « son coup de foudre » pour les gardiens. Plutôt que de la rappeler dans le détail, on préfère vous parler des hommes qui l'ont orientée et marquée.
Il y eut d'abord son père, ancien joueur corpo, passionné de football et qui mit très jeune entre les pieds de son unique enfant un ballon de football. Il y eut ensuite le fameux Bob Rémond qui le remarqua dès l'âge de 10 ans alors qu'il jouait un match scolaire avec l'équipe de son lycée Félix Faure. Comme tous ceux qui sont passés par l'exaltante école du Cavigal, René ne tarit pas d'éloges sur ce club à part qui a su, grâce à l'exceptionnel dévouement de ses dirigeants, former un nombre record d'internationaux d'hier et d'aujourd'hui. Sous la direction de M. Audibert, un ancien gardien, le petit Gallina accomplit sagement ses classes franchissant rapidement tous les échelons jusqu'à l'équipe de France Juniors.
Ses huit années de Cavigal - le club des Tordo, Travolti, Marchetti, Siméoni, Orsatti et Baratelli pour ne parler que des gardiens - sont èmaillées de souvenirs inoubliables : un jour de 1958 à Aix où les trois équipes, fanion, minimes, cadets et juniors jouaient l'une après l'autre les finales régionales ; la finale de la Coupe des Cadets perdue en 1962 à Colombes en lever de rideau de St-Etienne-Nancy, devant les Nordistes d'un certain Georges Lech (2-1) et les sanglots interminables dans les vestiaires de partenaires qui avaient nom Novi, Loubet, Ruelle, Meggiolaro la sélection pour le stage Gilette et surtout les premières capes d'international junior. René était parti pour suivre les traces de Robert Herbin le plus célèbre d'entre tous les « enfants de Bob Rémond ».
Il y eut enfin la rencontre à 14 ans à peine de celui qui allait devenir son meilleur copain, Gaby Solakian.
« Ce fut là l'autre grande chance de ma jeunesse, raconte René. Gaby est un garçon formidable que je considère comme mon frère. Ex-international junior, il fut victime alors qu'il était sur le point de signer un contrat pro à Lyon d'une triple fracture du coude qui mit fin prématurément à sa carrière de gardien. Il m'a pris sous sa coupe, m'a fait travailler deux heures tous les jeudis pendant des années et m'a tout appris de mon métier. Entre nous est née aussi une amitié extraordinaire qui ne s'est jamais démentie. Gaby est le parrain de ma fille et nous nous revoyons toujours avec la même joie. »
Et à 18 ans ce fut le début de l'aventure parisienne. Saint-Etienne, Monaco et l'O.G.C. Nice le réclamaient, pourtant c'est au Stade Français, à Léon Rossi et Edmond Lesomptier que son père donna son accord.
« C'était un risque sans doute, mais Paris présentait à ce moment-là un attrait inégalable pour un jeune. Je voulais réussir dans le football puisque j'avais pris la décision - que je regrette encore aujourd'hui d'ailleurs - d'abandonner mes études et de renoncer à passer mon « bac » et et je croyais que Paris constituerait un tremplin idéal. Je savais qu'il y avait Georges Carnus et que je n'aurais guère l'occasion de jouer avec les pros mais je voulais faire mes classes dans les meilleures conditions possibles dans un club coté et avec des partenaires de classe. En définitive, j'ai débuté plus tôt que prévu. Moins de trois mois après mon installation à Maisons-Alfort où mes parents m'avaient accompagné, j'ai joué quatre fois de suite avec les pros en championnat sans pouvoir bien sûr stopper l'hémorragie qui s'était déclarée. Quand je repense au Stade, je ne m'explique toujours pas que l'équipe qui comprenait tant de bons joueurs se soit ainsi presque désintégrée. J'aurai vu à Paris les deux côtés du football : il reste que tant de possibilités gâchées, c est à n'y pas croire ! »
Devançant l'appel à 19 ans René effectue son service militaire au B.J. l'année suivante et ne retrouve ses partenaires pros à Fontainebleau avec André Gérard que pour les quelques semaines de l'agonie du Stade. Une blessure au coude de Carnus lui permet de jouer à Lens au début de la saison 1965-1966 ce qui fut de son propre aveu un des meilleurs matches de sa carrière.
