Marc BERDOLL

Ci-dessous un petit entretien sympa avec le Marco dans France Football du 28 août 1984. Merci à Fanch Gaume pour le scan.

Berdoll : « Nous progressons sans cesse »

par Jean-Philippe COINTOT

ORLEANS. — B comme Berdoll, B comme buts ; même si l'avant-centre Orléanais n'a pas marqué contre Sedan samedi soir, il est cependant l'auteur des deux premières réalisations de son équipe qui ont propulsé Orléans à la deuxième place du Championnat (ex aequo).

Pour un joueur dont les dirigeants ont mis du temps avant de savoir s'il était souhaitable ou non de renouveler son contrat, c'est une belle revanche.

« Perdre un point à domicile contre Sedan, cela doit vous embêter.

— Non, car nous avons réalisé un très bon match. Il nous a seulement manqué un peu de réussite. Nous avons eu, c'est vrai, beaucoup d'occasions, mais nous sommes tombés sur un supergardien (Dupuis). Et puis, les Sedanais étaient venus avec l'évidente intention de prendre un point, ce qu'ils ont fait.

Notez-vous un léger mieux tout de même, comparativement aux deux précédents matches ?

— Sans aucun doute, il y a une progression certaine. Ce n'était évidemment pas le même contexte, mais la progression est très nette. Contre Sedan, nous avions peur de nous faire prendre en contre, et puis, au fur et à mesure que le temps passait, nous nous sommes libérés, sans toutefois marquer.

Comment expliquez-vous le fait qu'Orléans ait si bien commencé le Championnat ? Est-ce dû à l'adoption du statut professionnel qui a libéré certains joueurs ?

— Non, cette année, nous n'avons changé que deux joueurs dans l'équipe, les automatismes viennent donc tout de suite. Chacun a son rôle bien précis sur le terrain.

Pourtant, contre Sedan, le public, à la fin du match, n'était pas content, et l'a fait savoir en vous sifflant copieusement.

— Oui. Eh bien, si le public nous poussait un peu plus, cela nous ferait du bien. Toutes les équipes, chez elles, ont ce que l'on appelle un douzième homme. Pour nous, ce n'est pas le cas. Personne ne nous aide.

Il paraît que, la saison dernière, les dirigeants n'étaient pas très chauds pour vous renouveler votre contrat. Ayant marqué deux fois lors des deux premières journées, cela a dû vous faire plaisir.

— Pour ce qui est de mes buts, ils sont l'œuvre de toute l'équipe, cela fait partie d'un tout. Pour ce qui est de mon contrat, c'est vrai qu'il y a eu des problèmes. Quelques dirigeants et certaines personnes de la mairie ne voulaient plus de moi. Ce sont Jacky (Lemée) et Serge (Chiesa) qui ont insisté pour que je reste. Cela m'avait fait mal à l'époque. Il n'est pas normal que des gens de la mairie s'immiscent dans ce genre d'affaires. Moi, je n'ai qu'un patron, et c'est Jacky Lemée. Point final.

Alors, que comptez-vous faire la saison prochaine ?

— Je n'ai resigné que pour un an, après je ne sais pas. J'aimerais bien jouer sous les couleurs d'Orléans deux ou trois ans encore, mais on verra cela plus tard.

N'êtes-vous pas tenté par une carrière d'entraîneur ?

— Oh ! non, pas du tout ! C'est trop ingrat comme métier. Quand cela va mal, le seul responsable, c'est l'entraîneur. Ce qui me plairait, en revanche, c'est de m'occuper d'un petit club chez moi, dans l'Est, où je possède une maison. Cela me permettrait de rester dans le milieu du football.

Dernière question : fumez-vous toujours autant ?

— Oui, toujours un paquet par jour. Il y a trois ans, j'avais fait un pari avec M. Bellot : si je venais à Angers, j'arrêtais de fumer. En deux mois sans cigarettes, j'avais pris sept kilos. Je m'y suis donc remis et je suis revenu à mon poids de forme, 68-69 kg. »