Le texte qui suit faisait partie du programme distribué aux spectateurs du match SCO-NIMES, joué le 3 mars 2007. Comme vous le savez probablement, Clément est décédé le 22 janvier des suites d'un malaise cardiaque. Au nom des supporters du SCO et de tous les Angevins, je me permets de présenter toutes nos condoléances à sa famille et ses proches. Ne t'inquiète pas Clément, tu seras toujours avec nous.

Rencontre avec... Clément PINAULT

Né le 4 février 1985 à Grasse

Côté cour

Quel est ton parcours de footballeur ?

J'ai commencé à l'âge de 4 ans dans le club de mon quartier à Grasse. A l'âge de 13 ans, je suis parti à Cannes au centre de formation jusqu'à l'âge de 17 ans. Ensuite je suis arrivé au Mans. J'ai fait une année en CFA, une année en L2 et une année en L1. Je suis actuellement prêté par le Mans.

As-tu des anecdotes à nous raconter ?

Oui, il y a un truc sympa. C'était l'année dernière au jour de l'an, l'entraîneur du Mans n'a pas voulu que nous fêtions la nouvelle année avec nos familles et nos collègues. Il nous a convoqués à l'hôtel à deux heures du matin et nous avons eu entraînement à 8 heures le 1er janvier. La moitié de l'équipe était éméchée et l'entraînement était « beau ». C'était sympa !

Quels sont tes plus beaux souvenirs ?

C'est d'avoir gagné la coupe Gambardella il y a 4 ans au stade de France. De cette génération, 9 joueurs ont signé un contrat pro. C'est aussi d'avoir joué contre de grandes équipes comme Paris et d'avoir croisé des joueurs comme Pauleta et Rozehnal. Pour un jeune joueur, c'est beau !

As-tu des regrets ?

Oui ! Par rapport à mon prêt. Au Mans j'ai fait quelques petites bêtises.On m'a prêté pour me forger un nouveau mental afin que je sois titulaire et comprendre que le foot n'est pas facile. A part ma blessure, on est content de moi mais j'ai encore envie de montrer davantage.

Est-ce une punition pour toi ?

Non au contraire, cela me donne plus d'expérience et me permet de revenir encore plus fort. Le National est plus physique que la L1. « Ca rentre plus dedans ».

Quelle est ta vision du SCO ?

Par rapport à la taille de la ville je pense qu'il mérite mieux que le National. Comparée au Mans, Angers est une super ville. Sportivement, l'objectif, on ne va pas se le cacher, c'est la montée ! C'est mon objectif premier.

Après ta blessure, comment envisages-tu cette deuxième partie de saison ?

Je vais monter en puissance. Ce que je n'ai pas montré avant, je vais le faire maintenant !

Quelles sont tes ambitions sportives ?

C'est de jouer au plus haut niveau. Si le Mans me demande, je préfère être titulaire en L2 que remplaçant en L1. Mais mon ambition est de jouer en L1 et d'essayer de trouver un grand club. C'est l'objectif de tous les footballeurs.

Côté jardin

Peux-tu nous parler de ton enfance ?

J'ai eu une très belle enfance. Mon père m'a poussé à jouer au football. Il a joué à Laval. Mes parents ont préféré me laisser faire mes choix. A 13 ans, au moment de quitter Grasse pour Cannes, j'ai choisi de rester jouer avec mes pôtes plutôt que de jouer avec des gens que je ne connaissais pas. De 13 à 15 ans, j'étais attaquant. Mon père m'a laissé libre de mes choix même quand j'ai arrêté mes études. Mes parents m'ont dit : « Tu es grand, tu t'assumes ! ». J'ai donc eu une enfance heureuse avec mon frère lui aussi footballeur en Angleterre.

Quels sont tes passe-temps favoris ?

Je suis très cinéphile. J'aime surtout les films d'action et les comédies. Mes préférés sont : « Usual suspects »,« Scarface », « La ligne verte ». On me connaît surtout pour mes sorties. C'est vrai, j'aime sortir pour voir du monde. C'est cela qui m'intéresse. Ce n'est pas pour faire la fête mais pour rencontrer des gens. J'aime aussi beaucoup le sport. Je fais du foot l'été sur la plage avec mes potes, je ne peux pas m'en passer. Je fais aussi des mots croisés et la sieste.

As-tu une philosophie de vie ?

Carpe diem ! (« Cueille le jour !») On ne se pose pas de questions : pas de regrets, pas de prise de tête sur l'avenir. J'aimerai finir là-dessus.

Propos recueillis par Gilles Moret et Philippe Wable le 6 février 2007. Crédits photos : Alain Martin/ANGERS SCO.