France-Tchécoslovaquie Espoirs, hier soir, au Mans

Viaud : 45 petites minutes et puis s'en va

Laurent Viaud n'aura porté le maillot tricolore de l'équipe espoirs que pendant 45 minutes. Marc Bourrier avait préféré faire rentrer un attaquant supplémentaire (Prat) à la place de l'Angevin un peu perdu dans le schéma tactique assez bizarre de la formation française.

LE MANS. - « Il m'a falu attendre cette première sélection pour porter un numéro 10 ! » Ce n'est pas pour autant que Marc Bourrier avait demandé à Laurent Viaud de jouer à la manière de Mickaël Debève. Il lui restait toutefois à prouver qu'il pouvait s'imposer dans ce nouveau rôle que l'entraîneur tricolore venait de lui confier : « J'ai pour consigne de donner du rythme au jeu et dès que nous perdrons la balle il me faudra fermer le couloir droit. Car Bourrier nous a dit que les Tchécoslovaques aimaient bien passer par les côtés. Il nous a dit aussi qu'il ne fallait pas avoir peur. Mais je n'ai pas peur... »

Pas à l'aise

Avant le match non. Au début, si. Visiblement peu à son aise dans ce rôle qu'il avait pourtant bien tenu (mais d'une autre manière et avec plus de liberté !) à Lens, à La Roche et au Havre, on sentait Laurent Viaud assez tendu. Un Laurent Viaud qui cherchait ses marques... Et elles n'étaient pas faciles à trouver dans cette organisation tricolore fort bizarre. Un coup ailier droit, un coup arrière droit, l'Angevin ne savait pas très bien que faire !

« C'est la tactique qui voulait cela. Une tactique qui, hélas, ne m'a guère permis de m'exprimer... » Un peu déçu, Laurent Viaud : « J'espérais faire tout le match, mais ce n'est pas grave. »

45 minutes sous le maillot tricolore, c'était à la fois beaucoup et bien peu : « A Angers, j'ai l'habitude de toucher le ballon dès le début du match. Là, il a fallu que j'attende cinq minutes. Et un peu plus tard on a pris ce but qui n'était pas fait pour me libérer. »

Travailler

Des ballons, Laurent Viaud n'en toucha pas beaucoup. Dix en tout. Allez vous mettre en évidence avec cela !

« On jouait un peu moins vite qu'à l'entraînement et quand je recevais le ballon, Bastère, devant moi, occupait déjà le couloir. Enfin, petit à petit, je me suis senti mieux. Mais ce ne sera peut-être pas suffisant pour la suite. » Car, bien évidemment, Laurent Viaud ne voudrait pas en rester là : « A mon avis, après ma prestation de ce soir, j'aurai du mal à rester dans le groupe des seize. Je ne me suis pas montré sous mon meilleur jour et cela risque de me porter préjudice. J'espère quand même avoir une deuxième chance, même si ce n'est pas tout de suite. Je sais qu'il me faudra encore travailler à Angers, faire le maximum pour me montrer. »

Laurent Viaud a donc plié soigneusement hier soir son premier maillot tricolore, attendant une deuxième sélection en souhaitant que cette fois il pourra jouer au poste qu'il affectionne.

Loïc JAFFRE.


Photo G. Maury

Merci au Courrier de l'Ouest pour l'article (Octobre 1990) et à Marc M. pour le scan.