Berdoll à la conquête de la Bundesliga


Berdoll : Un départ à l'étranger qui suscite bien des commentaires...

ALORS que l'Ouest prend un nouvel essor - ainsi que nous l'expliquons par ailleurs - il va perdre l'un de ses plus beaux fleurons, en même temps d'ailleurs, que le football français.

Marc Berdoll, l'avant-centre d'Angers a pris le chemin de Sarrebruck, en Allemagne. La nouvelle a quelque peu surpris. D'abord parce qu'on ne pensait pas qu'un joueur de Division II française pouvait intéresser un club allemand ; ensuite, du fait que le jeune attaquant du SCO va laisser passer une belle chance de participer à la prochaine Coupe du Monde. A moins évidemment qu'il ne brille de mille feux en Bundesliga, ce qui n'est pas encore prouvé.

En vérité, Berdoll n'a pas une prédisposition particulière pour le football allemand. On peut même se demander s'il appréciera le travail foncier, l'entraînement dur, qui lui sera imposé. Mais il souhaitait d'une part, quitter Angers, d'autre part jouer dans un club de l'Est - Metz ou Strasbourg - afin de se rapprocher de ses beaux-parents qui habitent Sarreguemines.

Ce n'est un secret pour personne que le joueur angevin n'était plus en odeur de sainteté au S.C.O. Il a eu de vifs accrochages avec son Président et son entraîneur. En dépit de son talent et du retour d'Angers en Division I, ses dirigeants désiraient le transférer.

Marco se trouva en contact avec Metz. Contrairement à ce que que l'on a pu avancer, il ne fut jamais question d'un échange Berdoll - Curioni. Au vrai, les Lorrains - ne voulant pas lâcher la proie pour l'ombre - tenaient à garder leur buteur argentin. De plus, Molinari et ses amis ne désiraient pas débourser l'importante somme d'argent que réclamaient les responsables angevins. On a parlé de 100 millions de centimes.

Ceux de Sarrebruck, en revanche, ont fait cet effort financier.

Ainsi, après Gilbert Gress qui a fait pendant plusieurs années le bonheur de Stuttgart, Berdoll va tenter l'aventure du football allemand. Il y est, certes, moins bien préparé que ne l'était le capitaine de Strasbourg. Mais il peut réussir à s'imposer - en dépit de difficultés d'adaptation - grâce à ses seules qualités. Il faudra pour cela que Marco se fasse violence et oublie complètement la « douceur angevine ».

Berdoll quitte donc notre football au moment où il aurait pu lui apporter le plus. Car à 23 ans, il est loin d'avoir donné toute sa mesure. Et là, nous pensons spécialement à l'équipe de France qui aura besoin de toutes ses valeurs sûres, pour gagner le billet de la Coupe du Monde. Marco avait effectué des débuts assez étonnants sous le maillot bleu frappé du coq : contre la Grèce - le premier match dirigé par Kovacs, en septembre 73 - il était entré après une heure de jeu et eut le bonheur de marquer un but en touchant sa première balle.

En fait, s'il a été cinq fois international, il ne fut titulaire au départ que face à l'Islande à Reykjavik. Un match « pourri » qui ne lui permit pas de s'exprimer pleinement (0-0).

Cette saison qui s'ouvre sera effectivement pour lui, celle d'un nouveau départ. Mais ce n'est pas celui que nous attendions...

J.E.

Merci à Football Magazine (août 1976) pour l'article et à Rodighiero pour le scan.