« Y assistait un supporter du S.C.O. d'Angers qui écrivit le plus grand bien de moi aux dirigeants angevins lesquels faute obtenir le transfert de Carnus qu'ils convoitaient depuis longtemps se rabattirent sur moi. Comme je voulais à tout prix quitter le Stade, je ne me fis pas prier pour partir estimant qu'Angers, sa tradition de beau football et son excellente réputation seraient de nouveau pour moi une très belle planche d'appel. »
MANQUE D'AMBITION
On connaît la suite : Angers, sa douceur de vivre et sa tranquillité accrochèrent tant René qu'il y est toujours aujourd'hui. Lui qui pensait n'y jouer que deux ou trois ans au maximum y a signé un bail de longue durée. Il y a connu trop de bons moments, trop de bons copains aussi pour s'en plaindre mais il ne peut s'empêcher de regretter comme beaucoup d'autres avant lui que le S.C.O. ait souvent manqué de cette petite lueur d'ambition qui fait les grandes équipes et les grands clubs.
Il est vrai que notre homme sait pertinemment que qui dit ambition sous entend moyens financiers importants et que de ce côté-là, le S.C.O. n'est, hélas, pas de taille à rivaliser avec son voisin nantais, Nice, l'O.M. ou Paris F.C., pour ne citer qu'eux. Mais un joueur, n'est-ce-pas, n'a pas l'âme d'un trésorier et il comprend mal parfois que son club se refuse à faire l'effort qui l'autoriserait à jouer les premiers rôles.
« De toute manière, explique-t-il, le S.C.O. ne pourra jamais réussir mieux qu'il ne le fait actuellement depuis trois ans tant qu'il ne comptera pas sur un public plus fidèle et important. L'angevin ne se déplace en masse qu'en deux ou trois occasions seulement dans l'année : pour les deux derbys contre Rennes et Nantes, pour voir Marseille et ses vedettes et c'est à peu près tout. Le reste du temps, il y a à peine 5.000 spectateurs ce qui est décourageant à la fois pour les joueurs et les dirigeants.
Cependant, tout cela ne retire rien au fait que je me suis beaucoup plu ici, corrige aussitôt René. La douceur angevine n'est pas un vain mot et croyez-moi je m'y suis très vite habitué. D'autant que le public m'a adopté sans réticence à mes débuts. En arrivant j'ai pris la place de Guy Roussel qui avait lui-même pris la succession - délicate - de mon ami Robert Devis et mon premier match au stade Jean-Bouin commença de manière catastrophique puisque, une minute ne s'était pas écoulée, que j'avais déjà encaissé un but contre Monaco. Tout s'est mieux passé par la suite et pour l'équipe qui égalisa et pour moi, malgré la légère entorse de la cheville dont je souffrais. »
UN SEUL ET MAIGRE TITRE
Pendant son long séjour à Angers, Gallina n'a décroché qu'un seul titre : celui de Division II au cours de la saison 1968-1969 qui vit le S.C.O. terminer avec 10 points d'avance sur son second Angoulême et atteindre l'étonnant total de 128 buts. On comprend que cela ne satisfasse pas complètement son ambition, même s'il faut ajouter plusieurs places d'honneur dont une de troisième en 1967, une de quatrième il y a un an et deux demi-finales de coupe en 1966 contre Nantes (défaite 0-3) et trois ans plus tard contre l'O.M. (0-0 et 1-2). Ce dernier match qui eut pour cadre le stade Vélodrome plein jusqu'à la gueule, fut au demeurant pour lui un cruel souvenir car, victime d'une blessure, il dut renoncer un quart d'heure avant le début et céder sa place à l'excellent Gouraud. Des quatre entraineurs qu'il a eus au S.C.O., le regretté Antoine Pasquini, Louis Hon, l'homme de la remontée, Lucien Leduc et depuis deux ans Nagy, c'est Leduc qui l'a le plus marqué.
« C'était un psychologue remarquable qui savait nous prendre et nous « gonfler » moralement. C'était aussi l'homme du dialogue et de l'ouverture et son départ a été très vivement ressenti par nous tous ici. Je crois savoir qu'il aurait fallu très peu de choses pour qu'il ne parte pas à Marseille où il savait trouver des conditions de travail bien différentes. Hélas, le S.C.O. n'a pas su le garder ».
Il faudrait de nombreuses autres pages pour évoquer les souvenirs, tristes ou gais, que lui laisseront ces huit années sous le ciel accueillant du pays d'Anjou, les anecdotes, les phases de jeu exactement présentes à sa mémoire, ou la personnalité de ses copains Chlosta, Guillou, Poli, Lecœur.
