Silvio Sérafin
Avant d'atterrir à Angers, Silvio Sérafin joue au F.C. Nancy. C'est là qu'il signe son premier contrat pro. Alors qu'il est sous contrat avec Nancy, il est prêté tout d'abord à Forbach (D2) puis Besançon (D2). Il revient donc à Nancy après ces deux escapades mais comme le club est dissous après sa descente en D2, il n'a plus de contrat et est donc libre d'aller où bon lui semble. Direction donc le SCO en 1964 ! Après deux (courtes) années à Angers (1964-65 et 1965-66), il s'en va à Angoulême pour 4 ans. Angoulême est alors en D2. Silvio aide le club à remonter en D1 grâce aux buts qu'il marque avec la régularité d'un métronome. C'est assurément l'âge d'or d'Angoulême, cette epoque-là avec les Phelippon, Goujon, etc. Il est à noter qu'il renouvelle son contrat à Angoulême tous les ans (pas de long terme avec Silvio !). Son départ d'Angoulême ne se passe pas très bien car les instances dirigeantes ne veulent plus de lui (alors qu'il souhaite rester). Il se dirige vers les Deux-Sèvres et y reste huit ans à jouer (et entraîner) dans les clubs locaux comme Courlay. Après, c'est Chatellerault où il devient commercant (pendant vingt ans). Il y est toujours (il s'occupe des gamins le mercredi dans les clubs de foot la région). Il a toujours été et reste un grand sportif pratiquant maintenant exclusivement le vélo (attention, dans les 800 kms par mois, quand même).
Quand on lui demande les raisons de son départ du SCO, Silvio ne se rappelle plus très bien si c'était lui qui voulait partir ou si c'était les dirigeants qui ne voulaient plus de lui. Cela s'est fait à l'amiable, comme il dit. En fait, Silvio n'était pas sous contrat au SCO (d'après ce que j'ai compris) et était donc libre de partir. Quels souvenirs du SCO et d'Angers ? On était tous copains, pas de problèmes, dit-il. Il se rappelle des Grobarcik, Chlosta, Dogliani, Deloffre, Schleider, Margottin, Stiévenard, Bourdel, etc. Il se plaisait bien à Angers. Il a revu Germain Kicinski récemment (qui est à Chateauroux maintenant) mais à part ça, il a perdu le contact avec les anciens du SCO de 1964 (qui commencent à se faire rare, il faut le dire).
Il nous apprend qu'il est du même coin que les Platini (qui habitaient à Joeuf) et qu'il a joué avec Aldo, le père de Michel, en sélection de Lorraine (Silvio devant et Aldo derrière). A l'époque, le bassin minier de Lorraine était une pépinière de jeunes talents et les présidents des clubs pro y faisaient régulièrement leur marché, si on peut dire. Les jeunes faisaient des essais et si tout se passait bien, ils se faisaient voir offrir des contrats stagiaires pro. La Lorraine renfermait beaucoup de jeunes joueurs de talent, surtout d'origine polonaise (comme Zygmunt Chlosta, qui fut son grand copain au SCO) et italienne comme Silvio ou Piantoni et Platini. Entre Giraumont, Jarny, Joeuf et bien d'autres petites villes du bassin minier, il y avait de quoi faire et plusieurs équipes professionnelles auraient certainement pu être assemblées rien qu'avec les enfants du pays.
Bien sûr, on lui demande si il a joué avec le maillot bleu de l'équipe de France. Il répond en rigolant : « Ah non, j'ai failli être espoir mais... je me suis blessé. J'ai pas pu aller en sélection à l'époque. »
Ah oui, j'allais presque oublier. Silvio est bien sûr le frère de Jean Sérafin, l'ancien joueur de Valenciennes devenu entraîneur de Lens, Nîmes, Nice, Tours, Red-Star, etc. Oui, Jean a beaucoup voyagé. Il a même entraîné en Arabie saoudite et en Chine.