Marc BERDOLL

Ci-dessous un petit article paru dans le France Football du 19 octobre 1976. Merci à Fanch Gaume pour le scan.

ET SI BERDOLL AVAIT GAGNÉ...

Ce week-end, c'était le deuxième tour de la Coupe en R.F.A. Trois matches opposaient entre elles des équipes de Bundesliga : Bayern-Hambourg, Fortuna Dusseldorf-Cologne, et Sarrebruck-Essen.

Le Bayern recevait le tenant. Une semaine après son fameux désastre devant Schalke : 0-7 ! Il jouait sans Schwarzenbeck, toujours blessé à une cuisse, et sans Maier, moins touché qu'on ne le pensait, mais souffrant d'une foulure à un bras et d'un doigt brisé, enfermé dans un bandage. Hambourg pensait ne faire qu'une bouchée des Munichois, et le but de Kapellmann, à la 31e minute, n'avait ni rafraîchi leur optimisme ni rabattu leur superbe, d'autant que, dix minutes plus tard, Hidien égalisait. Mais, en deuxième mi-temps, ils allaient déchanter, tandis que le Bayern allait se réconcilier complètement avec ses spectateurs qui n'étaient venus au stade olympique qu'au nombre de 28.000.

Ce fut d'abord Rummenigge (59e) qui marqua ce que la presse allemande a appelé le « but du mois ». Des dix-huit mètres, le jeune Westphalien plaça un tir terrible qui alla se ficher juste dans la « lucarne » droite. Kargus, le gardien de Hambourg, qui est pourtant un International en puissance, ne put que regarder passer le ballon. Puis Torstensson (69e et 79e) marqua deux nouveaux buts tandis que Hoeness (87e) en ajoutait un cinquième. Hambourg était K.-O. debout, le Bayern pouvait songer sans trop de hantise à son match de Coupe d'Europe de demain contre Barrik Ostrava.

Pauvre Sarrebruck ! Savez-vous que le dernier but qu'il a marqué devant son public (1-2, contre Rot Weiss Essen) remonte au 11 septembre : il fut l'oeuvre de Traser, sur penalty. Les spectateurs — ils étalent 8.000 samedi — espéraient voir au moins un autre but, à la faveur de la Coupe.

Hélas ! Sarrebruck fut battu 0-3 par ce même Essen !

Ce résultat aura peut-être une terrible répercussion sur le club.

D'abord, Sarrebruck qui a dépensé 3 millions de F.F. pour renforcer son équipe avec sept nouveaux joueurs, commence a comprendre qu'une équipe ne se bâtit pas à coups de millions et que l'argent ne fait pas le bonheur. Et son trésorier, assez abattu, songe à se retirer.

Ensuite, l'entraîneur Cendic, un Yougoslave, pourrait bien vivre ses derniers jours dans la capitale de la Sarre. Tout le monde sait que ses rapports avec Berdoll sont plutôt tendus. Contre Essen, il a laissé l'ex-Angevin sur la touche et a appelé ses compatriotes Spasovski et Acimovic. L'attaque n'en a pas mieux tourné pour autant. En première mi-temps, elle ne s'est créé que deux occasions de but par Traser et Acimovic qui tirèrent tous deux à côté. Le public se fâcha et demanda le départ de Cendic et le retour de Berdoll. Le président prit le parti de la « foule » et demanda à son entraîneur de faire entrer Berdoll en seconde mi-temps, ce qui fut fait mais n'empêcha pas le 0-3. « L'affaire Berdoll-Cendic » n'est pas terminée, mais, depuis samedi, les actions de l'ex-Angevin sont en hausse.