Marc BERDOLL

Marc Berdoll : "Aller en Argentine..."

D'un de nos envoyés spéciaux Victor PERON.

LE TOUQUET. - Il est parfaitement heureux de se retrouver au milieu des joueurs de l'équipe de France, et Michel Hidalgo affirme que, depuis qu'il est revenu a Marseille, il a fait des progrès, ne serait-ce que dans sa frappe de balle, et il dit : « Si Berdoll a de plus conservé se spontanéité et sa générosité, en même temps que son sens du but, cela ira très bien. » Car il va sans dire que le sélectionneur a appelé l'ancien Angevin avec l'intention de le faire jouer, dès le départ contre les Russes.

« Berdoll, avez-vous été surpris par votre rappel en équipe de France ?

- Oui, bien sûr, car je n'y pensais absolument pas, alors que je n'ai retrouvé le football français que depuis trois mois, après un an passé à Sarrebruck. Personne, à Marseille, ne m'avait laissé entrevoir une sélection aussi rapide.

- Car votre séjour à Sarrebruck s'etait, finalement, soldé par un échec ?

- Oui, si l'on veut, car je me suis embêté en Allemagne (encore que je continuais à habiter la France). Mais ce ne fut pas un échec total, car j'ai quand même appris là-bas beaucoup de choses, étant donné que je venais d'Angers, une équipe dont le jeu ne m'avait pas spécialement préparé aux rencontres du Championnat d'Allemagne. J'ai appris, notamment, à être plus physique et, en définitive, je n'ai pas tellement perdu mon temps, même si, quelquefois, je l'ai pensé. Aujourd'hui, à l'O.M., cette expérience me sert, même si je n'ai pas réussi là-bas.

- Pourquoi étiez-vous parti en Allemagne ?

- A la vérité, il y a longtemps que je souhaitais jouer dans l'Est, dont ma femme est originaire. D'ailleurs, à mes débuts, à Angers, je rêvais d'aller à Nancy, par exemple. Il se trouve que les dirigeants de Sarrebruck sont tombés d'accord avec le président du S.C.0., Jean Keller, pour mon transfert. Cela s'est passé d'autant plus vite que j'avais eu des mots avec mon président angevin. Mais le dépaysement était beaucoup plus grand que je le pensais. Je tombais, en quelque sorte, dons un monde assez différent. Je ne me suis réellement jamais adapté.

- Avant de revenir en France, à Marseille, avez-vous eu des propositions d'autres clubs français?

- Oui, de quatre clubs, Troyes le premier, puis Strasbourg, Metz et, aussi Laval, mais aucun de ces transferts n'a pu se réaliser pour des raisons diverses.

- Et comment s'est fait le transfert à Marseille ?

- Très simplement, puisque Skoblar et Markovic sont venus me voir à Sarrebruck et se sont assez vite entendus avec les dirigeants allemands. J'ai donc pu signer un contrat de quatre ans avec l'O.M. et, croyez-moi, je ne le regrette nullement. Je suis tombé dans une bonne équipe, bien dirigée et qui tourne rond.

- Vous vous êtes donc tout de suite senti en confiance ?

- J'ai été, en effet, tout de suite remis dans le coup, grâce à Josip Skoblar et à Lucien Cossou, qui sont deux anciens avant-centre et qui ont su parfaitement me guider. Je leur dois beaucoup pour ce qu'ils ont fait pour moi, et j'évolue pour mon retour en France dans un milieu très favorable. J'avoue même que j'en ai été très heureusement surpris, surtout après une année presque gâchée. Mais il est vrai que mon séjour allemand m'a préparé à plus d'efforts, tout en préservant mon sens du but, je le pense.

- Votre dernière sélection en équipe de France ?

- En septembre 1975 contre l'Islande, alors que Stefan Kovacs s'occupait de l'équipe de France. Nous avions joué à Nantes, et puis j'avais marqué un but.

- Pensez-vous maintenant au match si important qui opposera, le mois prochain, la France à la Bulgarie pour sa qualification à la Coupe du monde ?

- Bien sûr que oui, maintenant que me voilà de retour dans le club France, mais tout cela dépend de beaucoup de choses. D'abord, j'ignore encore - même si je l'entends dire ça et là - si je jouerai contre les Russes. D'autre part, il faudrait que je puisse répondre totalement à l'attente de Michel Hidalgo, mais il va sans dire que, comme tous mes camarades qui sont là actuellement, j'aimerais bien aller en Argentine à la fin de la saison ! Ce serait d'autant plus formidable qu'en mettant le pied à Marseille, j'étais loin de m'attendre à me trouver là aujourd'hui. Mais, comme on dit, l'appétit vient en mangeant. Maintenant que me voilà de nouveau en Bleu, je compte bien m'accrocher sérieusement. »

En fait, Marc Berdoll, qui respire la santé et le bonheur de se retrouver parmi les Tricolores, tient absolument à revenir au tout premier plan. Après le Marseille de Skoblar qui lui a remis le pied à l'étrier et en a déjà fait le premier buteur du Championnat, il tient, si l'occasion lui en est donnée, à ne pas rater ses nouveaux débuts en équipe de France.