Daury au-dessus du lot

6-0 à la sortie. Si on se contente du résultat, on se dit que l'attaque angevine a flambé. C'est vrai pour Lagrange, qui a marqué deux buts et poussé Jacques à inscrire le troisième. C'est vrai pour Fall qui a lui aussi secoué les filets et effectué une passe décisive. Et Daury dans tout cela ? Il fut tout simplement éblouissant. Mais un 6-0 sans but de l'avant-centre, cela fait un peu désordre. C'est en tous cas ce qu'il pensait à l'issue du match : « Bien sûr que je suis content du résultat, bien sûr que je suis content de ce score mais j'ai quand même beaucoup de regrets. En fin d'année, on fera les comptes et mon nombre de buts marqués n'aura pas augmenté malgré ces six réalisations ».


Cédric Daury, intenable samedi.

Gauthier : « Epoustouflant »

Il est vrai que les statistiques ne retiendront pas ses incessants appels de balles, sa débauche d'énergie pour venir chercher les ballons au milieu, ses passes au millimètre, ses talonnades aussi précises que spectaculaires. Les 2.894 spectateurs présents à Jean-Bouin n'auront bu que lui samedi soir. 2.894 plus Hervé Gauthier et Alain De Martigny. Pour le premier, il a été tout simplement « epoustouflant ». Et l'entraîneur angevin ne regrettait qu'une chose : « Il méritait de marquer au moins un but ». Le second était lui aussi sous le charme : « C'est un super-joueur et même s'il n'a pas marqué, il nous a mis le chantier. Devant un tel élément, il convient d'être solidaire et ne pas laisser dans la panade un gars au marquage individuel ».

Samedi soir, Cédric Daury était insaisissable. De jour en jour, son volume de jeu augmente mais on ne l'avait pas encore vu évoluer à ce niveau : « Je suis plus en confiance dans le jeu et j'ai surtout envie de toucher un peu plus le ballon. Mais il faudra bien faire la part des choses. Il n'est pas évident d'être à la construction et à la réception en même temps. Je voudrais donc faire un match plein comme ce soir, tout en marquant des buts. Car, quand l'équipe tourne bien, il n'y a aucun problème. Mais lorsque cela va mal, on se demande pourquoi je ne marque pas ».

Ses cinq buts inscrits cette saison font évidemment triste mine sur sa carte de visite. Mais beaucoup d'entraîneurs de D II aimeraient avoir un tel élément dans leur formation. Car, s'il ne secoue pas souvent les filets, il aide les autres à marquer et surtout, il est intenable pendant 90 minutes. Samedi soir, les défenseurs guingampais ont pu s'en apercevoir. Il était au-dessus du lot.

L. JAFFRE

Merci à Marc M. pour le scan. L'article parle du match Angers-Guingamp (6-0) de la saison 1991-92, joué le samedi 7 décembre 1991 pour le compte de la 21ème journée du championnat de Division 2, groupe A.