Berdoll la foudre

ORLÉANS. — Longtemps Marc Berdoll fut le baroudeur de l'OM. Le fer de lance. Le buteur patenté de l'équipe phocéenne. Les supporters marseillais pourront donc éventuellement considérer que Berdoll a eu la dent dure contre son ancien club en marquant, samedi soir, les deux seuls buts de l'équipe orléanaise. Certains, mêmes, pourront penser qu'il s'agissait d'une revanche. Mais ce serait faire l'impasse sur trois considérations qui expliquent tout.

La première est que Berdoll retrouve actuellement la grande forme, après une période d'éclipsé, consécutive à une blessure. La seconde est que Berdoll ne considérait pas ce match comme une revanche, car il garde plutôt un bon souvenir de son passage dans la capitale méridionale.

Le plus important, toutefois, c'est le fait que l'OM a sans doute disputé à Orléans l'un de ses plus mauvais matches de la saison. Il n'y a guère que des éléments négatifs au passif des Phocéens : une défense fébrile, un pâle milieu de terrain et une attaque inexistante, si bien qu'après un premier quart d'heure en demi-teinte, après le premier but spiendide marqué par Berdoll, d'une reprise de la tête, sur un centre de Léopoldes, prolongé par Sévenier, on pourrait parler d'une faillite collective, avec cette équipe marseillaise qui perdit, peu à peu, sa personnalité au fil des minutes.

Il fallut cependant attendre le début de la seconde mi-temps pour voir Berdoll doubler la mise, car si Orléans disputa un match plein, exempt de reproches, si les hommes de Lemée survolèrent le match de toute leur énergie, de toute leur détermination, ils ne se créèrent pas, pour autant, une myriade d'occasions de buts qui aurait été nécessaire pour que Marseille, pourtant à la dérive sur le terrain, subisse une débâcle cinglante au niveau du score. Deux à zéro, ce n'est pas une punition, mais la gifle est suffisamment cinglante pour que Marseille soit obligé de dire adieu provisoirement à la Première Division.

Gérard ETCHEVERRY.

Merci à France Football (25-01-1983) pour l'article et à Marc M. pour le scan.