DANS QUELQUES JOURS...
Dans quelques jours, il aura terminé son contrat avec le S.C.O. Que fera-t-il ? Où ira-t-il ? Est-il seulement désireux de partir ? S'il ne peut répondre aux deux premières questions, il reconnaît qu'il envisage de « changer d'air ».
« Mais pas partir pour partir et réaliser une opération financière intéressante. Je souhaiterais aller dans un club solide, sérieusement organisé et ambitieux. Ne me demandez pas lequel : je n'ai aucun contact direct avec qui que se soit même si mon nom a été avancé dans plusieurs équipes dont celle du Paris F.C., ce Paris où, par parenthèse, il ne me déplairait pas de retourner près de dix ans après le Stade. A mon âge et à mon degré de maturité et d'expérience, je suis, c'est vrai, ambitieux et orgueilleux. »
René Gallina est effectivement à un tournant décisif. Il le ressent et s'il ne peut s'empêcher de penser parfois qu'il n'a pas eu jusqu'à présent la carrière qu'il aurait méritée, il sait que rien n'est terminé.
Et puis, il continue d'espérer retenir un jour prochain l'attention de Georges Boulogne. Il a gardé à trois reprises les buts des Espoirs sous l'ère Justo Fontaine et il a été ensuite le remplaçant de Yves Chauveau lors de la reprise en main des équipes de France par l'actuel directeur technique. Il croyait alors tenir sa chance mais dès la saison suivante les retours de Georges Carnus puis de Marcel Aubour le plongèrent dans l'ombre et un anonymat relatif qui lui sied mal.
« Mon objectif, je le dis nettement quitte à paraître prétentieux, c'est d'être international. Je n'affirme pas que je mérite de l'être ou que je suis victime d'un déni de justice qui dure depuis longtemps. Non, je n'envie ni ne jalouse personne. Ce n'est pas dans mon tempérament. Mais je souhaite de tout mon cœur connaître la joie immense de porter le maillot tricolore et je m'y emploierai de toutes mes forces. »
On le croit sur parole et on ajoutera sans risque aucun de se tromper que le club qui l'engagera aura réalisé un placement or tant il est vrai que René Gallina est ce qu'on appelle un « type bien ». Dommage que sa valeur et son talent soient restés trop longtemps méconnus.
DIX ANS DEJA
• Né le 8 mai 1945 à Nice, 1,80 m, 74 kg. Marié, père d'une petite Sandra (3 ans).• Signe sa première licence au Cavigal de Nice à l'âge de 11 ans.
• Sélectionné Cadet du Sud-Est en 1962. International Junior sous les couleurs du Cavigal participe au Tournoi de l'U.E.F.A. 63 en Angleterre.
• Signe stagiaire pro au Stade français en juin 1963 à 18 ans.
• Transféré au S.C.O. d'Angers en novembre 1965. Termine sa huitième saison consécutive en Anjou après avoir resigné un contrat de quatre ans en 1969.
• International militaire, Espoirs (trois fois) et remplaçant à trois reprises en équipe A.
• Ce qu'il aime : l'astronomie qui est une véritable passion qu'il assouvit en dévorant des ouvrages techniques et en visitant partout où il en a l'occasion, des observatoires.
Son prochain « objectif » : construire une lunette astronomique.
La lecture en général sans distinction avec une légère préférence toutefois pour l'histoire et la philosophie.
Le jazz dont il est un amateur éclectique (de Lionel Hampton à Memphis Slim en passant par Armstrong ou Duke Ellington).
Le bridge et, bien sûr, en bon méditerranéen... la pétanque.
• Ce qu'il n'aime pas : l'injustice et la jalousie.
• Ses gardiens préférés : Domingo et Colona, les Niçois qu'il a vus jouer et qu'il a approchés étant jeune.
Pierre Bernard auquel il voue une grande admiration et qu'il range sans hésitation parmi les meilleurs gardiens français de ces 20 dernières années.
A l'étranger : Yachine naturellement pour tout ce qu'il a apporté et contre lequel il a joué au Parc en 1964 avec le Stade et Gordon Banks.
L'entraînement d'un joueur... du champ.
Avec Madame et Sandra (3 ans) au milieu des poupées.
Le jazz de Lionel Hampton à Duke Ellington.
Père de famille heureux entre deux voyages.
Merci à Football Magazine (juin 73) et à Rodighiero pour le scan.